Bite Back / lundi 13 juillet 2020
Aux alentours du 3 juillet 2020, en France, nous, activistes antispécistes, avons réussi à exfiltrer 7 canards d’un élevage de foie gras et les placer dans un lieu où ils ne seront plus jamais considérés comme autre chose que des personnes.
Nous avons été déposé-es à proximité de l’élevage où ces canards étaient détenus. La personne qui conduit est ensuite repartie plus loin avec la voiture, car en stationnant longtemps au milieu d’une route habituellement déserte en pleine nuit nous savions que nous risquions d’attirer l’attention d’une patrouille de police ou d’autres personnes qui auraient pu passer par là.
Nous avons ensuite traversé des champs pour éviter de passer devant la maison des humain-es qui les exploitent…
Quand nous sommes enfin arrivé-es à l’endroit où se trouvent les abris des canards, nous sommes tombé-es nez à nez… avec le néant. Les abris étaient vides… Il n’y avait plus aucun bruit. Plus aucune présence. Les abris que nous visions étaient ceux des canards qui n’étaient pas encore en phase de gavage… et visiblement, nous étions arrivé-es trop tard.
Nous nous sommes posé-es la question si nous devions aller voir le batiment de gavage, qui lui était beaucoup plus proche de la maison de leurs oppress-eurs.euses. En nous avançant, nous pouvions d’ailleurs apercevoir qu’une de leur fenêtre était allumée. L’opération semblait alors difficile.
En regardant autour de nous, malgré le noir quasi-complet de la nuit, nous avons cru apercevoir quelque-chose qui ressemblait à un abri, davantage excentré par rapport aux autres.
En nous rapprochant nous commençions à sentir les odeurs de fientes, typique des élevages d’ois-eaux.elles. Lorsque nous avons inspecté la porte pour voir si elle n’était pas verrouillée et qu’elle n’était pas équipée d’un système d’alarme, nous avons entendu les battements d’ailes d’une bonne quarantaine d’ois-eaux.elles pris-es de panique.
Nous les avions enfin trouvés. Enfin… ceux qui n’avaient pas encore subi la torture du gavage ou l’horreur de leur mise à mort.
Plusieurs d’entre-nous sommes rentré-es à l’intérieur pour attraper les 7 canards à qui nous avions préalablement trouvé une famille. Ils n’avaient alors aucune idée que nous les emmenerions vers un lieu où ils ne seraient plus considérés comme autre chose que ce qu’ils sont : des personnes qui devraient avoir le droit de ne pas être exploitées, dominées, torturées, ou tuées sans nécessité.
Nous avons quasiment dû leur sauter dessus tellement ils étaient méfiants, forts et absolument pas prêts à se laisser faire. Il est bien dommage que cela ne suffise pas face à leurs oppress-eurs.euses et qu’il y ait besoin d’activistes comme nous pour les sortir de leur enfer…
Après avoir attrapé tout le monde, nous avons contacté par talkie walkie la personne chargée du transport pour qu’elle revienne nous chercher au point de rendez-vous.
Sur le trajet du retour, les canards étaient terrifiés et se collaient les uns aux autres pour se rassurer. Seuls nous savions qu’après ce serait mieux pour eux. Seuls nous savions qu’ils faisaient partis de ceux qui vivraient, contrairement à tous ceux qui étaient, sont et seront encore dans les élevages et les abattoirs après ce jour, et ce, jusqu’à l’abolition du Spécisme.
Pour toutes les personnes humaines et non-humaines, nous vous passons ce message : Faites de même, soyez celles et ceux qui agissent et luttent pour une réelle justice sociale pour tout-es !