15 ANS APRÈS LE DIT « CASO SECURITY »: MARCELO VILLARROEL ET JUAN ALISTE LE POING EN L’AIR, RÉSISTANT DIGNEMENT FACE À L’ENFERMEMENT COMME VENGEANCE ÉTATIQUE
Le 18 octobre 2007, un groupe de personnes font un braquage dans une succursale de la Banque Sécurité située en plein centre de Santiago du Chili. À leur sortie deux motards de la police, qui avaient été alertés et se dirigeaient vers les abords, tentent d’arrêter une partie des braqueurs et essuient des tirs, avec comme résultat un policier tué et l’autre blessé, les expropriateurs pouvant ainsi s’échapper du siège policier.
Après ces évènements et la mort du policier, les opérations étatiques vont tomber en quelques semaines contre un univers de camarades subversifs autonomes qui vont se trouver exposés dans tous les médias massifs du pouvoir : Freddy Fuentevilla (aujourd’hui hors de prison), Carlos Gutiérrez (aujourd’hui hors de prison), Juan Aliste et Marcelo Villarroel (toujours prisonniers) étant condamnés immédiatement par les médias, l’opinion publique fabriquée et les gouvernants au pouvoir, tandis que la police lançait une chasse contre eux, déjà en clandestinité, perquisitionnant ainsi des maisons de proches à Santiago, Valparaíso, Iquique et lançant de multiples opérations sur le territoire mapuche.
Quelques mois plus tard (2008) deux seront arrêtés en Argentine (Freddy et Marcelo), condamnés pour port d’arme de guerre et passant 22 mois en prison et ensuite expulsés vers le Chili. Ensuite Juan sera lui aussi arrêté en Argentine (2010) et expulsé immédiatement vers le Chili. De cette façon les camarades devront affronter un procès politique qui les condamnera finalement en septembre 2014 à 14 ans pour Marcelo, pour 2 braquages et 42 ans pour Juan, pour la mort du policier, tentative d’homicide pour l’autre policier et 2 braquages. Voilà donc les raisons pour lesquelles nos camarades sont toujours séquestrés par l’État dans les prisons de sa démocratie.
Après 15 ans, nos camarades continuent de rester fermes et fiers dans leurs choix d’une vie de lutte contre l’État, la Prison et le Capital. Pendant ce temps, une fois de plus, le pouvoir soutient une campagne de diabolisation contre eux, avec comme but de perpétuer une vengeance étatique pour le simple fait de maintenir des convictions subversives et une complicité insurgée qui les lie avec différentes générations de rebelles qui maintiennent aujourd’hui le conflit à travers la lutte mapuche et la guerre sociale sur ce territoire et dans d’autres endroits de la planète où les pratiques de résistance opposée au Capital grandissent et se multiplient comme des besoins urgents pour pouvoir préserver la vie.
15 ans après le début de la chasse journalistico-policière qui maintient nos camarades en prison, nous manifestons notre adhésion claire à diverses initiatives « Pour l’annulation des Condamnations de la Justice Militaire pour le camarade Marcelo Villarroel » qui devrait être hors de prison selon la dernière condamnation de 14 ans pour les braquages. Cependant, l’obscure et illégale modification des comptes de peine à travers le dl-321 ont laissé le camarade avec des peines qui ont grossi, par l’illégitime et fasciste Justice Militaire de Pinochet.
15 ans après ce 18 octobre 2007, nous lançons un appel ouvert à tous les espaces autonomes et d’affinité, aux collectifs, bandes et meutes, aux individus rebelles de tous les territoires, aux frères et sœurs de lutte, aux cellules d’agitation et aux espaces de lutte pour la terre et contre le capital, à renforcer la revendication pour la sortie de prison du camarade Marcelo Villarroel, comme un pas concret immédiat et inaliénable sur le long chemin de résistance anticarcérale construit entre tous ceux/celles qui ont apporté leur grain de sable dans cette lutte tenace dans laquelle il n’est pas possible de baisser les bras, permettant que le pouvoir perpétue la captivité de nos camarades.
Dans ce sens là, nous soutenons sans entrave l’initiative de prisonniers subversifs et anarchistes en lutte dans les cercles chiliens, qui ont tracé un chemin collectif clair, indépendant des limites de tout type dans l’enfermement, qui ont renforcé un travail constant et en groupe, capable d’appeler de manière sincère à la lutte contre le pouvoir, l’autorité et la société carcérale.
Notre appel vise à continuer cela par tous les moyens, en solidarité révolutionnaire, autonome, subversive et anarchiste avec Marcelo, Juan, Joaquín, Mónica et Francisco et tous/toutes les rebelles et insurgé-e-s antiétatiques qui résistent dignement dans les prisons du monde entier.
Marcelo Villarroel hors de prison maintenant !
Pour l’annulation des condamnations de la justice militaire de Pinochet, toujours honteusement en vigueur !
Prisonniers subversifs, anarchistes et de la libération mapuche :
hors des prisons maintenant !
Tant que la misère existera il y aura de la rébellion !
Réseau Solidaire Antikarcéral avec Juan et Marcelo – RSAJM
Depuis divers endroits du territoire occupé par l’État chilien
Mardi 18 octobre 2022