Berlin (Allemagne) : Un poste de police attaqué

Kontrapolis / dimanche 20 mars 2022

Pour Maria B., Ferhat Mayouf, Qosay Khalaf, Gaetano B, Georgios Zantiotis…

Abattu.e.s chez elles/eux, brûlé.e.s vivant.e.s dans des cellules ou tabassé.e.s lors de leur arrestation jusqu’à ce qu’ils/elles perdent connaissance et meurent.

Ils/elles ne sont pas mort.e.s, ils/elles ont été assassiné.e.s. Assassiné.e.s par les flics. La police tue et le système judiciaire les couvre et essaye de tenir les mort.e.s pour responsables.

En janvier, le parquet de Hanovre a classé sans suite l’enquête sur une utilisation mortelle du Taser, en octobre 2021. Ils ont déclaré que l’homme n’était pas mort à cause de l’utilisation du pistolet électrique, mais, selon les résultats de l’autopsie, parce qu’alcoolique et avec des nombreuses défaillances des organes.
L’homme de 39 ans a été victime d’un arrêt respiratoire 40 minutes après qu’il avait été arrêté avec un Taser, mais, selon le parquet, ce ne sont pas les décharges électriques qui ont provoqué sa mort.

En février, le parquet de Wuppertal (en Rhénanie-du-Nord-Westphalie) a annoncé qu’il refusait d’ouvrir une enquête sur les policiers impliqués dans l’arrestation de Giorgios Zantiotis, en novembre 2021. L’autopsie a révélé que Giorgios était mort à cause d’un cocktail de drogues lié à une malformation cardiaque. La vidéo de son arrestation montre qu’il a été traîné par terre et frappé à plusieurs reprises, mais ce seraient les drogues qui l’auraient tué ?

C’est le système raciste et machiste, entretenu par les flics et protégé par la justice, qui les a tué.e.s. Les morts sont tacitement acceptés et les meurtres sont présentés comme sans alternative possible ou les victimes sont transformées en criminel.le.s, de façon que l’action de la police puisse être présentée comme une légitime défense. Les flics sont l’organe exécutif de l’État, équipés d’armes et du monopole étatique de l’utilisation de la force.

Ils nous contrôlent, nous enferment, nous fouillent, nous et nos appartements, nous frappent et nous tuent, nous déportent et nous oppriment.

Récemment, une intervention de la police a coûté la vie à un Marocain de 21 ans, qui est tombé dans le coma après avoir été poursuivi et arrêté par des flics, en juillet 2021, à Bonn. Le 9 février, à Hambourg, l’état « apparemment confus » d’un homme de 33 ans a permis aux flics d’utiliser « la force physique ». L’homme est mort peu de temps après à l’hôpital. Le 24 février, un homme a été tué par balle par les flics, en Bavière.

Même si nous ne connaissons pas les noms de ces morts récents, nous nous souviendrons d’eux, comme nous nous souvenons de tou.te.s ceux/celles qui ont été tué.e.s par les flics. Et nous continuerons à rappeler aux flics qu’ils en sont les assassins. Nous combattrons pour mettre un terme à cette violence et aux meurtres d’État.

Contre les flics, l’État et le capital. Contre toute forme d’autorité.

Comme l’ont écrit des compas de Brême : « La rage contre les flics augmente à chaque contrôle, à chaque harcèlement, à chaque tabassage et à chaque meurtre. De la colère, peut naître la résistance. Que les pierres puissent atteindre leur cible et que les feux éclairer nos nuits. »*

Motivé.e.s par cette rage, la nuit du 19 mars nous avons attaqué le poste de police de la Sophie-Charlotte-Platz. Nous avons aspergé de bitume certaines de leurs voitures et bloqué le portail du parking, pour nous assurer qu’au moins cette nuit-là, les voyous n’auraient pas pu attaquer et harceler des gens avec leurs voitures. Sur le mur, nous avons laissé le message « Pour ceux/celles que vous avez tué.e.s ».

No justice, no peace – fight the police

En mémoire de Maria, Ferhat, Qosay, Gaetano et Georgios et de toutes les victimes de la violence d’État.

Les flics appellent qui, quand ils se font attaquer ? 😉 …

Angry Foxes

 

* Note d’Attaque : citation de cette revendication.

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