Il Rovescio / samedi 26 août 2023
Des mots de solidarité de la part des prisonniers anarchistes dans la section Haute sécurité 2 de Terni, en réponse aux mots des prisonnier.es anarchistes et subversif.ves en lutte dans les prisons chiliennes
« Ta lutte est notre lutte, chaque geste contre ce monde porte ton empreinte…
parce que nous sommes une seule meute, qui n’oublie jamais les siens et les siennes,
peut importe où nous nous trouvons »
lettre ouverte de Marcelo Villarroel, 14 septembre 2019
– Solidarité internationaliste pour la fin de la condamnation et pour la libération du camarade Marcelo Villarroel Sepulveda, arrêté en Argentine en 2008, après qu’il ait passé presque 16 ans en prison. En même temps que l’anniversaire des 50 ans du coup d’État militaire de Pinochet au Chili, voulu et crée par l’impérialisme nord-américain, comme aujourd’hui en Ukraine, le compagnon est condamné par la justice militaire, legs de Pinochet. Aujourd’hui ils appliquent cette aberration juridique, qui coexiste confortablement avec la démocratie du consensus de l’État chilien, gouverné aujourd’hui par la gauche de Boric. Démocratie et fascisme réactionnaire sont les deux faces d’une même pièce, des instruments de l’État impérialiste.
– Solidarité face au début du procès contre les compagnons Mónica Caballero et Francisco Solar, la vengeance de la domination étatique ne s’arrête pas, contre ceux qui passent à l’offensive, en attaquant son intouchabilité et son impunité.
– Solidarité avec le camarade Juan Aliste Vega, lui aussi condamné par la justice militaire de Pinochet, et avec le compagnon Joaquin Garcia Chancks.
– Solidarité pour le déclassement du 41-bis de l’anarchiste Alfredo Cospito. Contre le 41-bis, tout le monde dehors, et pour l’abolition de la peine de réclusion à perpétuité.
– Solidarité avec la compagnonne Anna Beniamino et avec Alfredo Cospito, condamnés, dans un procès politique, avec l’accusation exceptionnelle de l’article 285 du code pénal, massacre contre la sûreté de l’État, communément appelé massacre politique ; c’est la première fois que cet article est utilisé de cette manière, en Italie : un massacre sans massacre, contre l’ennemi interne. L’article 285 du code pénal, massacre contre la sûreté de l’État, n’a même pas été appliqué pour les massacres qui ont été commis dans ce pays : piazza Fontana, la gare de Bologne, piazza della Loggia, à partir des années 70, dans l’ainsi-dite stratégie de la tension, des massacres accomplis par l’État italien, mais, comme le coup d’État de Pinochet, voulus et crées par l’impérialisme nord-américain, dans sa lutte pour garder le monde sous sa houlette.
Ici en Italie, les anciens instruments de contre-insurrection sont aiguisés, en réutilisant des chefs d’inculpation et des dispositifs développés par le Royaume d’Italie, comme les délits d’« ordre public » qui ont ouvert la voie à tout cela, comme celui de « dévastation et pillage », avec des décennies de prison pour avoir participé à des manifestations avec des affrontements ; ou la « surveillance spéciale », pas besoin de délits pour finir enfermés chez soi ; tout comme les délits utilisés à tout va, comme l’art. 414, provocation aux crimes et aux délits, qui comprend la presse clandestine, les discours tenus en public, les tracts etc. ; et l’art. 280 du code pénal, « attentat terroriste » ou encore, justement le « massacre politique » dont on a déjà parlé.
Mais il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui plus que jamais cela est lié au cadre du développement capitaliste mondial, à la guerre impérialiste et à la guerre préventive contre ses ennemis internes, peu importe s’ils ont été construits à dessein ou pas. Faute de quoi, la machine reste sans chair pour les régimes de détention spéciaux et pour le régime en général.
Lancer un appel pour lutter spécifiquement pour la libération de Marcelo et la fin de la condamnation de la justice militaire chilienne et pour essayer d’attirer l’attention sur les différentes condamnations exemplaires de nombre de compagnons, à niveau international ou local, utilisées comme avertissement vers ceux qui luttent, c’est le fil qui nous relie à la lutte contre l’avalanche de mesures répressives, au niveau mondial.
C’est pourquoi nous faisons appel à la solidarité des personnes affines, à travers le monde, avec leur créativité comme seul limite.
