Paris : Un cocktail Molotov contre le consulat d’Iran, à un an de l’assassinat de Mahsa Amini

Secours Rouge / mardi 12 septembre 2023

Un Français d’origine iranienne a revendiqué mardi devant le tribunal correctionnel de Paris l’attaque incendiaire de la façade du consulat de la République islamique d’Iran samedi 9 septembre. Il avait été arrêté au lendemain des faits à Paris dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet et menée par la Direction régionale de la police judiciaire. Hier lundi, lors d’une audience de comparution immédiate au tribunal correctionnel de Paris, le procès a été renvoyé au 24 octobre car la partie civile, l’ambassade d’Iran, n’était pas représentée. Nicolas K. avait répondu aux questions de la présidente en indiquant: « C’est la première fois que je fais cet acte, en âme et conscience, pour les femmes » en Iran. « Femmes, vie, liberté », a-t-il lancé, rapidement interrompu par le tribunal . Il a été mis en liberté provisoire avec quelques mesures de contrôle judiciaire dont une interdiction de manifester.

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Le Parisien / mardi 12 septembre 2023

L’enquête a été menée avec une certaine célérité au regard de la sensibilité du dossier et de la nécessité d’apaiser les relations entre Paris et Téhéran. Selon nos informations, un suspect a été interpellé dimanche 10 septembre par les policiers du 1er district de la police judiciaire (DPJ) parisienne dans l’enquête sur le mystérieux incendie qui a frappé samedi matin le consulat de la République islamique d’Iran à Paris.

Ce jour-là, les sapeurs-pompiers et la police sont requis, vers 6 heures 40 du matin, pour un feu qui s’est déclaré à proximité immédiate de ce bâtiment diplomatique. Le consulat est situé juste derrière l’ambassade iranienne, 16 rue Fresnel, dans le XVIe arrondissement de Paris. Le lieu est donc considéré comme particulièrement sensible. Selon les premières constatations, l’incendie s’est propagé jusqu’à la façade et le portail du consulat, noircis sous l’avancée du feu. Mais il est rapidement circonscrit, sans provoquer de blessés.

Très vite, la piste criminelle est privilégiée. Le parquet de Paris ouvre une enquête pour dégradations volontaires par incendie, confiée au 1er DPJ. Alors que les enquêteurs suspectent en premier lieu un jet de cocktail Molotov, il apparaît que le sinistre a été provoqué à l’aide d’un pneu enflammé. Grâce à l’exploitation de la vidéosurveillance, la PJ identifie un suspect qui a pris la fuite en voiture peu après les faits.

Après un travail de recoupements techniques sur la plaque d’immatriculation et les déplacements du véhicule, un homme est identifié, un Français d’origine iranienne de 60 ans, domicilié dans l’Essonne : Nicolas K.-M. Le lendemain, le dimanche, ce dernier, né à Téhéran, est interpellé. À son domicile, la voiture suspecte aperçue sur les images est retrouvée, de même que des vêtements susceptibles d’être portés par l’incendiaire présumé ainsi qu’un bidon. Nicolas K.-M. est placé en garde à vue.

À ce stade, on ignore les motivations du suspect. Mais les enquêteurs envisagent forcément la piste d’un acte politique puisque le 16 septembre marquera le premier anniversaire de la mort de Mahsa Amini, une étudiante iranienne de 22 ans. Originaire de la province du Kurdistan, elle était décédée dans un hôpital de Téhéran trois jours après son interpellation par la « police des mœurs » iranienne, accusée d’avoir mal porté son voile. Son décès suspect avait suscité une forte vague d’indignation en Iran et déclenché de nombreuses manifestations pour s’élever contre un régime politique jugé liberticide et ultra-conservateur.
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L’incendiaire présumé aurait-il voulu marquer le coup en s’attaquant à un symbole politique de Téhéran ? Nicolas K.-M. est en tout cas inconnu des services de renseignement, y compris de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), sollicitée pour effectuer des recherches dans sa documentation. La garde à vue du suspect devrait s’achever ce mardi avant une présentation devant le tribunal correctionnel en vue d’un procès en comparution immédiate.

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Mise à jour du 26 octobre : il a été condamné à 8 mois avec sursis

France3 / mardi 24 octorbe 2023

Ce mardi, un homme a été condamné à de la prison avec sursis pour avoir tenté de provoquer un incendie au consulat d’Iran de Paris en septembre dernier.

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mardi un Français d’origine iranienne à huit mois d’emprisonnement avec sursis probatoire pour avoir tenté, en septembre, d’incendier le consulat d’Iran à Paris afin de protester en particulier contre le sort fait aux femmes et jeunes filles arrêtées en Iran.

Cette peine est assortie d’une interdiction de paraître dans le XVIe arrondissement de Paris, de porter ou de détenir une arme pendant cinq ans et de l’obligation d’indemniser les victimes.
Arrêté le lendemain de sa tentative

Le 9 septembre dernier au matin, N. K. avait mis le feu à trois pneus de voiture au niveau de l’entrée arrière du consulat de la République islamique d’Iran à Paris. Les enregistrements des caméras de vidéosurveillance avaient facilité, dès le lendemain, son arrestation. Cet ancien prothésiste et orthésiste, né à Téhéran est un habitué des manifestations pacifiques en faveur du droit des femmes en Iran.

Lors de la première audience, en comparution immédiate il avait expliqué vouloir, par son « acte illégal », « montrer aux Iraniens et aux Iraniennes vivant au pays que nous, nous sommes avec eux, surtout avec les femmes. » La décision sur le montant des dommages matériels, estimés à plus de 50.000 euros, a quant à elle été renvoyée à novembre 2024.

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