Berlin : réoccupation du Køpi Wagenplatz. Nous sommes ici pour réclamer ce qui nous appartient.
Squat!net / vendredi 15 avril 2022
Ce n’était pas seulement un morceau de terre pour nous. C’était notre maison, c’était notre famille, c’était un lieu où nous accueillions des gens du monde entier, où nous pouvions apprendre et nous soutenir mutuellement, où nous pouvions grandir et nous connecter. De la manière la plus simple et la plus merveilleuse qui soit, c’était notre communauté et notre vie. Mais aujourd’hui, notre famille a été séparée, et plus que tout, nous voulons être à nouveau ensemble.
Six mois se sont écoulés depuis l’expulsion brutale du Køpiplatz et certaines choses n’ont toujours pas changé ; le terrain est toujours vide, à l’exception de quelques gros bras engagés pour le surveiller, mais il est maintenant rempli des débris de ce qui était autrefois nos maisons et nos vies.
L’offre que nous avions reçue de l’État et d’Howoge n’était pas destinée à nous soutenir, mais plutôt à nous diviser de diverses manières inacceptables, notamment en nous proposant d’enlever 70 % du terrain et de ne laisser qu’un bout de terrain pouvant accueillir quelques caravanes. Ces offres ont été refusées. En tant que wagenplatz, nous sommes tout ou rien et nous sommes toujours une famille, bien que nous ayons été séparé-es et dispersé-es à travers Berlin, et nous sommes toujours à la recherche d’un endroit pour nous retrouver.
Une fois de plus, un wagenplatz directement voisin du bâtiment Køpi a été expulsé. La dernière fois, c’était il y a 23 ans, avec l’expulsion du wagenplatz Mad Max, à droite du Køpi. Cette expulsion avait pour but de construire une maison de retraite, mais comme d’innombrables autres expulsions, le terrain a été laissé à l’abandon, et VINGT TROIS ans plus tard, il ne reste qu’un squelette de bâtiment et un site vide, qui pourraient être des logements et des espaces pour beaucoup d’entre nous. Est-ce aussi l’avenir de la Køpiplatz ?
Tout comme nous, des lieux comme Meuterei et Syndikat, qui sont également restés vides après leurs expulsions ; et Liebig 34 n’a toujours pas été réhabilité, tandis que Rigaer 94 fait toujours face à des attaques constantes de la part de l’État. Nous sommes ici pour poser la question… POURQUOI ? Pourquoi les gens perdent-iels leur maison, leur espace, leur vie et leurs liens avec quelque chose de réel ? Pour rien !
Et ce ne sont là que quelques exemples récents. Nous pensons que nous méritons d’être traité-es équitablement, et pour toustes celleux qui ont été déplacé-es de leurs espaces au fil des années, nous demandons un relogement, un lieu pour toustes nos camarades de Berlin et du monde entier, pour continuer à créer quelque chose de fabuleux et d’autonome.
Il est évident que les tactiques utilisées ces dernières années sont des tentatives d’extirper notre mouvement de ses racines et de l’épuiser par des attaques sans relâche contre notre mode de vie. Mais leurs ruses ne fonctionnent pas ! Et notre colère collective ne fait que nous pousser à agir ensemble, avec solidarité et encore plus d’insouciance.
Nous ne nous reposerons pas et ne serons pas satisfait-es tant qu’il n’aura pas été reconnu que ils ne peuvent pas nous expulser, nous balayer sous le tapis comme si nous n’existions pas, et nous partirons tranquillement et avec humilité. Non ! Nous restons attaché-es à des espaces autonomes, à des communautés et à la poursuite de notre mode de vie, quelles qu’en soient les conséquences.
Vive Køpiplatz ! Vive tous les espaces autonomes ! Une lutte, un combat !
Køpi & Køpiplatz
Köpenicker Straße 133 – 138, 10179 Berlin, Allemagne
https://squ.at/r/d
https://koepi137.net/
https://kopibleibt.noblogs.org/
Note d’Attaque : cette occupation n’a duré que quelques heures, avant que les gens se fassent repousser par les flics.