Ouest-France / vendredi 29 octobre 2021
À partir du dimanche 24 octobre, les uns après les autres, des distributeurs automatiques de billets (DAB) tombent mystérieusement en panne, dans l’agglo de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).
Les distributeurs de trois communes sont pris pour cible : Saint-Brieuc, essentiellement autour de la galerie commerciale des Champs, Trégueux et Ploufragan. Le Crédit Agricole est particulièrement visé. La banque alerte la police.
Rapidement, grâce aux images de vidéosurveillance dont sont équipés la plupart des DAB, les policiers identifient un homme en train de dégrader volontairement les appareils. Ils n’ont pas de mal à l’identifier, il s’agit d’un sans-abri connu de leurs services.
Un signalement est diffusé à toutes les unités, à la police municipale, aux transports en commun. Ce sont les hommes de la Brigade anticriminalité (BAC) qui réussissent à mettre la main sur l’individu, dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 octobre.
Placé en garde à vue au commissariat de Saint-Brieuc, il reconnaît les faits. Et les revendique. « Pour lui, c’est presque une motivation politique », explique un policier.
Les enquêteurs lui imputent avec certitude la dégradation de douze distributeurs du Crédit Agricole, mais n’excluent pas que d’autres DAB et banques aient été visées, puisque l’homme leur a assuré en avoir dégradé trente-deux. Aucune autre banque n’a pour l’instant porté plainte.
Vendredi 29 octobre, l’homme, âgé de 54 ans, est déféré au parquet de Saint-Brieuc, où il est jugé en CRPC (Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité).
« Il a justifié son geste en disant qu’il voulait s’en prendre à l’État », relate le magistrat en charge du dossier. Devant le juge des libertés et de la détention, le mis en cause confirme : « Désolé, monsieur le président, mais c’est un geste politique, je suis obligé. Dehors, on ne nous donne pas la possibilité de s’en sortir. En prison, au moins, j’aurai un toit, de quoi dormir et manger. »
Reconnu coupable, il a été condamné à sept mois de prison ferme. Il a été incarcéré.
Le Télégramme, même date, explique que « Entre le 24 et le 28 octobre, l’homme s’en était en effet pris à plusieurs appareils, qu’il tentait de neutraliser au moyen de carton, d’ardoises… Il aurait expliqué aux enquêteurs avoir voulu « dénoncer des injustices sociales ». Préjudice pour les banques : des factures de réparation allant de 200 € à 2000 € par distributeur. »
Et France Bleu ajoute que « Celui qui revendique « s’en prendre au capitalisme » d’après une source policière, aurait principalement visé des distributeurs du Crédit Agricole, mais il aurait épargné ceux du Crédit Maritime au nom de « l’image de la mer » que représente cette banque. »