Blois : Une situation hors de contrôle
Le Parisien / mercredi 17 mars 2021
Barricades, tirs de mortiers d’artifice, véhicules incendiés, établissements dégradés… […] Dans les quartiers nord de Blois, hors des consoles, le début de la nuit de mardi à mercredi a bel et bien été rythmé par les violences urbaines.
Un accident, « survenu sur l’avenue de France peu avant 19 heures mardi » selon La Nouvelle République, a mis le feu aux poudres. Il aurait été consécutif à un refus d’obtempérer, selon une source policière. Selon elle, mardi vers 18h30, un véhicule arrêté par la BAC prend la fuite, grille un feu rouge et percute deux autres voitures.
Le conducteur s’enfuit et ses deux passagers de 15 et 18 ans, blessés en urgence absolue, sont transportés, à l’hôpital de Tours pour l’un, et de Blois pour l’autre, selon la préfecture du Loir-et-Cher. De source proche du dossier, tous deux sont connus pour de nombreux faits de délinquance.
Vers 23 heures, une station-service Avia a été incendiée, puis un camion de livraison a été attaqué par des émeutiers. L’un d’eux l’a lancé à vive allure vers les policiers, sautant juste avant le choc. Les policiers ont fait feu et des renforts policiers ont été sollicités, ainsi que les BAC de Tours, Orléans et du Mans et même l’hélicoptère de la gendarmerie nationale, basé à Tours, un escadron de la gendarmerie mobile de Paris et le GIGN.
« L’objectif est de frapper fort pour rapidement mettre un terme à ces faits », déclarait mardi peu avant minuit le préfet de Loir-et-Cher, François Pesneau, à La Nouvelle République. Le calme est revenu vers 1 heure du matin, sans qu’aucune interpellation n’ait eu lieu.
Contacté, le parquet de Blois n’était pas joignable dans l’immédiat. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a suivi la situation de près, selon son entourage. Les conductrices des deux véhicules percutés en début de soirée, blessées légèrement, ont également été transportées à l’hôpital.
Ouest-France ajoute que « « Quelques véhicules ont été brûlés et un incendie a démarré sur le côté du magasin Aldi. » Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient le magasin, qui venait d’ouvrir, se faire piller. Une crèche a également été dégradée. »
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Bron (Métropole de Lyon) : La rage ne retombe pas
20 Minutes / dimanche 14 mars 2021
De nouveaux incidents ont émaillé à Bron, près de Lyon (Rhône), dans la nuit samedi à dimanche au cours de laquelle le commissariat de police a été visé par plusieurs tirs de mortiers. Il n’y a aucune victime.
Ces derniers jours, la commune a été le théâtre de violences urbaines, dans la continuité des émeutes survenues dans le quartier voisin de la Duchère à Lyon. Samedi dernier, le 6 mars, un jeune de 15 ans a été victime d’une lourde chute à scooter et a dû être opéré d’urgence d’une hémorragie cérébrale. Une enquête a d’ailleurs été ouverte par le parquet pour faire la lumière sur cet accident. […]
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Lyon et sa métropole : Petites piqûres (mais constantes) contre les flics et leur normalité
Le Monde / lundi 8 mars 2021
La Duchère à Lyon, Rillieux-la-Pape, Bron. La métropole de Lyon est confrontée à une série d’épisodes de violences urbaines aux circonstances répétitives, depuis jeudi 4 mars au soir, dans plusieurs quartiers sensibles. Des groupes très déterminés et visiblement organisés, attaquent des équipes de police à coups de projectiles et de tirs de mortier. Les faits se produisent en début de soirée, en séquences assez courtes, d’une heure environ. Les autorités sont persuadées que ces scènes résultent d’une réaction de la délinquance locale au plan d’action novateur, mené conjointement entre les communes et les services d’Etat depuis le mois de juillet 2020, contre les trafics et les incivilités. […]
Le préfet a reçu le renfort de deux cents policiers et gendarmes, pour contenir ces mini-émeutes à répétition. La stratégie policière consiste à multiplier des patrouilles mobiles, afin d’intervenir massivement, au plus vite, sur une scène de violences, dans le but d’éviter la propagation des affrontements. Vingt et un suspects ont été interpellés depuis le début des incidents. Huit mineurs restaient en garde à vue dimanche soir, et un majeur devait être déféré lundi, pour être jugé en comparution immédiate, pour sa participation présumée aux violences sur agents de la force publique. [article payant ; NdAtt.]
actuLyon / jeudi 4 mars 2021
Un adolescent de 13 ans qui conduisait un scooter sans casque a chuté sur le bitume, se blessant grièvement à la tête, ce mercredi 3 mars vers 16h30 sur l’avenue Andrei Sakharov, non loin du lycée de la Martinière dans le quartier de la Duchère à Lyon (Rhône).
