de.indymedia.org / mercredi 22 janvier 2020
Ces derniers jours, nous avons décidé que nous ne voulions plus rester les bras croisés et assister à la façon dont notre habitat est restructuré sans égard pour les humains et pour la nature. Nous avons englué les serrures des deux pelleteuses et les avons souillées avec de la peinture, sur le Weigandufer [une voie qui longe un canal traversant le sud de la ville ; NdAtt.] à Berlin-Neukölln.
A ce propos, nous voulons faire remarquer que les berges n’ont pas seulement été un refuge pour les insectes et les oiseaux, qui pendant longtemps ont pu se développer librement ensemble. Les chemins derrière les hauts buissons et les arbres n’étaient pas visibles de la rue et offraient donc également la possibilité de boire une bière, de se promener ou de trouver un endroit pour dormir sans être observé par les flics et la police municipale. L’idée selon laquelle les lieux qui ne peuvent pas être rapidement et facilement contrôlés par la police sont dangereux est utilisée comme justification aussi dans le cas des berges. Ici aussi, un autre petit repaie florissant est remplacé par une architecture sécuritaire grise et contrôlable. La seule question est : dangereux pour qui ? Pour le portefeuille des investisseur.euse.s, peut-être ? Ce sont elles/eux qui ont peur que des chiens errants, des groupes de personnes qui n’ont pas l’air branché, jeune et riche, ainsi que des sans-abri réduisent leurs profits dans ce secteur. Les personnes qui ne peuvent plus se permettre l’augmentation des loyers dans les quartiers devraient être éloignées.
Nous ne voulons pas demander aux politicien.ne.s de faire quelque chose pour nous, parce qu’elles/ils ont constamment prouvé qu’ils/elles sont du côté du capital et non du côté des gens.
Nous ne pensons pas que sans elles/eux, nous devrions assister impuissant.e.s à la transformation continue de nos quartiers en forteresses sûres pour les profiteur.euses.s de ce système. Parce que notre sentiment d’impuissance est leur plus grande force.
Nous ne voulons pas être contrôlables, mais décider par nous-mêmes, au sein de communautés émancipatrices, de la façon dont nous concevons notre espace de vie – sauvage et coloré !
Pour plus d’abris pour moineaux et moins d’hôtels Adlon [hôtel de luxe de Berlin ; NdAtt.] !
Anarchistes