Act for freedom now! / vendredi 18 février 2022
Prise de position politique du prisonnier anarchiste Thanos Hatziangelou à propos de l’attaque contre l’IETF (Fondation pour la réflexion nationale et religieuse)
La violence de genre n’est pas juste un fait. Elle est la normalité, constamment imposée, de l’étouffement patriarcal. Des féminicides quotidiens, d’ innombrables viols et abus, des commentaires insultants et ironiques, des interrogations et des harcèlements. Et quand tout cela reçoit la bénédiction divine de l’obscurantisme civilisé qui émane de l’église, la rage intransigeante prend forme, descend dans la rue et cherche à s’exprimer. La violence révolutionnaire prend ses responsabilités.
Le 21 janvier, une pièce de plus s’est ajoutée à la liste de la décomposition culturelle qui domine la vie sociale et politique. Un prêtre de 37 ans, violeur d’enfants, est accusé d’agressions sexuelles répétées sur une fillette de 11 ans, qui fréquentait le catéchisme de la meute religieuse de proxénètes, à Patissia (un quartier d’Athènes). Tristesse, dégoût, colère mais par-dessus tout responsabilité. La responsabilité de ne pas enterrer un fait de plus, parmi tant d’événements répugnants qui donnent son odeur nauséabonde à la mafia sacrée. La responsabilité de ne rien laisser sans réponse. Et si la responsabilité ne se traduit pas en action, elle se perd dans le maelström, entre acceptation et résignation.
J’ai mené l’attaque incendiaire contre la Fondation pour la réflexion nationale et religieuse parce que le refus d’accepter arme l’affirmation de l’équité. Parce que je n’attends aucune justice, aucune explication ni excuse, de la part de ceux qui entérinent systématiquement la normalisation de la violence de genre et des assassinats qui en découlent. J’ai fait une intervention politique hautement symbolique vis-à-vis d’une expression de la mafia sacrée, en envoyant un seul message, clair : parmi les lois de l’asservissement, la justice révolutionnaire est la seule voie vers l’avant.
Notre emprisonnement sur commande ne montre rien d’autre que la polarisation qui alimente deux mondes en proie à des échanges de coups et à des conflits constants. J’accepte fièrement ma responsabilité, la tête haute et le sourire aux lèvres, même si cela me coûte la perte de ma liberté individuelle, même si cela signifie le début d’une nouvelle chasse aux sorcières, parce que mes responsabilités sont aussi lourdes que des montagnes.
Avec nos corps emprisonnés par des murs, des barreaux et des chaînes, mais nos cœurs toujours libres, nous continuons notre lutte pour l’égalité, la justice et l’autodétermination.
Mon soutien absolu, mon amour et ma solidarité pour le deux personnes frappées par la répression : Georgia Voulgari et Panagiotis Kalaitzis. Ma reconnaissance sans réserve, ainsi que la promesse que nous ne fléchirons pas un seul instant, aux centaines de cœurs qui battent à nos côtés. Nous sommes en guerre.
ÉCRASONS LA MAFIA SACRÉE
REPRENONS NOS VIES EN MAIN
Thanos Hatziangelou
prisonnier anarchiste
commissariat central de Thessalonique, 12 février 2022