Si les circonstances de l’accident restent à éclaircir, selon le parquet, les pompiers ont confirmé à Actu Lyon avoir transféré le jeune homme à l’hôpital femme-mère-enfant de Bron. Il s’y trouverait dans un état critique.
Le site Actu 17 précise que le scooter avait été signalé volé. Arrivés sur place, les policiers auraient été pris à partie par plusieurs dizaines d’individus du quartier, les accusant d’être responsables de la perte de contrôle du deux-roues par son jeune conducteur.
Les forces de l’ordre auraient notamment été la cible de jets de projectiles, nécessitant l’intervention de CRS, appelés en renfort, et l’usage de gaz lacrymogène, toujours selon Actu 17.
Caché dans un local à poubelles, le scooter a pu être récupéré pour les besoins de l’enquête.
Ce jeudi 4 mars vers 18 heures, des incendies volontaires ont été allumés dans le secteur du lycée La Martinière. Pompiers et policiers sont de nouveau intervenus, dans un climat de violences urbaines.
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Sens (Yonne) : Les flics de tous les services en prennent pour leur grade
France Bleu/ samedi 13 mars 2021
Des dégradations ont eu lieu vendredi soir vers 21h30 dans le quartier des Chaillots à Sens ( Yonne). Une quarantaine d’individus ont mis le feu à des poubelles, des véhicules et vandalisé un salon de coiffure. Une vingtaine de policiers, d’agents municipaux et de gendarmes du PSIG (Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie) sont intervenus. Un policier municipale a été légèrement blessé. Deux policiers nationaux auraient aussi été touchés superficiellement. […]
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Nîmes : Feu d’artifice anti-keufs
France Bleu / jeudi 4 mars 2021
La scène s’est déroulée ce mercredi soir vers 19h20 près du carré Saint-Dominique dans le quartier du Chemin-Bas d’Avignon à Nîmes selon les informations de France Bleu Gard Lozère. Un fourgon de CRS, qui patrouillait dans le secteur, a été la cible de tirs de mortiers. Une sorte de feu d’artifice géant. Il n’y a pas eu de blessé, ni d’interpellation. […]
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Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret) : Ouverture de la chasse aux poulets de la municipale
Le Parisien / mardi 9 mars 2021
Un véhicule de la police municipale de Saint-Jean-de-la-Ruelle, près d’Orléans (Loiret), a été attaqué par des tirs le 3 mars. Aucun policier n’a été blessé, d’autant que les fonctionnaires avaient quitté la voiture et menaient une ronde dans une école, où ils avaient repéré une lumière allumée alors que les élèves étaient en vacances. Leur voiture n’a pas été endommagée.
Même s’il est sans conséquences graves, l’incident a suscité l’émotion dans ce quartier populaire, l’un des deux classés prioritaires dans cette commune de la banlieue d’Orléans. Des habitants parlent d’un geste de « gamins désœuvrés » en période de vacances scolaires, pendant lesquelles les activités manquent.
Dans un premier temps, l’utilisation de tirs de mortier a été avancée par le maire, Christophe Chaillou, dans un tweet, avant que, contacté par Leparisien.fr, il ne rectifie lui-même pour évoquer plutôt des tirs de chandelles, qui sont les dispositifs d’amorçage des feux d’artifice.
Les élus demandent régulièrement des renforts de police
Aussitôt, dès la fin de semaine dernière, les patrouilles ont été renforcées dans le quartier de la Prairie, où ont eu lieu les incidents. Depuis lors, aucun autre fait n’a été signalé par la police nationale.
Christophe Chaillou, maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle et président de la métropole d’Orléans, parle toutefois d’un acte « inacceptable », puisque la voiture des policiers aurait pu s’embraser. Il en a fait part à la nouvelle préfète du Loiret, Régine Engström. Les élus locaux demandent régulièrement à l’Etat des renforts de police dans la métropole orléanaise, ainsi qu’à Montargis.
Malgré les images de vidéosurveillance, la police nationale n’a pas réussi à identifier les tireurs. Une enquête est ouverte.
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Bagneux (Hauts-de-Seine) : Guerre entre bandes ? Non, guerre contre les flics !
