Philly Anti-Capitalist / lundi 13 juillet 2020
Récemment, lors d’une nuit pluvieuse, des compas ont trouvé un camion Amazon tapi dans l’ombre d’un immeuble résidentiel et, après un rapide et silencieux repérage des lieux, en moins d’une minute elles/ils ont endommagé et immobilisé le camion, avant de disparaître dans les ombres.
Une attaque de ce type peut parfois sembler futile, face à ce monstre aux nombreuses têtes, puisque, le plus souvent, une nouvelle tête repousse à la place de celle coupée. Mais en réalité, ces petites actions constituent une part très importante de l’aperçu et de la concrétisation immédiate du monde dans lequel nous voulons vivre, à la place de l’attente des conditions favorables pour un soulèvement populaire, afin de prendre d’assaut tous les entrepôts d’Amazon et y mettre fin une fois pour toutes. Même un soulèvement de cette ampleur n’arrêterait pas la machine capitaliste et la société qui les ont fait naître.
Ces petites attaques quotidiennes, tout en gâchant la journée d’un livreur et en coûtant à Amazon un jeu de pneus neufs, construisent aussi une culture du refus qui va bien au-delà d’un boycott occasionnel. Ce qui peut être considéré comme un désagrément insignifiant, facile à résoudre et à remplacer, est pour nous, avant tout, un processus de construction de techniques et de tactiques, d’affinités et d’affirmations d’un refus concret de la société qui a permis à Amazon d’exister.
Ces actes apparemment sans conséquences nous apprennent à nous manifester et à veiller les un.e.s sur les autres, à agir de notre plein gré et, dans ce processus, à créer naturellement une culture qui s’oppose ouvertement au culte de la mort propre au capitalisme.
Quels sont les petits gestes et les petites attaques qui peuvent nous apprendre à agir par nous-mêmes et à courir en meute ?
Agir de façon autonome n’est pas aussi hors de portée qu’on nous a appris à le croire.