AMWEnglish / dimanche 12 janvier 2020
Nous abattons des murs pour la liberté
La réoccupation des bâtiments Matrozou 45 et Panetoliou 21 est une action contre la peur imposée par la répression étatique. C’est un signal de résistance et un cri de ralliement pour intensifier la lutte. Ne laissons pas que le développement pille nos quartiers et la nature. N’acceptons pas le déplacement de nos vies. Gardons les parcs, les places et les collines libres. Opposons-nous aux mercenaires de l’État. Intensifions les luttes contre l’exploitation par le travail. Poursuivons la lutte pour la survie et la liberté. La lutte n’est ni légale ni illégale.
Avec des dizaines de compas anarchistes/antisociaux.ales, nous reprenons les maisons de la communauté, afin de répondre aux besoins de logement qui n’aurait pas été possible de satisfaire sans cette occupation ; afin de rouvrir des structures de solidarité et de rétablir des relations de vie libre, sans hiérarchie, de rouvrir des maisons dans le quartier et pour le mouvement avec des événements, des fêtes et des moments d’organisation.
Nous occupons des bâtiments et nous nous branchons illégalement à l’électricité et à l’eau. Nous travaillons pour rendre les occupations durables et nous assumons le coût de la répression. C’est un choix conscient de refuser le chantage du loyer et des factures. La satisfaction des besoins de base doit être une évidence pour tout le monde et non un outil entre les mains des patrons pour nous mettre face au dilemme entre la soumission ou la misère.
Les occupations de logements sont une réponse logique à l’irrationalité d’un système financier qui oblige les gens à vivre dans des taudis, dans la rue ou des camps de concentration, quand qu’il y a des milliers de bâtiments vides. Dans une métropole étouffante, noyée dans le ciment et les lieux de consommation, les squats sont des lieux de socialisation en dehors du contrôle institutionnel et financier, des lieux où les gens peuvent redéfinir leurs relations sur la base de la solidarité et du respect, en dehors des normes dominantes.
Et pour ceux/celles qui se plaignent des factures impayées des squats, il serait bon de creuser un peu plus à propos de tout ce qui a été volé par les politiques économiques étatiques et internationales, tous ces factures de partis impayées, les usines fermées et, bien sûr, les millions d’euros. Dans une situation à un pas du désastre, avec l’effondrement du système de santé et l’hémorragie du système éducatif, l’État choisit d’embaucher 1 500 policiers, avec de l’argent supplémentaire pour l’équipement. Parce que tout ce qui les intéresse, c’est de protéger d’une révolte leurs amis et les investissements de leurs amis.
D’autre part, la police et les médias grecs, le système de propagande, sont proches du discrédit complet, après la dernière opération à Koukaki. Ils ne veulent toujours pas admettre que des journalistes et des politiciens de haut niveau, ainsi que l’unité antiterroriste elle-même, ont condamné sans aucune preuve une « famille grecque innocente ». Parce que cela saperait la confiance sociale dans les fondements du système étatique et nous offrirait l’occasion pour dire une fois de plus que CE N’EST PAS UN CAS ISOLÉ. Ils préparent et construisent les prochains coupables… Tout cela est fait pour instiller dans l’esprit des gens la peur et la terreur vis-à-vis des squatter.euse.s et des lieux anarchistes /antisociaux.
Les squatter.euse.s sont attaqué.e.s par tout l’appareil d’état, pas seulement par le « gouvernement de droite ». Le désaccord entre SYRIZA et Néa Dimokratía porte sur la manière la plus efficace de supprimer le mouvement. L’État de police dans tout le secteur, avec l’engagement de la police anti- terroriste, existait aussi sous SYRIZA, il y a des multiples exemples. Un exemple de répression extrême a été l’envoi de deux escadrons de police anti-émeute sur la colline de Philopappou pour empêcher la plantation d’arbres. Qu’il soit de gauche ou de droite, un système aussi injuste et contradictoire ne peut survivre sans répression, la répression est quelque chose qui existera toujours et nous devrons la combattre pour obtenir ce dont nous avons besoin.
L’occupation de toutes les ressources nécessaires, des forces productives, des espaces, et, au final, de nos propres vies, est la voie des luttes des opprimé.e.s et des exploité.e.s ; nos modestes occupations préfigurent cet avenir heureux.
Communauté des squats de Koukaki
11 janvier 2020