de.indymedia.org / vendredi 6 septembre 2019
Dans la nuit du 7 juillet 2019, trois anarchistes ont été arrêté.e.s dans un parc de Hambourg, accusé.e.s d’avoir avec eux/elles des engins incendiaires. Deux d’entre elles/eux sont en détention préventive, tandis que la troisième personne a été libérée sous contrôle judiciaire. (plus d’informations [en allemand et anglais ; NdAtt.] sur parkbanksolidarity.blackblogs.org)
Pourquoi l’État devrait-il paniquer comme ça pour quelques litres d’essence inutilisés et un briquet ?
Pourquoi l’État devrait-il se sentir si menacé que ces matériels d’usage commun, facilement accessibles partout, déclenchent une opération aussi massive : l’enquête est menée par le bureau du Procureur général, une détention provisoire qui dure depuis des mois, un spectacle médiatique de diffamation, qui célèbre le triomphe de l’arrestation de trois « extrémistes » ?
Pourquoi l’État devrait-t-il avoir peur de quelques allumettes attachées à un allume-feu pour barbecue, alors qu’il a à sa disposition un arsenal qu’il agrandit et rénove sans cesse et dont il se sert sans aucun scrupule ; un arsenal constitué de technologie, infrastructures, armes, armées et instruments de propagande pour créer consensus et confusion parmi une population endormie et dépendante d’une consommation compulsive de choses inutiles ?
Peut-être que ces outils simples, disponibles partout et accessibles pour tout le monde vont souvent avec quelque chose de beaucoup plus puissant, quelque chose que ni les hommes d’État, ni les soldats, ni les scientifiques ne pourront jamais comprendre : ce qu’un cœur libre et des mains fermes peuvent accomplir.
Nous vivons dans une démocratie totalitaire, qui nous donne la liberté de consommer, d’avoir une opinion interchangeable, de dialoguer avec des forces adverses, de se créer une identité virtuelle, d’être indigné.e.s, de tout posséder, d’être n’importe qui, tant qu’on reste pacifié.e.s. Ce qu’elle n’admet pas, c’est la présence de celles/ceux qui sont incompatibles avec une liberté définie par l’autorité, ceux/celles qui crachent sur une liberté d’expression vide et octroyée, et qui prennent en main leur liberté pour mettre leurs idées en pratique.
Une liberté possible pour tou.te.s celles/ceux qui sont animé.e.s par le désir. Ceux/celles qui rêvent d’un monde sans oppression ni exploitation, sans guerres ni avidité, sans profit ni hiérarchies. Les graines de ce monde poussent quand la résignation se transforme en détermination, quand la misère devient le courage de vivre la tête haute, quand l’imagination se transforme en réalité par la connaissance et la créativité, quand on décide d’arrêter de laisser passer, par notre silence complice, les horreurs de ce monde ; quand l’on décide d’identifier les personnes et les structures responsables de ce cercle vicieux qui détruit et empoisonne tous les aspects de la vie ; quand les individus décident de s’organiser, seuls ou en petits groupes, pour agir contre ce qui cause la stérilisation de notre sensibilité.
Il y a beaucoup de personnes qui n’acceptent pas que leurs rêves soient déterminés par la domination, qui trouvent les moyens et les possibilités d’agir comme et où elles/ils veulent. Qu’il s’agisse de la révolte lors du sommet du G20, ayant échappé au contrôle des autorités, du sabotage d’une infrastructure de télécommunications, de l’incendie criminel de postes de police ou d’attaques contre des entreprises qui participent l’industrie carcérale. Ils/elles envoient des signes et de la force à d’autres combattantes et rêveurs. Ces échos de révolte ouvrent l’horizon d’un monde sans un État qui contraint, humilie, réduit en esclavage et emprisonne. Ces actes donnent de l’oxygène à la liberté.
Pour la révolte sociale !
Liberté pour tou.te.s !