Contra Info / mercredi 26 août 2020
Nous savions qu’en choisissant le chemin de la lutte contre le capital, nos vies se seraient déroulées de façon imprévisible et nous n’ignorions pas que la prison pouvait être une destinée possible.
Nous avons remis en question cette réalité humiliante et sa prétendue « paix sociale », nous avons sévèrement remis en question l’enrichissement de la bourgeoisie et son pouvoir. Il y a vraiment beaucoup de raisons pour prendre position contre l’ordre dominant. Les assassinats de la part des forces répressives du pouvoir sont innombrables, innombrables les insurgé.e.s qui ont donné leur vie pour approfondir le conflit contre les États.
L’élite de ce pays pensait-elle peut-être que nous allons rester les bras croisés, après toutes ces années de misère, d’aliénation et d’exploitation néolibérale ?
Comment ne pas faire de notre mieux pour tenter d’être la pierre d’achoppement de l’avancée ininterrompue du capitalisme et des États ?
Nous avons fait de nos vies une attaque constante contre l’ennemi, en élargissant les complicités infinies d’une idée qui vit dans une multitude de cœurs, conséquence d’une prise de position réelle contre l’ennemi. C’est ainsi que sont nos vies, c’est ainsi que nous les avons choisies, et contre toute attente nous avancerons sans retenue sur le chemin de la subversion, au-delà de leurs frontières, au-delà de leur criminalisation et des enquêtes hollywoodiennes, au-delà de leurs condamnations et de leurs prisons : la réalité exige de nous l’action. Notre choix est de poursuivre la lutte pour la libération totale, en assumant avec dignité les conséquences que cela peut engendrer dans nos vies.
Cette lettre est adressée à ces intrépides qui, sans un regard en arrière, ont défendu avec leurs dents et leurs griffes les idées anarchistes et anti-autoritaires. Mónica Caballero et Francisco Solar sont des frères aux convictions profondes et aux idées impossibles à briser, malgré ce nouveau coup du pouvoir contre leurs vies.
Aux compas de la Conspiration des Cellules du Feu et de Lutte Révolutionnaire, emprisonné.e.s dans la prison de Korydallos, en Grèce.
Aux frères anarchistes emprisonnés dans la prison de Ferrara, en Italie.
A tous les prisonnier.e.s conscient.e.s qui, plein.e.s de colère, ont fait face à la police, lors de la récente révolte d’octobre.
En saluant la heureuse initiative de la Semaine internationale pour les prisonnier.e.s anarchistes, qui se déroulera du 25 au 30 août, je vous dis au revoir.
Juan Alexis Flores Riquelme
Prison de haute sécurité [Santiago, Chili]