Paris-Normandie / jeudi 24 mars 2022
Le Commandement spécialisé pour la sécurité nucléaire (CoSSeN) quittera le Val-de-Marne pour l’Eure et Vernon, à l’horizon 2024-2025. Ce service a pour mission de veiller sur les sites nucléaires et de lutter notamment contre les intrusions. Tout ce qu’il faut savoir sur cette unité sensible.
Le déménagement du Commandement spécialisé pour la sécurité nucléaire (CoSSeN), de Maisons-Alfort (Val-de-Marne) vers Vernon, envisagé pour 2024 ou 2025, a été annoncé le 16 mars 2022 par le ministère de l’Intérieur. Dans quel cadre cette décentralisation a-t-elle été opérée ? Quelles sont les missions de cette unité sensible composée de 75 personnes ? Où s’installera-t-elle ? On vous répond.
1. Pourquoi le CoSSeN quitte la région parisienne ?
Le futur départ du CoSSeN du Fort de Charenton, à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), s’inscrit dans la volonté exprimée par le président de la République et le gouvernement de relocaliser en région pas moins de 20 services centraux sous l’autorité du ministère de l’Intérieur actuellement implantés en Ile-de-France. Ce mouvement d’ampleur a été acté dans la foulée d’un comité interministériel à la transformation publique, réuni en juillet 2021 à Vesoul (Haute-Saône). De nombreuses villes se sont manifestées pour accueillir ces structures issues de l’administration centrale du secrétariat général du ministère, de trois directions générales (police nationale ; gendarmerie nationale ; sécurité civile et gestion des crises) et de la Délégation à la sécurité routière. « Ces candidatures ont été examinées à partir d’une grille de critères tenant compte de l’offre immobilière, mais aussi du cadre de vie, de la mobilisation locale autour du projet, et de l’appui que pourrait apporter cette implantation pour soutenir le développement local », a fait savoir le ministère de l’Intérieur, le 16 mars 2022. Vernon cochait semble-t-il toutes ces cases. Le Havre a également été retenue pour accueillir l’Inspection générale de la police nationale et ses 145 employés.
2. Quelles sont les missions de cette division ?
Le Commandement spécialisé pour la sécurité nucléaire est un service rattaché à la Direction générale de la gendarmerie générale sous l’autorité des ministères de l’Énergie et de l’Intérieur. Créée en juillet 2016, la structure a vu sa compétence devenir nationale en avril 2017. Depuis août 2020, la division est dirigée par le général de brigade Laurent Phélip, ancien commandant du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) entre 2017 et juillet 2020. Dans le décret précisant ses missions et pouvoirs, il est indiqué que l’unité « coordonne la réponse des forces et services concourant à la sécurité intérieure, placée sous l’autorité du ministre de l’Intérieur, dans le domaine de la protection des matières nucléaires (non affectées aux moyens nécessaires à la mise en œuvre de la politique de dissuasion, NDLR), de leurs installations et de leurs transports (…) contre tout acte de malveillance, agression ou menace, notamment à caractère terroriste ». Ce service assure par exemple le contrôle et le suivi administratif des personnes accédant aux installations nucléaires.
3. Quel site pour l’accueillir ?
Au lendemain de l’annonce de l’arrivée du CoSSeN à Vernon, la Ville et Seine Normandie Agglomération (SNA) se sont fendues d’un communiqué de presse très formel. François Ouzilleau, maire de la commune, et Frédéric Duché, président de SNA, se sont contentés de se féliciter d’une décision venant « confirmer l’attractivité du territoire et notamment de Vernon » et « son positionnement stratégique en matière de sécurité », rappelant au passage que la ville « abrite déjà le Centre national de mise en œuvre des télécommunications spatiales et radio, dépendant de la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information de la Défense ». Pas un mot, en revanche, sur la future terre d’asile de l’unité ? Contacté par Paris-Normandie, François Ouzilleau n’a pas été davantage disert. « Il n’y a pas plus d’informations que ce que nous avons déjà écrit », nous a-t-il répondu. Le Campus de l’Espace, où l’accès est très réglementé et où du foncier reste disponible, a des atouts pour cet accueil.