La Nouvelle République / jeudi 4 avril 2024
Six impacts criblent la devanture du « Saint-Germain », une brasserie de l’avenue de Grammont, à Tours. Le témoin de l’attaque qui a ciblé l’institution dans la nuit de mercredi 3 avril 2024. Des jets de « grosses pierres » ont détruit les vitres du restaurant tandis que des tags visant l’adresse ont été observés dans plusieurs rues du quartier de la gare.
Une plainte a été déposée, jeudi matin, après que ce « triste » spectacle, selon l’adjectif choisi par le patron, a été découvert, à l’ouverture. Des caméras de vidéosurveillance municipale, placées à ce niveau de l’avenue, pourraient permettre d’en apprendre davantage sur les auteurs des dégradations.
Sur place, la stupeur domine. Il y a plusieurs semaines, « Le Saint-Germain » avait déjà vu fleurir sur ces colonnes extérieures l’inscription « Bar facho », similaire à celles aperçues jeudi 4 avril 2024 rue Charles-Gille, notamment.
« À cette époque, nous n’avions pas signalé à la police mais là, c’est trop : ce bistrot familial est ouvert depuis plus de 30 ans, nous accueillons tout le monde et surtout, nous ne faisons pas de politique », partage Jean Trochet, propriétaire des lieux.
Si son propos dévie sur le terrain politique, c’est que le mobile pourrait s’inscrire dans ce registre. « Les gens font des amalgames », regrette Louis Trochet, le neveu, posté derrière le comptoir. En cause : une réunion tenue à l’étage du « Saint-Germain », le 15 mars 2024. Privatisé, l’espace réservé par un client a accueilli une vingtaine de sympathisants du groupuscule d’extrême droite « Des Tours et des Lys ».
« Nous ne sommes initiateurs de rien, seulement prestataires d’une salle que nous mettons à disposition d’associations ou de groupes qui en font la demande, insiste Jean Trochet. Il y a un paravent et nous ne nous soucions pas de savoir ce qui se dit derrière. » Avant d’héberger une conférence consacrée à Galilée, jeudi à 19 h, ce sont les artisans qui se sont succédé au rez-de-chaussée de l’établissement pour chiffrer le montant des dégâts.
Sur les réseaux sociaux, un collectif anti-fasciste appelait à manifester « contre le bar Saint-Germain » en début de soirée. Un rassemblement prévu pour se tenir sous surveillance policière.