Barrikade.info / lundi 25 mai 2020
« Le foyer n’est pas un camp, c’est une prison. Quand vous voyez les murs, les fenêtres, il y a des choses qui font mal. Il n’y a pas d’odeur de vie, là-dedans. Regardez la couleur des murs, regardez les barbelés sur les murs d’enceinte » (1)
Dans la nuit du 20 mai, nous avons mis le feu à une station du Système de transport des prisons (JTS). Malheureusement, la station n’a pas brûlé et nous n’avons causé que des dommages minimes au bâtiment.
Le Système de transport des prisons comprend le transport des prisonniers et des personnes reconduite à la frontière, par route et par rail. Les Chemins de fer fédéraux suisses et Securitas SA sont impliqués dans la machine des expulsions et dans la politique pénitentiaire, pour le compte de la Conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP). Les CFF fournissent le réseau ferroviaire et les employés de Securitas effectuent les transports. Ils s’enrichissent de la misère des autres.
Concrètement, le JTS est constitué d’un réseau avec plusieurs douzaines de points de transfert en Suisse. Seulement quelques-uns sont officiellement connus.
Un de ces points de transfert se trouve au 42 de la Bahnstrasse, à Berne. A la Bahnstrasse le CCDJP effectue plusieurs fois par semaines des transbordements de prisonnier.e.s, de la route vers le rail ou vice versa. Des prisonnier.e.s de toutes sortes sont transporté.e.s de cette manière, certains d’entre eux sont transférés de la détention préventive à une maison centrale, ou vers un centre d’expulsion.
En 2019, Securitas a déplacé plus de 16 000 détenu.e.s, dans toute la Suisse, avec le Système de transport des prisons. Depuis 2001, cela fait au total 294 000 personnes. Les coûts annuels de ces transports s’élèvent à 8 millions de francs, deux tiers pris en charge par les cantons et un tiers par la Confédération.
Un train des prisons ressemble plus ou moins à ça : un train sans fenêtre ; le long d’un couloir sont alignées 18 cellules très étroites, avec des barreaux massifs, l’air sent le renfermé, et tout est surveillé par caméra. L’équipage de Securitas dispose d’un bureaux à l’avant du train.
La violence de Securitas et de tout le régime de gestion des migrant.e.s est basé sur un système. On peut le constater une fois de plus au Centre fédéral pour migrants de Bässlergut. Là-bas, les rétenu.e.s signalent des actes de violence extrême, commis par des employés de Securitas. Nous savons que cette violence n’est pas un phénomène nouveau, mais il s’agit d’une raison de plus de rompre avec les conditions existantes. (1)
Nous refusons la logique des prisons, des frontières et cette justice inhumaine qui prive les gens de leur liberté. Nous avons donc décidé d’attaquer directement cette machine et de la saboter.
Solidarité avec les prisonnier.e.s, les personnes en fuite ou enfermées dans des camps !
Note :
1 Lotfi, avril 2020, extrait de la brochure « Tu ne peux pas avoir raison – la violence comme système dans le camp fédéral pour migrant.e.s. Contexte et critique ».
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