Kontrapolis / jeudi 4 mars 2021
Déclarations de prisonnier.e.s en soutien à D. Koufondinas, en grève de la faim
Au moment où nous écrivons ces lignes, le militant Dimitris Koufontinas est au 55ème jour de sa grève de la faim, avec la seule demande d’être transféré à la prison de Korydallos, car son transfert à la prison de Domokos était contraire à la loi. Étant donné que dans la prison pour femmes de Korydallos il existe une aile spéciale de haute sécurité, où Dimitris Koufondinas a purgé la pus grande partie de sa peine et où les condamné.e.s sont enfermé.e.s dans un isolement complet, sa demande serait pratiquement et légalement acceptable tout de suite, si ce n’était l’évidente volonté de vengeance des responsables gouvernementaux, qui ont choisi de provoquer des atteintes irréversibles à sa santé et de le conduire méthodiquement à la mort.
Bien sûr, le gouvernement de Néa Dimokratía ne surprend personne, avec son attitude à l’encontre de Dimitris Koufondinas, de même que, avec le prétexte de la lutte contre la pandémie, il a suspendu les droits démocratiques fondamentaux, en instaurant un État policier étouffant dans lequel la liberté de mouvement et le droit de manifester sont suspendus, où la société est saignée d’un point de vue économique et où la police entre dans les universités et tabasse les étudiant.e.s. Dans le même temps, il impose, sans aucun consentement, des projets de loi qui sapent les droits des travailleur.e.s ou des projets de loi scandaleux pour les enfants, il diminue les permis de sortie des prisonnier.e.s et leurs refuse les sorties anticipées, dans des taules où les prisonnier.e.s sont massivement exposés au virus Covid-19 et où il y a d’innombrables décès douteux.
Avec tout cela, il devient de plus en plus difficile de distinguer ce régime d’une dictature. Cependant, le meurtre d’un gréviste de la faim est quelque chose que même la junte des Colonels n’a pas osé accomplir. L’État grec devient extrêmement fasciste et tente maintenant de s’aligner sur la Turquie d’Erdogan. La responsabilité de cet assassinat imminent, de la part de l’État, incombe évidemment au ministre de la Protection du citoyen, Michális Chryssohoïdis, à son supérieur politique, le Premier ministre Kyriákos Mitsotákis, et à la présidente de la République Ekateríni Sakellaropoúlou. La vengeance du gouvernement à l’encontre de Dimitris Koufondinas est désormais visible pour tout le monde, de manière que la seule possibilité – et la responsabilité ultime – de trouver une solution à cette grève de la faim semble maintenant revenir à la présidente de la République.
Les conséquences du choix fait par les responsables ne se limitent pas au gréviste de la faim. Si le gréviste de la faim Dimitris Koufontinas est assassiné, une page noire de l’histoire portera, dans la conscience sociale, les signatures de Chryssohoïdis, Mitsotákis et Sakellaropoúlou et elle représentera une autre barbarie dans la série des provocations étatiques à l’encontre d’une société sous haute pression. L’explosion sociale est inévitable et même si elle ne s’arrive pas dans un futur immédiat, l’assassinat imminent perpétré par l’État restera indélébilement dans la mémoire sociale.
Vangelis Stathopoulos
Giannis Michailidis
Polykarpos Georgiadis
Konstantina Athanasopoulou
Dimitra Valavani
Marios Seisidis
Giannis Dimitrakis
George Petrakakos
Spyros Christodoulou
Kostas Sakkas