Que cela soit clair, nous n’avons aucune confiance dans les institutions, mais cela ne signifie pas que nous n’utilisons pas l’instrument des requêtes partielles pour améliorer nos conditions, en tant que prisonniers, ou pour la libération de certains d’entre nous.
La radicalité de nos luttes doit être garantie aussi dans le cas de requêtes partielles, comme le déclassement d’Alfredo, pour que l’on ne perde jamais de vue les objectifs que nous pouvons et devons nous donner avec les raisons sociales de notre action anarchiste. La radicalité de l’action, de la propagande, de l’agitation, en utilisant toujours comme boussole et comme poids sur la balance notre éthique antagoniste anarchiste, avec ses contradictions, et en refusant complètement toute manœuvre qui puisse arriver de la domination et que nous ne trouvons pas claire selon nos principes. Voici quelques anticorps pour réaffirmer que notre lutte est pour la destruction de l’autorité. De manière à ne pas être assimilés au réformisme, compatible avec l’autorité.
Unir nos forces, pour soutenir à chaque fois des instances partielles, en incluent un regard de perspective et de critique du système de la domination étatique-capitaliste. Nous pensons que cela soit une bonne manière pour retrouver et découvrir nos capacités dans le conflit. Nous ne pensons pas que la prison soit le cœur de la lutte, les raisons qui, en tant qu’anarchistes, nous y ont portés, par contre, si.
Il faut éviter de disperser les énergies durement rassemblées, mais poursuivre les chemins qu’on a entamé et élargir les espaces de notre action. Conscients que, si l’on pratique la solidarité comme méthode, aussi pour des objectifs partiels, comme celui de la libération de nos compagnons, ces luttes peuvent nous permettre de faire des sauts qualitatifs, nous pousser toujours un peu plus loin, en mettant en avant notre éthique. Le refus de tout compromis, comme cela a été fait pour la lutte d’Alfredo, pour celle d’Anna dans l’AS2 de L’Aquila, pour Giannis dans les prisons grecques, etc.
Pour nous permettre de faire quelques pas vers la destruction de toutes les cages.
LIBERTÉ POUR MARCELO VILLARROEL !
SOLIDARITÉ AVEC NOS COMPAGNONS MÓNICA CABALLERO ET FRANCISCO SOLAR, EN VUE DE LEUR PROCÈS !
SOLIDARITÉ AVEC JUAN ALISTE, JOAQUIN GARCIA ET JUAN FLORES !
NOUS AVONS SUIVI AVEC ATTENTION LA SITUATION DES COMPAS EMPRISONNÉ.ES DANS LES PRISONS DE SANTIAGO 1 ET SAN MIGUEL, SOLIDARITÉ RÉVOLUTIONNAIRE !
SOLIDARITÉ AVEC LES PRISONNIERS MAPUCHE !
SOLIDARITÉ AVEC LES COMPAGNONS ALFREDO, ANNA, POLA, NIKOS, FOTIS, SPIROS, DIMITRIS, THANOS, TOMAS, TOBI, CLAUDIO, DAVYD, PASKA, DAVIDE, MAURO, STEFANO, RUPERT, ANDREA, GEROGES IBRAHIM ABDALLAH, MUMIA ABU-JAMAL, ERIC KING, RODRIGO LANZA, SOLIDARITÉ AVEC LES COMPAGNONS DE BEZMOTIVNY !
SOLIDARITÉ AVEC LES COMPAS EMPRISONNÉ.ES EN RUSSIE, EN BIÉLORUSSIE ET EN UKRAINE, AVEC LES PRISONNIERS DE TURIN QUI ONT CONTESTÉ LA VISITE DE NORDIO [le ministre de la Justice italien ; NdAtt.], APRÈS LA MORT DE DEUX PRISONNIÈRES.
POUR TOU.TES LES PRISONNIER.ES DE LA LUTTE SOCIALE, À TRAVERS LE MONDE !
UNE ACCOLADE SOLIDAIRE AU COMPAGNON BORIS ! ET AUX COMPAGNONS QUI SONT EN CAVALE !
NOUS SOMMES RAVI D’APPRENDRE DE LA LIBÉRATION DES COMPAS GABRIEL, GIANNIS, IVAN ET GREG !
EN SOUVENIR DE SEBASTIAN, PUNKY MAURI ET BAU !
Prison de Terni, AS2
Juan Sorroche et Marco Martino « Zac »
21 août 2023