Le Parisien / jeudi 18 juin 2020
Le site de l’antenne-relais 5G de Contes (Alpes-Maritimes), objet de multiples dégradations ces dernières semaines, a été une nouvelle fois pénétré par effraction mardi 16 juin à la nuit tombée. Sauf que ce soir-là, le site était placé sous la surveillance physique de gendarmes issus de la section de recherches de Marseille et de la brigade de recherches de Nice. Ces derniers ont alors procédé à l’interpellation de deux hommes âgés de 24 et 25 ans. Leurs gardes à vue doivent s’achever au plus tard ce jeudi soir. Une information confirmée par le parquet de Nice.
Il s’agit des premières interpellations liées aux intrusions répétées sur ce site exploité par Free, l’opérateur de téléphonie mobile. Le 30 avril, des câbles avaient été sectionnés alors que le chantier d’installation de cette antenne-relais haute de 21 m venait de reprendre après un mois et demi d’arrêt dû au confinement. Mi-mai, alors que l’antenne-relais était désormais installée et prête à l’usage, une autre intrusion a été repérée. La police technique et scientifique a alors procédé à des relevés et un dispositif de surveillance a été mis en place. Ce qui n’a pas empêché la dégradation, le 15 juin, de plusieurs ventilateurs sur ce même site.
Ces infractions répétées interviennent dans un contexte local très tendu. L’antenne-relais de Contes est en effet l’objet de multiples contestations de la part des riverains depuis plusieurs mois déjà. La mairie et les habitants de cette commune de l’arrière-pays niçois s’opposent en effet à l’installation de cet équipement lié à la 5G depuis près d’un an. Un premier recours a été formé devant le juge des référés du tribunal administratif, lequel a donné gain de cause à Free en août dernier. Un jugement sur le fond est attendu dans les prochains mois.
Dans le même temps, un collectif baptisé Narf (Non à l’antenne relais Free), créé par des riverains et soutenu par la municipalité, a notamment lancé une pétition pour dénoncer « la dangerosité des ondes émises par ces équipements à proximité immédiate de plusieurs habitations qui sont déjà exposées aux champs électromagnétiques d’une ligne à haute tension ». Ce collectif, qui ne serait pas opposé radicalement à la 5G, réclame le déménagement du site de Free sur un endroit « plus approprié ». [ouais, super ! NdAtt.]
Les dégradations répétées du site de l’antenne relais de Contes s’inscrivent aussi dans un contexte national très troublé. Une vingtaine de sabotages d’antennes-relais et de destructions symboliques ont été recensés depuis début avril sur l’ensemble du territoire (Jura, Bretagne, région parisienne entre autres). […]
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Mise à jour du 24 juin : Ils sont mis en examen et placés sous contrôle judiciaire
extrait de France 3 / mardi 23 juin 2020
« Deux personnes ont été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire après ouverture d’une information », a précisé à l’AFP le procureur de la République de Nice, confirmant une information de Nice-Matin. […]
et selon les flics-journaleux de l’Essor e la Gendarmerie Nationale (22 juin) « Ils ont été inculpés pour dégradation des biens d’autrui par moyen dangereux et association de malfaiteurs. […]
Après le sectionnement de câbles, à la fin avril, la justice saisi les gendarmes. Quelques jours plus tard, le 1er mai, une nouvelle tentative d’intrusion est à déplorer. Les techniciens de Free retrouvent le grillage déformé. Visiblement, des intrus ont posé une échelle sur la clôture. On distingue d’ailleurs des traces de pas.
Les militaires décident alors de mettre en place une caméra discrète pour surveiller les lieux. Tout est prêt pour réussir le coup de filet. Sauf que la technique n’est pas au rendez-vous. Le 15 juin, alors que l’installation de communications est à nouveau la cible de dégradation, patatras. Les images sont inexploitables. Qu’à cela ne tienne. Les gendarmes redoublent d’effort. Dans la foulée, ils positionnent deux nouvelles caméras. La chance est cette fois-ci du côté des gendarmes. Les caméras enregistrent dès le lendemain une nouvelle tentative d’intrusion. Les gendarmes accourent aussitôt. […] »