Indymedia Lille / samedi 17 septembre 2022
Hello, je suis sorti de la prison de Draguignan le 31 août. Nous pensons qu’il y a deux ou trois trucs qui doivent se savoir.
Pour expliquer rapidement leur bouillabaisse judiciaire en Octobre 2021 ils me condamnent à 6 mois pour des violences que je n’ai pas commise, le procès est super cheum parce que ce n’est pas moi qui ai décidé de la défense et donc de l’attitude à tenir au tribunal, enfin bon je suis ici condamné pour avoir mis une mite à un pointeur. Je sors en février 2022. A ma sortie je sais que je dois me barrer loin de là mais je n’y parviens pas. En Mars 2022 ils me foutent en GAV avec des accusations délirantes de menaces de mort. Une GAV qui va durer 6 mois…
En GAV en mars les flics m’ont parlé du site anarchiste Attaque.
Un échange qui m’a marqué avec un flic :
– Non mais tu m’explique pourquoi c’est moi qui suis en GAV ?
– On sait que dans cette histoire t’es la victime mais t’es pas tout a fait innocent. (bon en d’autres occasions je lui aurait répondu que je suis ni victime ni innocent ni coupable et que je l’emmerde mais vu les trucs délirants pour lesquels je me retrouvais là j’ai quand même voulu savoir)
– Mais tu crois que j’ai fais quoi sans déconné ?
– Le site Attaque parle de toi.
On peut quand même se demander c’est quoi le rapport avec la choucroute. Y’en a aucun. J’en avait juste déduit qu’ils m’ont collé en taule pour des faits qui n’ont jamais existé parce que je suis anarchiste. J’ai quand même réussi à contacter un pote pour le prévenir que les flics me parlaient de ça.
Un flic m’a aussi demandé ce que j’allais foutre au Val de Susa, en vrai j’y ai jamais été mais bon j’avais juste l’itinéraire dans le gps de mon téléphone. Il m’a fait remarqué qu’il savent que parfois je disparaît en Italie et je lui ai dit d’aller se faire foutre après lui avoir fait remarquer que quand je disparaît mon téléphone il reste là pastèque et c’est quand même plus simple de passer la première frontière que de se téléporter au Japon alors maintenant ramènes moi en cellule tu me gonfles.
Au mois de Mai je croise un mec que je connais en taule, ils sont venu le lever quelques jours avant moi pour de la merde, un truc qui date de plusieurs années en arrière, pas de quoi justifier de venir lever un mec à minuit avec un barrage routier. Ce soir là il avait mon ancien PC avec lui. Le PC est crypté en GPG mais une autre personne a pu voir la clef. En GAV les flics l’ont interrogé sur moi. Un flic lui a dit : « c’est un terroriste, on a peur pour nos familles ». Ils étaient plus intéressé par mon PC que par son affaire bidon sur laquelle il n’a même pas été interrogé.
Toutes mes anciennes boites mail sont compromises depuis Août 2021. Et depuis février 2022 je n’y ai même plus accès alors qu’au moins une d’entre elles a été active depuis.
Mi juin, entre le 12 et le 15 je me rappelle plus la date exacte j’ai eu une fouille de cellule. Ils ont pris mon téléphone. Sans la puce, je l’ai avalé. Bon ensuite ils m’ont interrogé pour savoir qui j’appelais avec. Je leur ai dit d’aller se faire foutre bien sur. Juste après un maton m’a sorti de ne pas appeler des terroristes (sic) si j’avais encore un téléphone.
Tout le long de la détention je me suis senti interrogé. Bon c’est pas des interrogatoires déclarés mais tel ou tel intervenant extérieur qui me parlent d’actions vielles de plusieurs années en récitant presque mot à mot des revendiqués que moi je connais bien sur, mais qui d’autre à part un flic du SAT ou de la DGSI sait que par exemple le revendiqué de Meylan ça parle d’attaques individuelles. Ou celui qui m’a demandé ce que c’était la FAI. Sans déconné c’est des trucs personne ne sait que ça existe à part le milieu et les flics. Et encore juste quelques flics de l’anti-terro ou du renseignement.
Enfin ce que je comprends c’est que j’ai fait une GAV de 6 mois.
Raconter tout ce qui s’est dit durant 6 mois c’est compliqué. Un interrogatoire classique ça va on est rodés, ça dure 4 jours et c’est clair. On te pose des questions claires et t’y réponds pas et ils te foutent au gnouf et basta. C’est plus facile de comprendre ce qu’ils cherchent exactement. Là pour moi c’est très dur d’y voir clair. D’autant que ça a été une vraie torture psychologique. Je crois que cette dernière année de prison a été la plus dure psychologiquement, et de loin ! M’enfin même si parfois j’ai déraillé je ne leur ai jamais donné la moindre information. Ç’est pas toujours simple de comprendre qu’on est interrogé dans ces conditions, surtout quand on est complètement isolé de l’extérieur. Je me suis souvent demandé si j’avais pas complètement pété les plombs et fini parano. J’ai compris clairement qu’il se passait un truc dehors quand ces cons de matons me soupçonnaient de commanditer les tirs de mortier qu’ils ont pris sur la poire. (D’ailleurs à l’intérieur on a tous kiffé). Quand j’ai reçut la lettre du pote à Villepinte y’avait plus de doute possible. Ça c’était moins cool.
Bon du coup vu que j’avais plus le moindre doute sur le pourquoi des allusions qui m’ont était faite j’ai enfoncé le clou quitte à me mettre un peu en danger pour comprendre où ils veulent arriver. Ce qui est évident c’est qu’ils cherchent à mettre en relation les un-e-s et les autres, notamment sur Paris et Grenoble. Enfin peut-être ailleurs aussi c’est pas impossible. Je ne pense pas qu’ils voulaient m’inculper, s’ils avaient de quoi ils l’auraient fait. Je pense qu’ils sont en train de mettre des moyens de dingue pour leur enquête de merde par contre.
En fin de peine j’ai eu la confirmation par quelqu’un dont je tairais la fonction pour ne pas le compromettre qui m’a dit que les flics enquêtaient déjà sur moi depuis février avant ma sortie et qu’il savait que j’allais revenir. Il m’a aussi dit clairement en parlant d’Ivan « c’est la même affaire ».
Voilà, c’est le minimum d’infos qui doit vraiment se savoir je pense.
Il faudra que je fasse une analyse de mécanismes de répression que franchement je ne pensais pas possible en démocratie libérale mais bon ça c’est un autre sujet et ça urge pas.
Pour Ivan, pour tou-te-s les compas incarcéré-e-s ou en fuite,
La solidarité, c’est l’attaque.
Damien