Paris-Luttes.info / vendredi 17 septembre 2021
Suite à l’expulsion du squat mercredi 15 après plusieurs jours d’occupation, un des sièges du bailleur social Paris Habitat a été visité :
« Ce bâtiment vide depuis plusieurs années appartient à la mairie du 20e arrondissement. Le maire du 20e, le socialiste Eric Pliez, est le président du bailleur social Paris Habitat. Nous avons donc décidé d’aller rendre une visite nocturne à la direction territoriale EST de Paris Habitat situé dans le 20e. Peinture sur la façade, coups de marteau sur les vitres et inscription « La mairie expulse – On se venge » sur la devanture.
Solidarité avec les 8 personnes interpellées !
Solidarité avec tous.tes les expulsé.es ! »
Le contexte (même article de PLI) :
Depuis longtemps tout est fait pour que le quartier de Belleville et ses environs soient réservés aux riches. Les loyers ne cessent d’augmenter, les fast-food bon marché sont remplacés par des bars et restaurants branchés aux consos toujours plus chères, les foyers de travailleurs migrants ont été transformés en résidences sociales contrôlées, les autorités envoient toujours plus de flics dans les rues pour faire la guerre aux pauvres, etc.
Tout ceci n’est pas propre à Belleville, c’est le cas un peu partout dans le nord et l’est de Paris. Face à cet embourgeoisement généralisé et croissant certain.e.s s’organisent pour vivre sans payer de loyers, en occupant des bâtiments. Depuis vendredi dernier un petit groupe de personnes occupaient le bâtiment vide depuis longtemps au 124 boulevard de Belleville pour en faire un lieu d’organisation queer et anarcha féministe. La mairie du 20e, propriétaire du lieu et les flics en ont décidé autrement.
Le mercredi 15 septembre, alors que le batiment était déja occupé depuis plusieurs jours, quelques flics se sont pointés, accompagnés de deux adjoints à la mairie. Rapidement, des dizaines de soutien aux squatteur.euses se sont retrouvé.es devant le batiment suivis de près par de nouveaux équipages de keufs. Alors que des personnes tentaient de casser le dispositif policier pour empêcher le serrurier d’exécuter son sale boulot, des CSI et des BRAV-M sont aussi apparus pour assurer le bon déroulement de l’expulsion. A l’extérieur, les gens jouent au chat et à la souris avec les flics tout en bloquant la circulation et en allant parfois au contact des flics qui ne se privent pas d’utiliser leurs matraques et gazeuses. Les flics ont finalement réussi à intervenir et ont mis en GAV les 8 habitant.es qui s’étaient réfugié.es sur le toit malgré la présence de plus d’une cinquantaine de personnes présentes devant. Notons que tout au long des confrontations, de nombreux.ses habitant.e.s du coin et gens de passage se sont arrêtés et ont marqué leur solidarité.
[…] Il nous semble important de ne pas oublier le rôle de la mairie dans l’interpellation des 8 personnes qui ne voulaient plus payer de loyer pour vivre sous un toit. Pensée spéciale au maire, Eric Pliez, président de l’OPH de la ville de Paris, Paris Habitat, qui fait sont buziness sur la misère des gens en se donant un air social, tout en traînant tous les jours les mauvais payeurs devant la justice pour les expulser. Rappelons que Paris Habitat possède un grand nombre de logement vides dans Paris.
Tout le monde déteste la police.
Tout le monde déteste la mairie.
Mise à jour du 17 septembre
Les personnes interpellées suite à l’expulsion du squat sont toutes sorties, sans contrôle judiciaires, et sont convoquées le 4 janvier prochain.