Abbattere le frontiere / vendredi 26 janvier 2024
26 février – 5 mars : Mobilisation en solidarité avec les accusé-e-s du procès du Brenner
Le 5 mars (date à confirmer au plus tard le 5 février), la Cour de cassation se prononcera sur les condamnations octroyés lors du procès pour la manif au Brenner du mai 2016.
Nous avons déjà écrit à ce sujet à plusieurs reprises, mais il est bon de le rappeler : ces années-là, la route méditerranéenne a été remplacée par la route des Balkans et, en 2016, afin d’arrêter les migrants qui tentaient de rejoindre le Nord de l’Europe depuis l’Italie, l’Autriche a décidé de construire un mur au col du Brenner, l’un des plus empruntés.
L’endroit n’était certainement pas le meilleur pour organiser une manifestation dont l’objectif était de bloquer les voies de communication (« si les gens ne passent pas, les marchandises non plus »), mais nous avons été nombreux et nombreuses à nous rendre jusqu’à la frontière, en criant avec des slogans et des pierres que nous ne laisserions pas qu’ils construisent le mur en toute impunité. Dans les mois qui ont précédé et suivi, de nombreuses actions, plus ou moins incisives, ont permis de réaffirmer notre camp : celui de ceux et celles qui choisissent de fuir les guerres, la dévastation de l’environnement et la pauvreté.
L’Autriche a depuis renoncé à construire le mur, mais les passages de frontières sont devenus plus difficiles et plus meurtriers d’année en année.
Aujourd’hui, avec la guerre en Ukraine et le massacre en cours en Palestine, le lien entre la guerre et les frontières est plus évident que jamais et, malheureusement, la signification de cette journée de lutte est encore plus actuelle.
La guerre commence ici : dans les laboratoires, dans les industries, dans les universités de la forteresse Europe.
Aujourd’hui comme hier, il y a des choses qui sont pour nous inacceptables, et nous avons un besoin presque physique de le faire savoir : comme il était écrit dans le texte d’annonce de la manif : « Tenter de briser les frontières est aussi un engagement à ne pas accepter l’inacceptable. Un exercice d’éthique du langage, une pratique de la liberté, une rencontre possible entre compagnons de route ».
Les plus de 130 ans de prison par lesquels l’Etat veut faire taire cet élan de solidarité ne sont pas seulement un fardeau pour ceux qui pourraient voir leur peine confirmée en mars prochain. Elles hypothèquent la possibilité collective de lutter, non pas parce que nous cesserons de le faire, mais parce que plus le prix à payer est élevé, moins de personnes sont prêtes à le risquer, ce qui constitue un danger pour la liberté de tout-e-s.
La seule façon de ne pas se laisser écraser est de continuer à garder la tête haute, de dire haut et fort ce que nous pensons et d’agir en conséquence.
Tisser des liens de solidarité avec les personnes avec qui nous partageons des luttes et avec celles sur qui pèsent le plus les conséquences du capitalisme.
Saboter les plans de ceux qui sont prêts à tuer et à exploiter d’autres êtres humains et à dévaster le monde dans lequel nous vivons, souvent sans même se salir les mains, juste pour maintenir en vie un système mortifère.
Disons clairement que nous ne nous laisserons pas effrayer par leurs condamnations, que les raisons de cette lutte sont toujours les nôtres, qu’ils ne parviendront jamais à nous faire taire parce qu’aujourd’hui, lutter est un impératif.
Que nous voulons rester humains.
Il y a bien des façons d’exprimer sa solidarité avec ceux qui étaient au col du Brenner ce 7 mai: la lutte contre les frontières, c’est la lutte contre la guerre.
Du 26 février au 5 mars, faisons comprendre que qui se bat n’est jamais seul-e !