IAATA / lundi 14 décembre 2020
Ce vendredi 11 décembre 2020, les médias de masse annoncent un coup de filet par les services de renseignements et de l’anti-terrorisme dans ce qu’ils appellent les milieux de « l’ultragauche ».
Notre texte a pour intention d’informer sur les moyens qui peuvent être mis en place dans une enquête de ce genre, à faire circuler librement.
L’opération s’est déroulée le mardi 8 décembre dans plusieurs lieux de France, 9 personnes sont arrêtées chez elle à 6h tapantes du matin, perquisitionnées, et interrogées pendant 3 jours par les services de la DGSI à Levallois-Peret. Elles sont passées devant le juge d’instruction vendredi 11 décembre : 5 sont placées en détention provisoire dans différentes prisons de la région parisienne, 2 sont inculpées mais libérées sous contrôle judiciaire et 2 autres personnes sont libérées sans être mises en cause.
D’autres personnes plus ou moins proches des prévenu.es ont été perquisitionnées et auditionnées dans la foulée. Plusieurs type de polices sont intervenues (CRS, BRI, RAID, DGSI,…) lors des opérations.
Nous avons appris par les médias que l’enquête est ouverte depuis le mois d’avril 2020. Bien que des arrestations aient déjà eu lieu, les investigations sont donc toujours en cours pour continuer de construire un dossier d’accusations de terrorisme et d’autres auditions pourraient avoir lieu dans les temps à venir.
Cette opération de police intervient dans le cadre d’une enquête à gros moyens. Il n’y a qu’une surveillance exceptionnelle des milieux politisés qui a pu permettre des interventions d’une telle ampleur et telles quelles se sont produites : irruption des keufs à la même heure précisément dans sept lieux différents, qui pour une partie des personnes arrêtées n’étaient pas leurs lieux de vie habituels ou officiels.
Tout cela nous amène à nous poser des questions concernant d’éventuelles mise sur écoute des téléphones, des surveillances des lieux de vie (caméra, personnes en planque, écoutes, imsi catcher), des véhicules (un micro découvert, possible borne gps), des indics, des filatures…
Il n’est donc pas à exclure que d’autres arrestations, perquiz’ ou surveillance soient à envisager dans les temps à venir autour de cette affaire.
Nous invitons chacun.e à prendre d’extrêmes précautions quant aux initiatives de soutien avec les prévenu.es particulièrement dans les échanges.
Prenez soin de vous, restons unis.
Liens utiles :
Quelques histoires d’infiltrations et de balances en Europe depuis quinze ans
Guide pratique : face à la police / face à la justice
Guide à l’usage des proches de personnes incarcérées
Face à l’outil antiterroriste, quelques éléments pratiques
La prison à la maison ? Quelques notes sur le contrôle judiciaire…