Un coup de dés
Communiqué de fin de la grève de la faim
Anarhija.info / mercredi 3 juillet 2019
C’est un poète qui a écrit que la vie est un jeu de dés contre le destin, et on sait que les anarchistes aiment jouer. Nous, on a terminé un premier match. Un mois pour prendre la température et renifler les frontières de la cage, un mois de grève de la faim pour leur faire comprendre que nous sommes du matériel difficile à mettre en boîte.
Arrivées au trentième jour, on arrête, avec l’intention de revenir avec plus de force encore. Un premier bilan positif on peut le voir dans la solidarité vivante, spontanée, immédiate, depuis l’intérieur et l’extérieur des prisons, qui a soulevé le problème, fort et clair.
Depuis l’intérieur : Marco et Alfredo, dans les AS2 d’Alessandria et de Ferrara, ont été en grève pendant un mois eux aussi ; Natascia nous a rejointes à son arrivée à Rebibbia et on a poursuivi ensemble quand elle est arrivée ici ; puis d’autres compagnons : Stecco, Ghespe, Giovanni, Madda, Paska et Leo.
Depuis tout près : on a entendu les battages des barreaux venants des sections 41bis pour femmes et pour hommes ; une musique qui brise le silence de cette forteresse dans la montagne, à laquelle on a répondu et on continuera à répondre jusqu’à quand elle continuera, en solidarité avec celles et ceux qui subissent sur leur peau, depuis des années, cet ignoble régime de détention.
Depuis l’extérieur : actions directes, raids informatifs et actions de dérangement, en Italie et dans le monde, ont fonctionné comme des hauts-parleurs pour quelque chose qui n’est pas un jeu : la différenciation dans les prisons, les sections punitives, l’affinement de stratégies répressives contre les anarchistes, mais pas que. Rien qu’on ne connaissait pas auparavant et on garde la conscience que, à l’intérieur comme à l’extérieur, les étincelles prêtes à se propager sont partout ; cela nous donne force et détermination.
Ce n’est qu’un début et on espère que ça a été une injection de confiance dans les potentialités et dans la force que nous portons avec nous, à l’extérieur comme à l’intérieur.
L’Aquila, 28 juin 2019
Silvia, Natascia, Anna