Kontrapolis / mercredi 4 novembre 2020
Comme indiqué dans l’article « Quelques éléments concrets sur les perquisitions de Berlin et Athènes pour une affaire d’association de malfaiteurs », une balise GPS et un dispositif d’écoute ont été trouvés dans un véhicule, peu avant les perquisitions.
Malheureusement, les flics ont empêché une publication rapide, et il faut maintenant rattraper cela.
Ces appareils ont évidemment été installés par la police criminelle fédérale (BKA) dans le but de récupérer des informations sur les personnes accusées dans le cadre de la présente procédure pour « association de malfaiteurs ». En général, il est très important de ne pas garder de telles choses pour soi, mais de révéler ces méthodes occultes.
Selon ce qu’on sait en ce moment, la balise GPS a été installée en août 2019 et le dispositif d’écoute destiné à « la surveillance intérieure d’un véhicule » courant ou après septembre 2019.
Les deux dispositifs ont été installés séparément, chacun dans l’un des appuis-tête des sièges avant.
Les appuis-tête ont été ouverts et ont été recollés après l’installation des mouchards.
Les deux appareils étaient équipés de deux batteries chacun (objet n°2 dans les images d’ensemble).
Le premier appareil, qui est apparemment l’unité de contrôle (1), est équipé d’un module GSM pour envoyer aux flics les données GPS et les fichiers audio enregistrés, via la carte SIM (5).
Sur l’unité de contrôle elle-même, il y avait une antenne GPS/GSM (3), la connexion aux batteriex et un microphone (4). À l’intérieur de l’appareil, on a pu trouver une carte SIM de « Deutsche Telekom ».
Le second dispositif (6) semble être le véritable dispositif de surveillance audio. Il dispose lui aussi d’une connexion aux batteries, d’une antenne plus petite et de deux micros (4), qui ont été collés dans les trous pour le support du siège, avec un rembourrage anti-vibration. Cet appareil était équipé d’une carte SD (7), mais il n’y avait plus de fichiers audio stockés dedans. Apparemment, la carte SD servait de support de stockage des données du système d’exploitation et pour le stockage temporaire des données enregistrées.
On remarquera la grosse taille des batteries.
Dans l’ensemble, la technique d’assemblage donne une impression d’amateurisme, alors que les appareils eux-mêmes semblent être professionnels.
On peut voir l’installation, le montage et d’autres détails techniques sur les photos ci-jointes. D’autres informations, par exemple l’entreprise qui a fabriqué les appareils ou le fonctionnement de la communication entre les deux appareils, ne sont pas encore disponibles.
Si vous avez plus d’informations à ce sujet, vous pouvez les ajouter (avec des documents et/ou des explications) dans les commentaires à cet article !
L’écoute et l’espionnage des milieux anti-autoritaires ne sont pas nouveaux, mais cette terreur étatique et aussi cette obsession pour des personnes précises sont un autre signe des moyens que l’État utilise pour lutter contre nos milieux.
Ces appareils sont pour l’instant dans un lieu, sûr pour être inspectés et travaillés. Si l’on trouve d’autres informations, elles seront présentées dans un prochain compte-rendu.
Les appuis-tête qu’on avait vidés ont été remplacés par le BKA lors de la perquisition de septembre, de sorte que maintenant dans la voiture il y a toujours des appuis-tête vides, mais nouveaux…
Déjà lors d’autres affaires, des flics du BKA ont pris part à des débats parmi des groupes radicaux [1] ; par le passé a également été découvert qu’ils tiennent leurs appareils [2]. A propos, nous saluons les deux du Muppet Show : si vous voulez récupérer vos affaires, vous pourrez les racheter en temps voulu.
Anna et Arthur la ferment* – pour chaque coup répressif une réponse !
Solidarité avec toutes les personnes touchées par la répression !
Explications des images :
1ère vue d’ensemble :
1 – unité de contrôle
2 – batteries
3 – antenne GPS
4 – microphone
5 – carte Sim
2e vue d’ensemble :
2 – deux piles de l’appareil d’écoute
4 – micros connectés à l’appareil d’écoute
6 – dispositif d’écoute démonté
7 – carte SD
Les autres photos sont nommées chacune avec le dispositif 1 ou le dispositif 2.
Notes :
[1] En 2005, des policiers de la police criminelle fédérale ont rédigé une contribution au débat, signée « Les deux du Muppet Show », pour le « débat sur la militance », dans la revue Interim. Dans cette contribution, il y avait un lien internet et à partir de ce moment là, toutes les personnes qui avaient cliqué sur ce lien ont été contrôlées. L’objectif de leur action était d’identifier les membres du groupe militante gruppe (mg), qui ont lancé le débat. (https://www.freitag.de/autoren/anne-roth/bka-zeuge-lugt-schlecht-uber-gefalschte-akten)
[2] Le 12 mai 2007, une balise GPS a été trouvé dans une voiture. Il s’est avéré que la personne était sous enquête pour une affaire d’association de malfaiteurs (art. 129 du Code pénal allemand). Plus tard, l’appareil a été mis aux enchères publiquement lors d’un gala « Je ne balance pas, je ne peux rien faire – donnez-moi un uniforme ». La belle somme de 3800€ a été collectée pour les frais de la solidarité. Par la suite, il a été suggéré aux flics de mener des perquisitions dans des appartements pour trouver la balise, mais ça a été refusé et l’appareil n’a jamais été retrouvé par les flics. http://autox.nadir.org/buch/auswertung_11_07.pdf
Notes d’Attaque :
Le joli titre allemand « Auf der Mauer auf der Lauer sitzt ‘ne kleine Wanze » (Sur le mur est à l’affût une petite punaise), reprise du titre d’une chanson pour enfants, joue sur le fait que Wanze signifie à la fois punaise et mouchard/micro…
* du nom d’une campagne portée dans les années 80 et 90 parmi le mouvement autonome, pour inciter les gens à ne pas parler avec flics et justice.