Dark Nights / lundi 22 janvier 2024
La civilisation est un cancer – Une lettre du compagnon anarchiste emprisonné Toby Shone
« Ce n’est pas la mort qu’un homme devrait craindre, mais il devrait craindre de ne jamais commencer à vivre »
Marc Aurèle, Pensées pour moi-même
Certaines problèmes doivent être dénoncés de la manière la plus forte ; l’un de ceux-ci est la façon dont la santé des prisonnier.es est traitée. La négligence et les mauvais traitements sont endémiques ; si ce n’est pas de la malveillance, c’est du moins institutionnalisé.
Fin octobre 2023, j’avais une réservation au Bristol Royal Infirmary, pour un IRM et des analyses du sang, pour une recherche de marqueurs de cancer. J’aurais dû être placé en détention médicalisée et recevoir ce traitement, mais j’ai été transféré dans la section de haute sécurité pour longs séjours, où l’équipe médicale de la prison ne m’a pas fait faire d’analyses du sang avant fin décembre. Les autorités médicales de la prison ne m’ont jamais communiqué les résultats de ces analyses du sang. En fait, j’ai obtenu les résultats seulement après qu’un.e camarade a appelé le service d’oncologie de l’hôpital de Bristol. A deux reprises, l’équipe de la prison n’a pas réussi à rendre possible une consultation téléphonique avec mon docteur, pour recevoir les résultats des analyses du sang. Le système médical carcéral a complètement échoué, de tout point de vue, à assureur une continuité à mon parcours oncologique. L’IRM qui est réservé pour moi, sur lequel on ne m’a donné aucune information, ne m’est pas annoncé à l’avance, de peur que je n’utilise cette occasion pour m’enfuir. La dernière fois, ces ignobles lâches de l’administration pénitentiaire m’ont attaché les mains avant que je sois placé dans le tunnel du scanner IRM, une indignité que je n’accepterai plus, même au risque de ma santé.
Chaque jour, des prisonnier.es meurent enchaîné.es à leurs lits, dans des unités de soins palliatifs, surveillé.es par des bâtards avec des clefs et des matraques. La prison est une abomination et le seul avenir pour lequel nous nous battons est celui où elle sera détruite à jamais. Je vivrai et mourrai de la manière que je choisis.
Mort à l’État !
Toby
18 janvier 2024, prison de Garth