Il Rovescio / dimanche 31 octobre 2021
La barbarie retourne facilement sa veste.
Elle se cache derrière une écologie Green, un médicinal résolutif,
une vie sûre qui devient vie sous contrôle,
derrière l’espoir aveugle qui accepte l’inconnue du laboratoire,
derrière la complicité qui s’approprie du silence,
derrière la non-violence qui devient un alibi,
en réduisant les espaces du possible,
derrière l’attente d’être compris, dans un monde
dont la seule mémoire est celle de l’appareil.
Si les femmes et les hommes de demain seront
des êtres réduits à leur simple matériel biologique,
comme si rien ne pourrait plus être unique,
réduits à des chiffres entassées dans des données,
comme si rien ne pourrait plus exister en dehors des écrans,
nous ferons face à ce demain. Nous le ferons aujourd’hui.
La flèche qui peut s’enfoncer dans la Megamachine
tend sa corde dans nos cœurs,
dans l’intention non mesurée,
dans les tentatives passionnelles d’être une menace,
dans le risque qui anime les idées,
dans la rage qui devient attaque.
Nous sommes l’erreur, l’imprévu,
la variable humaine.
Face au calcul muet
de la machine,
la fantaisie indéchiffrable
qui façonne la vie.
La vie pour laquelle nous luttons.