Thessalonique (Grèce) : Un message de résistance de la part de l’anarchiste emprisonné Thanos Xatziagkelou

athens.indymedia.org / jeudi 10 février 2022

Quand les heures commencent à s’écouler, jusqu’à la perte totale de la liberté, dans les griffes de la captivité, chaque instant acquiert sa propre signification existentielle distincte. Un sourire, un toucher, la chaleur de la voix d’un.e compa lors d’un appel téléphonique froid, les slogans criés à l’extérieur de la salle d’interrogatoire, ils sont les flammes qui embrasent votre cœur, vous rappelant que rien ne s’arrête. Les batailles provoquent des victimes. La guerre elle-même provoque des victimes. Mais rien ne nous a été donné, rien ne nous a été donné sans effusion de sang, simplement parce que nous avons tendu la main. Rien n’a été gagné par des prières.

« Ce blanc inhumain , insidieux dans tes yeux vides me rappelle l’armistice dans la bataille… »

Dans cette vie, tout se gagne par la foi et le dévouement, sur le terrain de l’antagonisme social. Avec la constance dans les batailles et une tension incessante, la persévérance dans une perspective offensive. Par ma petite contribution à l’évolution de la lutte des classes, au-delà de mes contradictions et de mes erreurs, s’il y a quelque chose qui me caractérise, ce sont la conscience sociale et l’engagement envers le devoir révolutionnaire. Voilà les deux choses qui, certains soirs, deviennent un nœud coulant autour de votre cou et ne vous laissent pas dormir. Les cris, les sanglots et même les silences vous réveillent et ils vous font enrager, ils vous arment. Responsabilité, compas. Nous avons une responsabilité. Je me sens fier de toutes ces nuits agitées, parce que toutes ces nuits j’ai choisi, pour mes yeux, de regarder les étoiles. Je reste ferme, non repenti et plus enragé que jamais, parce que je défends ma fière captivité face aux libertés mortes de la décadence.

« Ceux-ci un peu brutalement, pour la restauration du noir. »

Toutes mes pensées, mon amour et mon soutien restent catégoriquement du côté de ces deux personnes qui sont emprisonnées à mes côtés et qui menent la lutte la plus importante pour nous tous. La lutte contre l’absurdité de la répression. Quant à moi, je vous rappelle que la révolution contre la tyrannie est un compte qui reste ouvert. Et la violence révolutionnaire doit être un chemin non négociable, à sens unique.

Compas, jusqu’à ce que nous nous retrouvions sur les champs de bataille, ne faisons pas de compromis avec rien de moins que tout.

A bas l’étatisme, vive l’Anarchie

Thanos Xatziagkelou
commissariat central de Thessalonique
jeudi 10 février 2022

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