Kontrapolis / mercredi 16 juin 2021
Le matin du 16 juin, la Rigaer Straße, y compris la Dorfplatz jusqu’à la Zellestraße, a été occupée par de nombreuses personnes [sous couvert d’une inspection de la sécurité incendie, prévue pour le 17 juin, la Ville de Berlin veut probablement essayer d’expulser ce squat ; pour le 16, la police voulait instaurer une « zone rouge » dans les routes autour ; NdAtt.]. Peu avant 11 heures, de chaque côté ont été érigées des grandes barricades avec des pneus, des fils barbelés, des matériaux de chantier et des poubelles. En même temps, il y avait des pneus en feu de chaque côté. Alors que des importantes forces de police s’approchaient à ce secteur, les grandes barricades ont été incendiées elles aussi. Les gens se sont vite défendu.e.s, avec des pierres et des feux d’artifice lancés contre les petites unités de flics en tenue anti-émeute, à pied. Du coup, ceux-ci ont pour la plupart arrêté leurs avancée. Pendant les deux ou trois heures qui ont suivi, il n’y a eu aucune vraie tentative [de la part des flics ; NdAtt.] de prendre les barricades. Chaque pas en avant de leur part était bloqué dés le départ par le caillassages.
Ce temps a été utilisé par les gens, qui étaient de plus en plus nombreux.ses, pour renforcer les barricades et apporter du matériel en plus pour les défendre. Aussi en dehors de la zone occupée, le nombre de personnes a augmenté et elles ont entonné des slogans solidaires, des batteries de feux d’artifice ont été allumées dans les rues adjacentes et dans d’autres rues aussi du matériel pour faire des barricades a été disposé sur la chaussée. Le décor du quartier Nordkiez a été caractérisé par des nuages de fumée noire et par les éclats des feux d’artifice de la Rigaer Strasse. L’ancien squat Liebig34 était enveloppé d’une fumée noire et certaines des nouvelles fenêtres du bâtiment ont été spontanément brisées.
Tout autour, se ressemblait lentement un contingent de police toujours croissant. Après environ deux heures, les premières unités venant d’en dehors de Berlin, probablement mandatées à l’avance, sont arrivées et peu après, vers 12 heures, on a appris que des canons à eau et des chars pour déblayer la chaussée étaient en route sur la Karl-Marx-Allee. Les positions respectives était devenue statiques, une situation passionnante et rare de ce temps.
Tout cela ne pouvait plus être résolu autrement qu’avec l’utilisation des gros moyens. C’est ce qui s’est passé un peu plus tard. Sous les caillassages, des canons à eau s’approchent des barricades en feu par l’est et l’ouest, éteignant les incendies et refroidissant l’asphalte qui fondait. Puis les blindés en tête ont commencé à pénétrer dans le secteur qui était l’objet du conflit, où quelques balcons de riverains ont encore été arrosés d’eau. Peu après, les troupes à pied, d’habitude si sûres d’elles, sont arrivées, hésitantes, dans le secteur et ont dû lutter avant de pouvoir atteindre les entrées du bâtiment de devant du 94 Rigaer Strasse. Les feux d’artifice ont repris une fois encore, jusqu’à atteindre leur paroxysme, avant que la zone autonome temporaire ne se dissolve complètement et que le quartier ne soit soumis au contrôle total de l’apparat policier, presque au moment prévu par leur calendrier officiel. Selon les premières estimations, personne n’a été arrêté.e. D’autres comptes-rendus des événements à venir dans la zone rouge et lors de la prétendue inspection de sécurité incendie du squat Rigaer94 vont certainement suivre.