Ouest-France / jeudi 9 septembre 2021
Le constat des personnels était plutôt amer ce lundi 21 juin 2021, quand ils sont entrés dans les salles du collège René-Bernier, à Saint-Sébastien-sur-Loire. Dégradation d’ordinateurs et d’un four à micro-ondes jetés du premier étage, vaisselle brisée, incendie allumé dans la salle des professeurs… Le portail de l’établissement avait manifestement été escaladé puis le portail du réfectoire forcé afin de perpétrer les méfaits. L’incendie notamment a fortement perturbé la fin de l’année scolaire des élèves, les privant de cantine. Selon les calculs du collège, le préjudice s’élevait à plus de 100 000 €.
Face à l’inquiétude du personnel et des élèves, la directrice de l’établissement a adressé un courrier aux autorités policière et judiciaire pour les alerter de cette situation. D’autant plus inquiétante que les dégradations ont recommencé avec l’arrivée de l’été… Le 11 juillet, en pleines vacances scolaires, la direction constate que les containers poubelles du réfectoire ont été incendiés.
Sur les images de la vidéosurveillance installée autour du collège, il demeure impossible d’identifier les quatre jeunes qui commettent l’intrusion. Les enquêteurs auditionnent alors plusieurs témoins qui vont leur permettre de résoudre leur enquête. Une fête aurait été organisée dans la nuit du 20 au 21 juin dans un pavillon à proximité du collège. Quatre jeunes, âgés de 15 et 18 ans y participaient, dont le plus jeune est déjà connu de la justice pour plusieurs délits. Les policiers nantais ciblent leurs suspects et les localisent sur l’agglomération nantaise.
Ils attendent tranquillement la rentrée. Et ce jeudi 9 septembre au petit matin, les interpellent par surprise à leur domicile. Trois des quatre jeunes finissent par reconnaître leur implication dans ces dégradations lors de leur garde à vue. Celui de 15 ans apparaît comme le leader, le quatrième nie toute participation.
Présentés au parquet des mineurs de Nantes, un des jeunes, 17 ans, a reçu un rappel à la loi, un second du même âge une mesure de réparation, et un troisième de 18 ans, une mesure de composition pénale. Le benjamin de la bande, qui a avoué être l’instigateur du périple et avoir allumé le feu est convoqué devant le tribunal pour enfants le 12 octobre prochain. « Déjà exclu d’un autre établissement, il souffre de carences éducatives depuis longtemps. En colère contre l’École en général, il visait semble-t-il toute l’Éducation nationale », décrypte une source proche du dossier.