de.indymedia.org / mercredi 8 décembre 2021
Nous sommes pour l’antimilitarisme !
Nous sommes pour un monde qui n’a pas besoin de frontières !
Nous sommes pour la désertion !
Nous sommes pour la réponse !
Nous sommes pour l’antiracisme !
Nous sommes pour une perspective révolutionnaire !
Nous sommes pour la violence révolutionnaire !
Nous sommes pour la violence qui s’oppose à la violence horrible et brutale des conditions sociales !
Nous sommes pour la lutte contre la guerre !
Parfois, il semble presque que les slogans de la gauche radicale soient dépassés. Parfois, il semble que l’idée d’un monde sans guerre ne soit plus au goût du jour. La guerre est acceptée avec un haussement d’épaules, comme une option réaliste. Parfois, il semble que toutes ces opérations militaires « sans autre alternative » nous aient endormi.e.s. Parfois. Encouragé.e.s par l’attaque contre l’entreprise d’armement OHB, en novembre, à Brême, nous avons décidé de combattre la guerre ici. Voilà pourquoi, au petit matin du 7 décembre, nous avons attaqué par le feu une flotte de véhicules de l’armée, dans le quartier Neustadt, à Brême – sur le parking de l’entreprise MAN, qui profite de la guerre.
Comme il le dit le vieux slogan : ce qui brûle en Allemagne ne peut pas provoquer des dégâts ailleurs.
Vingt ans d’Afghanistan nous l’ont montré de manière non seulement très banale, mais aussi très brutale : la guerre, c’est de la merde, la guerre n’apporte rien d’autre que souffrance, destruction et mort pour beaucoup de monde, ainsi que de gros profits pour quelques-uns. Vingt ans de guerre en Afghanistan, au cours desquels d’innombrables civil.e.s ont perdu la vie. En plus il y a tou.te.s les mort.e.s qui, en fuyant cette guerre meurtrière, ont perdu leur vie sur le chemin vers une Europe prétendument sûre. Noyé.e.s dans la Méditerranée. Mort.e.s de froid aux frontières nord-orientales de l’Europe. Les frontières de cette Europe qui a gagné le prix Nobel de la paix. Ça nous fait vomir.
Il est difficile de surpasser le cynisme de l’Europe, et en premier lieu de l’Allemagne, qui ne veut pas céder au chantage effectué par le dirigeant biélorusse Loukachenko, qui utilise la souffrance humaine. Une souffrance humaine qui a été provoquée par vos armes et votre guerre pour le profit. Non, nous ne sommes certainement pas ami.e.s de Loukachenko, ni d’Erdogan ou de Poutine. Mais il est facile et confortable de montrer du doigt des despotes, lorsque les souffrances causées par vos guerres se produisent si loin. Et si des personnes arrivent à fuir la guerre et l’absence de perspectives, ce sont l’isolement, la stigmatisation et la répression qui les menacent. Comme si l’Allemagne et l’Europe préféraient ne pas avoir sous le nez la misère qu’elles ont provoqué. Qui s’étonnera donc si ces personnes sont aussitôt chargées, de force, sur des avions, pour être expulsées vers un pays déjà en grande partie gouverné par les talibans. Ah oui, c’est vrai, c’est pays sûr. Ça nous fait vomir.
Grâce aux trajets gratuits pour les soldats, chaque voyage en train se transforme en camouflage-party. Les uniformes de l’armée apportent également un soutien actif dans la lutte contre la pandémie de Coronavirus. Que ce soit dans un centre de vaccination ou dans un EHPAD. Les treillis, les ordres et l’obéissance sont devenus une partie intégrante de la vie publique. Une coopération civile-militaire ? Ça nous fait vomir.
REST IN POWER ALEXIS GRIGOROPOULOS
POUR UN LENDEMAIN MEILLEUR