La Nemesi / samedi 17 décembre 2022
Depuis des années, désormais, on nous répète que celle que nous vivons est « l’ère de la communication ». Nous aussi, nous en sommes convaincus.
La communication de la civilisation des écrans, de la destruction du langage, de la disparition, ou presque, de la capacité de provoquer ou de ressentir des émotions sans assistance robotique, la société des sentiments lyophilisés, sur des supports en silicium. Cette communication se fonde sur des pylônes électrifiés, en béton, sur des antennes-relais qui répandent des cancers et des leucémies, sur des bâtiments remplis de serveurs, qui font que des rivières entières s’évaporent ; la communication se superpose toujours plus au contrôle et à la domination qu’elle permet : des expériences sécuritaires globales comme celles mises en œuvre avec l’arrivée du Covid 19, ou les machines bouffe-cerveaux de la propagande de guerre dans le conflit entre l’OTAN et la Russie en sont les exemples les plus récents et les plus ravageurs.
Chaque jour, on peut toucher de nos mains les effets de ces expériences, par exemple dans la virtualisation (et le contrôle accru et affiné qui va avec) de l’école et du travail salarié. Même si nous ne sommes pas des partisanes de l’école ou de l’usine, cela ne nous laisse pas indifférents de voir qu’un nouveau maillon vient s’ajouter à la chaîne, toujours plus oppressante, de l’exploitation.
Le principal produit de cette communication sont des tonnes de données ou de mega-données, extorqués gratuitement à des masses humaines, pour le profit des multinationales.
En plus des effets dramatiques en termes de robotisation des individus, cette communication se fonde sur des bases très concrètes, c’est-à-dire des supports physiques qui ravagent la Terre, empoisonnent l’air, intoxiquent tout, en produisant, par exemple à l’encontre des animaux non-humains, un véritable holocauste.
Le revers de la médaille est par contre que les ramifications de cette immense installation de communication et de domination sont situées un peu partout, en chaque secteur, ce qui la rend aussi vulnérable.
Lors d’une aventureuse nuit d’hiver, nous avons attaqué deux postes de télécommunications, pour un total de six antennes, à l’aide de pneus, d’essence, de chiffons et d’autre matériel inflammable.
Aux côtés d’Alfredo et des autres compagnons et compagnonnes en lutte et qui ont mené la grève de la faim en solidarité avec lui !
Aux côtés des compagnons et des compagnonnes partout dans le monde : en taule, dans les rues, en cavale !
Vive l’aventure ! Vive l’attaque ! Vive l’anarchie !