Il Rovescio / vendredi 1er janvier 2020
L’après-midi du 31 décembre, les Carabinieri sont allés chercher Fabiola chez elle et l’on amène à la prison des Vallette, à Turin, parce que le Juge d’application des peines lui a révoqué les arrêts domiciliaires, peine alternative à l’incarcération, à cause de plusieurs condamnations qui se sont accumulés.
Depuis octobre, elle était en train de purger une condamnation à deux ans, à cause du procès pour l’initiative No TAV de mars 2012 « Aujourd’hui c’est Monti [le Président du conseil des ministres italien de l’époque ; NdAtt.] qui paye », quand le péage d’Avigliana de l’autoroute Torino-Bardonecchia a été rendu gratuit pendant quelques heures, une initiative pour laquelle d’autres personnes aussi sont en prison, aux arrêts domiciliaires ou avec des mesures de contrôle judiciaire.
A cette condamnation, on lui en a ajouté deux autres et le total des peines a dépassé les deux ans [limite au delà de la quelle on ne peut pas avoir des mesures alternatives à la prison ; NdAtt.] et le JAP a donc ordonné son transfert en taule.
Une fois encore, juges et magistrats ne perdent pas l’occasion de s’acharner et de rendre la vengeance de l’État la plus dure possible, pour ceux/celles qui ont choisi de lutter.
La rage pour cette décision ne peut qu’augmenter si l’on pense à une merde qui, lorsqu’elle télétravaille, confortablement installée à son bureau, chez elle, ne se fait aucun souci à envoyer quelqu’un en taule le 31 décembre. Alors qu’à l’intérieur et à l’extérieur des prisons on proteste avec force contre des conditions de détention désastreuses et contre le risque élevé de se faire contaminer par le Covid-19 en taule, les tribunaux continuent de remplir des cellules déjà surpeuplées.
Quand l’État vient demander des comptes, aucun remord, personne sera laissée seule !
Liberté pour tous et toutes !
Pour lui écrire :
Fabiola de Costanzo
Casa Circondariale Lorusso e Cutugno
Via Maria Adelaide Aglietta, 35
10151 – Torino (Italie)