Le Parisien / mardi 9 mars 2021
Ambiance électrique ce mardi soir, à Bagneux (Hauts-de-Seine). Un policier aurait tiré plusieurs coups de feu en l’air, lors d’un affrontement avec un groupe de jeunes gens dont certains étaient armés de barres de fer, selon les premières informations recueillies. Un autre est blessé.
À l’origine de ce coup de chaud : un banal contrôle de police. Un peu avant 19 heures, en lisière des communes de Bagneux et Cachan, une brigade anticriminalité (bac) du Val-de-Marne s’apprête à contrôler deux personnes montées sur un scooter.
L’un s’enfuit au guidon du deux-roues, en direction de Cachan. Le second détale, à pied, du côté de Bagneux. La bac le suit mais le perd du vue.
Arrivés dans la cité de l’Abbé-Grégoire, plus précisément au square Montesquieu, les policiers se seraient trouvés face à une quinzaine ou une vingtaine de personnes, armées donc de barres de fer pour certaines. Cela reste à confirmer mais l’une d’elles tenait peut-être une arme de poing. Ces jeunes gens étaient apparemment occupés à se bagarrer.
Rapidement, c’est à un groupe composé « d’une quarantaine d’individus », selon une source judiciaire, que les policiers ont été confrontés. Deux d’entre eux ont été pris à partie. Jusqu’à ce que l’un reçoive des coups.
Pour dégager son collègue de ses agresseurs, le deuxième policier aurait dégainé son arme et tiré à quatre reprises en l’air. Le groupe s’est dispersé mais le cyclomotoriste, qui a pris la fuite, a finalement été arrêté peu après et placé en garde à vue. La préfecture de police a annoncé vers 21 heures quatre interpellations au total, « auteurs présumés de cette agression ».
Quant au fonctionnaire ayant reçu des coups, « il est sérieusement blessé », précise la même source judiciaire. Il a été hospitalisé.
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Trappes (Yvelines) : Le réchaud, toujours utile
Le Parisien / jeudi 4 mars 2021
Un jeune de 20 ans a été condamné à 8 mois de prison ferme pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique avec arme, refus d’obtempérer et rébellion. Il est impliqué dans des faits survenus le lundi 22 février sur les communes de Trappes et Élancourt.
Ce soir-là, les policiers interviennent une première fois pour mettre fin à une impliquant une cinquantaine de personnes au niveau du square Jean-Macé à Trappes, certaines d’entre elles étant munies de barres de fer et de bombes lacrymogènes. Les jeunes du quartier s’opposent en fait à leurs rivaux du square Georges-Sand. Les forces de l’ordre les dispersent en faisant usage de l’armement collectif, sans faire de blessé.
Un peu plus tard vers 23 heures, une patrouille intervient de nouveau dans le secteur pour des événements similaires. Cette fois, elle est la cible d’un jet de projectile qui atteint le véhicule en fonction. Apercevant deux jeunes hommes se réfugier dans une voiture, les policiers tentent de les interpeller mais le conducteur démarre en trombe.
En pleine course-poursuite, le passager avant-droit se penche par la fenêtre et jette un réchaud sur le véhicule de police touché au pare-chocs. Quatre individus s’extirpent alors de la voiture en fuite, la laissant finir sa course dans un muret. Seul l’un d’entre eux est interpellé.
Le lendemain les enquêteurs retrouvent le propriétaire de la voiture impliquée tandis que deux protagonistes, dont le nouvel acquéreur dudit véhicule, se rendent spontanément. Suite aux auditions, deux des mis en cause, âgés de 19 et 20 ans, sont laissés libres. Un autre, mineur de 17 ans, se présente comme le conducteur du véhicule bien qu’il n’ait pas été reconnu par l’équipage de police. Il a été mis en examen devant le juge des enfants pour refus d’obtempérer et défaut de permis de conduire.
Le passager auteur du lancer de réchaud, récidiviste pour des violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique à Versailles en 2019, a quant à lui été déféré en comparution immédiate et condamné à huit mois ferme.
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A l’intérieur des prisons
La Valla-en-Gier (Loire) : Voilà comment les jeunes éduquent leurs matons
Le Progrès / jeudi 11 mars 2021
Deux éducateurs ont été agressés mercredi par cinq jeunes dont ils avaient la charge dans un centre éducatif renforcé (CER) de La Valla-en-Gier pour leur avoir refusé une pause cigarette, a-t-on appris de sources concordantes.
