Inferno Urbano / mardi 1er février 2022
Inspirés par l’attaque du 28 août, qui a eu lieu dans cette même ville, la nuit du 16 décembre nous sommes sortis pour incendier deux voitures de l’entreprise Sirti.
Sirti Spa est une société spécialisée dans la conception, la construction et la manutention de grands réseaux de télécommunications. En ce moment, elle collabore activement avec Openfiber, la société fondée par ENEL [l’EDF italien ; NdAtt.] et dont des participations appartiennent à la Cassa Depositi e Prestiti [institution financière appartenant à l’État italien, un peu comme la française Caisse des dépôts et consignations ; NdAtt.], qui a pur but l’installation et la gestion du réseau de fibre optique en Italie. Cette infrastructure est d’importance fondamentale pour le développement technologique vers lequel la société entière court, poussée par les exigences de croissance du système économique capitaliste. En effet, en fournissant une meilleure transmission des données, elle permettra dans la pratique cette fameuse « numérisation » de la société pour laquelle les classes dirigeantes investissent beaucoup, un phénomène qui touchera et la vie privée de millions d’individus et les administrations publiques, « obligées » à s’uniformiser aux nouveaux standards européens ; de plus, elle influencera aussi la compétitivité des entreprises, à l’approche de la Quatrième Révolution Industrielle.
Pour nous, prendre pour cible cette entreprise signifie donc contrer les intérêts directs du capitalisme, à l’aube de sa restructuration productive et de consommation.
Si nous écrivons ces mots, c’est pour renforcer la communication par l’action et la lutte anarchiste contre tout pouvoir et plus précisément contre l’actuelle phase d’expansion du capitalisme, réalisée par la virtualisation des interactions sociales, un contrôle de plus en plus omniprésent, une exploitation de plus en plus forte, sur les lieux de travail et des ressources naturelles, ainsi que par la répression à l’encontre de toute personne qui organise publiquement son opposition face à tout cela.
Face à l’accélération de ces processus (aucun parmi eux n’est une nouveauté, dans l’actuelle société), due à la pandémie, nous pensons que la contribution anarchistes à la guerre sociale en cours est d’indiquer de manière claire des objectifs et des pratiques d’attaque, par tous les canaux et avec tous les moyens nécessaires. Cela parce que nous croyons qu’aujourd’hui plus que jamais les pratiques offensives peuvent trouver la complicité d’autres personnes enragées et donc se diffuser.
L’État sait cela et en conséquence il lâche ses chiens de garde, dans la tentative d’éradiquer les dernières poches de résistance active au sein de la société. C’est de cette façon que nous interprétons les dernières opérations anti-anarchistes qui ont frappé le mouvement anarchiste en Italie, dont la dernière, l’opération Sibilla, a pour but de frapper la propagande anarchiste, en faisant taire un journal et un site anarchiste, en plus que de punir le compagnon Alfredo Cospito, pour sa contribution continuelle au débat anarchiste.
Malgré la tension sociale élevée et les toujours plus nombreuses raisons de ne plus tolérer le monde de cages qu’ils sont en train de construire, méthodiquement, autour de nous, on assiste à un recul général de la conflictualité anarchiste. Nous pensons que le dépaysement initial, provoqué par le caractère extraordinaire des éventements des deux dernières années, a porté de la désillusion et du sentiment d’impuissance parmi nos rangs, ce qui se traduit en peu de disponibilité à l’action, de la part des compagnons et des compagnonnes.
CETTE TENDANCE DOIT ÊTRE REVERSÉE.
On voit que des nombreux compagnons continuent à chercher dans les rues des espaces pour leurs activité politique, souvent en côtoyant des personnages ambigus et en délayant leurs idées pour trouver du consensus et des alliances politiques, tellement ils sont aveuglés par le mythe de la révolte de masse. Nous aussi, nous pensons qu’il est important de diffuser des idées anarchistes parmi les mouvements d’agitation sociale, mais malgré cela l’anarchisme dans lequel nous nous reconnaissons présuppose l’action directe comme méthode d’intervention dans la société et, faute d’action directe, la pensée anarchiste n’est rien d’autre qu’une opinion de plus au sein du spectre des pensées politiques. Pour se différencier de la politique, l’anarchisme doit nécessairement agir, transformer la pensée en action. Une action qui, pour être efficace, doit nécessairement être visible, diffuse et constante. Seulement de cette façon la proposition anarchiste de subversion sociale peut acquérir sa crédibilité et espérer trouver des complices et non des simples sympathisants. En effet, la légitimation sociale sur laquelle bâtir notre projet politique de changement ne nous intéresse pas, même si ce projet est anarchiste. Ce qui nous intéresse est voir tomber en ruines ce monde d’exploitation, de violence, de misère et de dévastation environnementale provoquée par un ordre social anthropocentrique et écocide.
Que cela ne puisse pas arriver seulement grâce aux attaques anarchistes, c’est une des rares certitudes que nous avons, mais nous sommes également sûrs que, dans cette époque de l’histoire, il n’est pas ethiquement acceptable de rester les bras croisées. Saboter la résignation individuelle, encore plus que collective, en montrant les possibilités réelles d’opposition active à l’état actuel des choses, voilà ce que nous pensons être un des objectifs sur lesquels le mouvement anarchiste devrait se focaliser le plus, en ce moment.
Cette attaque est notre contribution en cette direction.
Toujours à la recherche de la poudrière, sans jamais arrêter d’être étincelle !
Que se répande l’Anarchie !
Que tombe le meilleur des mondes !
Solidarité avec les anarchistes frappés par l’opération Sibilla.
Solidarité avec Alfredo Cospito – combattre jour après jour l’isolement des prisonniers.
Solidarité avec Anna, Davide Delogu, Paolo et Juan, prisonniers dans les taules italiennes.
Solidarité avec Francisco, Monica, Juan Flores et tous les prisonniers subversifs enfermés dans les taules chiliennes.
Solidarité avec tous les prisonniers anarchistes dans les prisons grecques, avec Toby Shone et avec tous les anarchistes prisonniers à travers le monde !
Pour la libération immédiate de Claudio Lavazza, cible de la vengeance de la « justice » française, à cause de sa vie rebelle !
Pour Haris Mantzouridis, à qui l’État grec fait payer son activisme anarchiste de manière indigne, avec l’isolement et des tortures !
Pour les anarchistes arrêtés à Barcelone pour l’affaire 27F !
Complicité avec tous ceux qui se révoltent et dont les actions continuent à déranger le sommeil des patrons de ce monde !
Quelques adeptes du culte du feu