Act for freedom now! / samedi 22 juillet 2023
« Si notre laideur devient une habitude, nous sommes tou.tes perdu.es »
Prix élevés. Pauvreté. Souffrance. Guerre. Offensive capitaliste totale. Assassinats d’État. « Accidents du travail ». Féminicides. Politiques anti-immigratoires.
La réalité que nous vivons, la classe et les couches sociales inférieures, est caractérisée par une attaque tous azimuts à notre encontre, de la part de l’État-capital-patriarcat. Un seul mois est passé depuis le meurtre de masse de centaines de migrant.es, à Pýlos*, quatre mois depuis le crime étatique-capitaliste de Tempé**, qui a été qualifié d’accident, trois ans depuis le meurtre de notre compagnon Vassilis Maggos***, tué par les flics, les larbins en uniforme du pouvoir, dans la ville de Vólos, à cause de son existence militante irréductible.
A une époque où des gens meurent dans l’attente d’une ambulance qui n’existe pas, où des flics tirent et tuent des jeunes Roms de 16, 19 et 20 ans, des migrant.es, des pauvres, prétendument pour légitime défense, parce qu’ils seraient en danger, en application de la doctrine raciste du « d’abord on tire, après on évalue », comme aux États-Unis ; quand, une fois de plus, le service public anti-incendie se démontre inefficace, ce qui porte à des vastes portions de territoire qui sont ravagées par les incendies, à des centaines d’animaux qui sont tués, directement ou indirectement, alors que leurs environnements naturels sont détruits, ce qui porte au fait que des gens voient le travail d’une vie partir en flammes ; quand tout et tout le monde est évalué en termes monétaires, en compensations, en rémunérations, en primes, en montants d’argent jetés à la plèbe, cette réalité suffocante atteste que la barbarie et la violence de l’État et du capitalisme sont constantes.
Mais face à cette réalité qui s’accélère et devient plus aiguë jour après jour, malgré l’hégémonie et la tout-puissance apparentes du système politique dans ses expressions les plus néolibérales et totalitaires, tel qu’il se constitue dans l’actuelle composition du parlement bourgeois, nous déclarons que tous les fronts de la guerre sociale/de classe sont encore présents. Rien n’est fini – tout continue.
En respectant notre devoir militant et de classe de riposter à tous ceux qui dérobent et nous soutirent nos vies, à l’aube du samedi 15 juillet, nous avons choisi de livrer aux flammes une camionnette appartenant à Hellenic Train (l’ancienne TrainOSE). Une entreprise qui, même après la tragédie de Tempé, continue, avec la bénédiction de l’État, à montrer une indifférence complète pour ses infrastructures, ce qui expose chaque jour nos semblables à des dangers mortels. Il y a eu des nombreux accidents, après celui de Tempé, et si ce n’était pour la prompte et responsable attitude des travailleur.euses, pour prévenir et réparer toute la merde répandue par l’indifférence de l’entreprise et par ses profits, on aurait eu plus, beaucoup plus d’accidents. Ce sont ces travailleur.euses qui ont perdu leurs collègues à Tempé, qui ont fait grève, qui ont alerté, qui ont été vilipendé.es par les médias et par l’État dans les jours suivants, parce que prétendument coresponsables de l’accident de Tempé. Notre solidarité avec leur lutte va de soi.
En ce qui concerne ces balances de journalistes et les médias dans leur ensemble, qui couvrent les crimes d’État, les meurtres policières, qui ferment les yeux sur les hauts dirigeants et les chefs de réseau des trafics, sur les agresseurs et les féminicides, qui reçoivent des ordures comme Balaskas (des syndicats de la police) (qui a donné un avis juridique sur les féminicides, avis qui a été suivi à la lettre lors des incidents qui ont suivi ses déclarations), Kougias (un avocat) et beaucoup d’autres, qui nous bombardent chaque jour avec toutes sortes d’informations et de narrations pour escamoter les causes qui donnent origine à l’exploitation, à la pauvreté et à la violence, à la destruction du monde naturel et à la désagrégation sociale… à l’instant même où ils prennent pour cible et calomnient chaque lutte, chaque combattant.e, nous leur rappelons que viendra l’heure où ils seront tenus pour responsables.
ORDURES – BALANCES – JOURNALISTES
AUX FRONTIÈRES, DANS LES TRAINS ET LES HÔPITAUX, L’ÉTAT ET LE CAPITAL ASSASSINENT.
VASSILIS MAGGOS RESTE PRÉSENT DANS NOTRE MÉMOIRE, DANS NOTRE RAGE, DANS CHACUNE DE NOS ACTIONS DANS CHAQUE CŒUR QUI BAT AU RYTHME DE LA LUTTE.
LIBERTÉ POUR LES COMBATTANT.ES EMPRISONNÉ.ES.
LUTTE SANS INTERRUPTION POUR LA VIE ET LA LIBERTÉ, JUSQU’A LA RÉVOLUTION SOCIALE ET A UN MONDE DE SOLIDARITÉ, D’ÉQUITÉ, DE PAIX.
Cellule incendiaire « Mémoire et rage »
Notes du traducteur :
* dans la nuit du 13 au 14 juin 2023, un bateau avec quelques 750 migrant.es a chaviré dans les eaux grecques, sous les yeux des garde-côtes, et plusieurs centaines de personnes sont mortes.
** Le 28 février 2023, un train de voyageurs et un train de fret se sont heurtés, près de cette localité de Thessalie, en faisant 57 mort.es et des dizaines de blessé.es.
*** Le 14 juin 2020, lors d’une manifestation à Volos, Vassilis Maggos a été durement tabassé par les flics. Les coups ont duré pendant sa garde-à-vue, jusqu’à lui casser sept côtes et à atteindre des organes vitaux. Le 13 juillet, Vassilis a été retrouvé mort dans sa chambre par sa mère.