« Les sapeurs pompiers ont pris en charge un homme de 40 ans frappé de nombreux coups, évacué en urgence relative, et un homme de 34 ans, qui se trouvait en état de choc », ont indiqué les pompiers à l’AFP. Les deux éducateurs ont été transportés vers le centre hospitalier de Saint-Chamond.
L’alerte a été donnée par un éducateur vers 20 h 50. « Des jeunes du centre éducatif renforcé s’en sont pris à deux d’entre eux, dont l’un s’est pris un coup de barre de fer et a chuté inconscient au sol », a précisé la gendarmerie.
Une vingtaine de militaires ont rapidement été dépêchés sur place pour sécuriser les lieux et permettre l’intervention des secours et l’assistance aux victimes.
L’un des mineurs a été immédiatement interpellé tandis que les quatre autres ont été retrouvés ou se sont rendus aux gendarmes dans la soirée. Tous ont été placés en garde à vue. Les jeunes, deux filles et trois garçons, âgés entre 15 et 16 ans, venaient d’entamer une session de cinq mois au sein de la structure inaugurée en 2018.
Selon la gendarmerie, les adolescents auraient une première fois fugué mercredi après-midi au cours d’une randonnée. À leur retour au centre situé dans une ancienne ferme du massif du Pilat, un éducateur aurait décidé de les priver de leur pause cigarette pour les punir. C’est à partir de là que les choses se sont envenimées.
Un véhicule appartenant à la structure a été incendié et deux autres dégradés. Le feu a menacé un temps un local technique attenant avant d’être éteint par les pompiers. « Des dégradations ont été commises au rez-de-chaussée du centre, avec des vitres brisées et du mobilier abîmé », a indiqué la gendarmerie.
André Merle, procureur de la République adjoint, a apporté des précisions concernant l’agression : « Quatre adolescents impliqués dans cette affaire sont âgés entre 14 et 16 ans. Le cinquième a eu 16 ans, il y a quelques jours ». Le représentant du parquet a indiqué que les cinq jeunes, originaires de Dijon, Lyon, Chambéry, Bourg-en Bresse et Maçon, sont arrivés au sein de la structure entre le 1er et 9 mars.
Le procureur de la république a confié que les mineurs étaient particulièrement tendus durant la journée de mercredi. Pour les calmer, les éducateurs ont décidé de les emmener en promenade. Au cours de cette mise au vert, l’un des adolescents a tenté de fuguer. Une fugue qui aura duré à peine 15 minutes.
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Contre les yeux de la police
Nanterre : Il vole un tractopelle et hop, direction la caméra !
Le Parisien / jeudi 17 mars 2021
Il avait, de toute évidence, décidé de ne pas faire dans la dentelle. Un adolescent de 15 ans a été placé en garde à vue au commissariat de Nanterre après avoir été interpellé, peu avant 1 du matin ce mercredi, rue des Sorbiers, au volant d’un… tractopelle.
L’alerte a été donnée peu avant 0h30, quand des riverains du quartier du Chemin-de l’Ile, inquiets de voir un engin de chantier en activité au pied de leur immeuble à une heure aussi tardive, se sont décidés à composer le 17.
« Quand l’équipage est arrivé, deux individus ont été aperçus, confie une source policière. L’un faisait le guet pendant que l’autre était au volant du tractopelle, en essayant tant bien que mal de le manœuvrer. Celui qui faisait le guet a pris la fuite en direction des immeubles, dès qu’il a vu les policiers arriver. L’autre en revanche n’a pas eu le temps de décamper. »
L’adolescent placé en garde à vue semblait viser un objectif précis, en s’emparant de cette machine stationnée sur un des chantiers de ce quartier en pleine rénovation urbaine. Un engin dont on ignore encore comment l’ado a pu le démarrer.
Selon les premières constatations effectuées sur place, il apparaît que le jeune homme – déjà suivi par l’aide sociale à l’enfance (ASE) – ciblait une caméra de vidéoprotection dont l’œil surveille une partie de la rue des Sorbiers. Une caméra qu’il espérait manifestement mettre hors d’usage, de façon plus spectaculaire que discrète.
Il y a trois semaines, cette même rue des Sorbiers avait déjà fait parler d’elle. Le 24 février dernier, en plein après-midi, un adolescent de 15 ans y avait été gravement blessé après avoir reçu trois balles de petit calibre dans le dos alors qu’il était au guidon d’un scooter.