Le Parisien / mercredi 21 août 2019
Ils sont tous deux paysagistes, et surtout ouvertement anarchistes. Sympathisants des Gilets jaunes, ils disent eux-mêmes avoir participé à cinq ou six manifestations du mouvement. Ce mercredi, ces deux hommes de 20 et 34 ans ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Versailles à des peines de deux ans de prison, dont neuf mois avec sursis, et trente mois de prison, dont six avec sursis, pour avoir mis le feu à une locomotive, à Trappes, en novembre 2018. Les dégâts occasionnés ce jour-là se montent à plus d’un million d’euros.
Le compte Facebook trahi les idées libertaires du plus jeune. Des photos le montrent en action dans une manifestation, vêtu d’un gilet jaune avec le sigle de l’anarchie et ces mots tracés au feutre : « le pouvoir est maudit, c’est pourquoi je suis anarchiste ». A son domicile de Saint-Rémy-les-Chevreuse, les policiers ont mis la main sur des briquets et des allumettes, des lunettes de ski, un masque à gaz, une barre de fer et une bouteille d’essence.
Contrairement à son compagnon de lutte, l’homme à ses côtés dans le box, un petit brun de 34 ans originaire de Normandie collectionne les condamnations pour violence, dégradation et usage de stups.
Ce matin du 10 novembre 2018, soit une semaine avant la première manifestation des Gilets jaunes, il est 7h45, lorsque l’alerte est donnée par un employé de la gare de triage de Trappes. La cabine d’une locomotive est en flammes. Les incendiaires ont brisé une vitre avant de mettre le feu sous le siège du conducteur. Ils manquent aussi six fumigènes, volés dans cette machine et dans deux autres. Les policiers retrouvent une veste posée sur les pointes du portail afin de le franchir sans se blesser, sur laquelle ils extraient l’empreinte génétique du plus jeune. Sa téléphonie indique également qu’il est resté une heure sur les lieux. Le jeune paysagiste est arrêté, quelques heures avant son complice.
A l’audience, ce mercredi, les deux suspects livrent la même version. « Jamais je n’ai eu l’idée de mettre le feu à la locomotive, affirme le premier. Je voulais récupérer des fumigènes pour les manifestations ». « Je n’ai pas mis le feu à la locomotive. Je ne voulais que prendre les fumigènes pour les manifestations » martèle l’autre.
Outre la peine d’emprisonnement, les deux hommes ont été condamnés à indemniser les entreprises victimes, d’un montant de 174 000 €.
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même torchon / samedi 8 juillet 2019
Analyses ADN, traçage des téléphones et interrogatoires… Grâce aux éléments apportés par la police scientifique, les enquêteurs du commissariat de Trappes ont pu mettre la main le 3 juillet sur deux individus soupçonnés d’avoir incendié une locomotive dans la gare de triage de Trappes en novembre 2018.
Le sinistre avait eu lieu dans la nuit du 9 au 10 novembre. Une locomotive avait été détruite par un incendie. Bilan colossal pour le propriétaire de l’engin : 1,2 M€ !
Lors de la collecte d’éléments sur place, les policiers trouvent une veste abandonnée à proximité. Des analyses ADN leur donnent l’identité d’un homme de 20 ans qui habite à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Son identité en poche, ils découvrent alors que son téléphone a « borné » dans le secteur de l’incendie le soir du sinistre.
Il n’en faut pas plus pour qu’il soit interpellé le 3 juillet à l’aube à son domicile. Lors de son interpellation, les policiers découvrent « un gilet jaune avec des mentions anarchistes, un masque de ski, un masque de protection contre les gaz, une bouteille d’essence et une barre en métal », précise une source proche de l’enquête.
« Cela met en avant son intérêt pour les groupes anarchistes ainsi qu’une probable participation à des manifestations violentes », continue cette même source.
L’homme est placé immédiatement en garde à vue et avoue qu’il est entré sur le site « pour voler des fumigènes » mais nie avoir mis le feu à la locomotive. Quelques heures plus tard, un complice, âgé de 34 ans, est arrêté à Trappes. Lui aussi avoue être entré dans la gare de triage mais nie tout autant être l’auteur de l’incendie.
Les deux hommes ont été placés en détention dans l’attente de leur jugement.
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Note d’Attaque : à propos de téléphones portables, « smart » ou pas… certes, il vaudrait mieux pas en avoir du tout. Mais étant donné que le monde n’est pas en noir et blanc comme le voudraient ceux qui ont pour habitude de nous dispenser des leçons comme des perles, on peut au moins essayer de les utiliser (ou pas) de façon un peu réfléchie. On trouvera un texte à ce propos à cette adresse.