Espagne : Des nouvelles de notre compagnon Gabriel Pombo Da Silva

Inferno Urbano / lundi 21 novembre 2022

Malheureusement, la situation de notre compagnon n’a pas beaucoup changé. Voici un résumé des quelques nouveaux développements survenus après notre dernier communiqué, publié en ligne en avril dernier [https://attaque.noblogs.org/post/2022/04/27/espagne-partout-semaine-dagitation-pour-gabriel-pombo-da-silva-et-les-anarchistes-emprisonne-e-s/].


Jusqu’ici, on a toujours dit que, d’un point de vue juridique, un des problèmes à résoudre concerne une confusion, voulue, sur quel Code pénal
il faut appliquer. Le Code de 1973 (qui donnerait une condamnation à 30
ans, avec l’application de différentes remises de peines, cumulées pendant des décennies), en vigueur au moment de la sentence pour les faits de 1990. Ou bien le Code de 1995 (qui donnerait une condamnation à 20 ans, sans l’application des remises de peine), plus favorable à l’inculpé en termes de longueur de la peine. Rappelons que, en théorie, ils devraient toujours appliquer le Code pénal qui va le plus dans le sens de l’inculpé, mais on sait ce que « toujours » change selon qui est l’inculpé. Gabriel continue à être celui qu’il a toujours été et sa détermination, sa constance et sa clarté ne jouent certainement pas en sa faveur. En tout cas, qu’il s’agisse du Code pénal de 1973 ou de celui de 1995, Gabriel aurait déjà dû être libéré, parce qu’il a passé trop d’années en taule. Avec la lenteur biblique typique de la Justice, le 5 juillet est arrivée une bonne nouvelle : sa peine pourrait être recalculée à 20 ans (ils devraient donc lui rendre plusieurs années de vie !). Comme toujours, les choses ne sont pas faciles, les temps de la justice d’État sont physiologiquement longs et il faut y ajouter les temps de la vengeance politique. Aussitôt dit, aussitôt fait : cette bonne nouvelle
correspond, en réalité, à l’avis du Procureur, mais c’est le juge qui devra décider, il doit simplement confirmer ce que son collègue a dit et ensuite présenter le nouveau calcul de la peine aux autres tribunaux compétents. Il n’est pas difficile d’imaginer que ce juge est en train de prendre tout son temps (étant donné qu’il n’a pas de délai précis) et que, jusqu’à aujourd’hui, il n’a pas encore répondu. Rien de quoi s’étonner : s’il avait appliqué la loi, à l’heure qu’il est Gabriel serait déjà libre !
Pourquoi s’étonner ? De plus, le 6 juillet dernier, le lendemain de cette bonne nouvelle, le procès pour l’opération Scripta Manent (on vous invite à lire plus à ce sujet, en ligne) s’est soldé avec des condamnations exorbitantes à l’encontre de différents compagnons, parmi lesquels il y a Gabriel. Deux ans pour « incitation aux crimes et aux délits » ! Il s’agit d’une sentence définitive, sans possibilité d’appel, que, pour l’instant, n’a pas encore été transmise à l’État espagnol, sous forme d’un Mandat d’arrêt européen… étant donné que l’État italien peut décider d’émettre le MAE ou pas, arbitrairement (un libre arbitre tout à fait légal, pour des peines comprises entre 1 et 4 ans). Du coup, c’est l’énième flou légal.
Malgré cette situation répressive, Gabriel va bien et reste en forme, physiquement et mentalement, et il est toujours du côté de ceux qui combattent avec dignité, sans se vendre à l’ennemi. Il se pourrait que des mois, voire des années passent, avant que l’on puisse revoir notre compagnon en liberté. Il est important de continuer à montrer notre solidarité avec ses actions.

Liberté pour Gabriel Pombo Da Silva !

Liberté pour tous !

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