Santiago (Chili) : Attaque explosive contre l’ANEPE

Contra Info / mardi 19 octobre 2021

Deux ans après le soulèvement d’octobre, rien n’est réglé.
Que nos pratiques deviennent plus fortes et s’orientent vers une nouvelle guérilla urbaine.
Parce que sera notre victoire combattre l’impunité des assassins, des mutilateurs et des tortionnaires.

A la tombée de la nuit du 17 octobre, nous avons placé un engin explosif à l’intérieur du siège de l’Academia Nacional de Estudios Políticos y Estratégicos (ANEPE) [Académie nationale d’études politiques et stratégiques ; dépendant du ministère de la Défense, elle a notamment pur but de former les officiers supérieurs des forces armées et de la police du Chili ; NdAtt.], la veille d’une nouvelle commémoration de la révolte d’Octobre [la révolte commencée le 18 octobre 2019 ; NdAtt.].

Ces collaborateurs de la sécurité de l’État et du maintien de l’ordre public mènent en permanence des activités académiques destinées aux fonctionnaires de police, en ce qui concerne les stratégies de renseignement, d’investigation et de contre-insurrection. Il s’agit d’un organe répressif qui dépend du ministère de la Défense et qui, en plus, partage son savoir au niveau international avec des États comme l’Espagne, la Colombie, Israël, etc.

Plusieurs universitaires de cet antre du Pouvoir ont écrit sur les pratiques et les tendances anarchistes, en essayant d’analyser nos idées, nos dynamiques et nos propositions, avec des textes qui prétendent étudier les projets internationaux (Internationale Noire/FAI-FRI) ou le panorama actuel de nos milieux.

Héctor Barros, magistrat en service au Parquet Sud, a suivi des cours sur le renseignement et l’investigation à l’ANEPE, tout comme Gonzalo Blu, qui était responsable du DIPOLCAR [Dirección de Inteligencia Policial de Carabineros, Direction du reinseignement des Carabineros ; NdAtt.] à l’époque de l’ainsi-dite opération Huracán [opération répressive menée par les Carabineros contre huit combattant.e.s pour l’indépendance mapuche, accusé.e.s d’association terroriste – la Justice a dû admettre que les Carabineros avaient fabriqué les « preuves » contre les inculpé.e.s ; NdAtt.], ce qui démontre que ce lieu est uniquement destiné au perfectionnement de la police, des juges et des procureurs et non de « tous les chiliens », comme ils le prétendent.

Aujourd’hui ça fait deux ans de ce 18 octobre qui a allumé la mèche de la poudrière ; le feu et la destruction jaillissaient des rues et nos yeux voyaient à l’horizon l’expansion de la Guerre sociale. Nos énergies et perspectives vont vers l’approfondissement des actions qui renforcent la nouvelle guérilla urbaine, pour combattre l’impunité de ceux qui ont assassiné, aveuglé et torturé pendant ces jours-là.

Quant aux conspis-paranos habituels, la théorie du montage est déjà assez répandue, que ce soit à propos des pratiques de propagande par le fait ou des incendies qui, à l’époque, ont touché les stations de métro. Même les anarchistes et d’autres secteurs ayant une histoire de combat en sont arrivé.e.s à diffuser ces discours, qui anéantissement nos capacités destructrices et qui brandissent un statut de victime. Nous appelons à continuer à compter sur nos capacités et nos connaissances, afin que les puissants n’atteignent pas la paix sociale et qu’ils ne dominent pas nos vies sous la fausse illusion d’une « oasis ».

Presque une semaine après que l’État chilien a décrété la militarisation du Wallmapu [le territoire mapuche, dans le sud du Chili ; NdAtt.], nous sommes solidaires de la résistance mapuche et nous saluons les actions de sabotage et de harcèlement là bas.

Solidarité révolutionnaire avec les prisonniers anarchistes, subversif.ve.s, mapuches et de la révolte.
Quatorze ans après le début de la persécution contre Juan et Marcelo.
Puisqu’il y a tout un monde à détruire, multiplions les actions autonomes…
Nous nous souvenons de nos compas Mauricio Morales, Sebastian Oversluij, Claudia Lopez et de tou.te.s ceux/celles qui sont mort.e.s en combattant.

Fraction autonome Cristián Valdebenito*

 

* Il a été assassiné le 6 mars, sur la Plaza Dignidad, pendant les affrontements avec la police, par un lacrymo qui l’a touché à la tête . Il a constamment participé aux manifestations et contribué à l’attaque contre les sbires du Pouvoir. Nous le reconnaissons comme un frère et un compagnon dans les batailles de rue de la révolte d’Octobre.

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