La Semaine dans le Boulonnais / mercredi 19 juin 2019
Tout au long de l’audience, c’est un jeune homme les bras croisés, qui lâche des sourires et fait « non » de la tête. Il sous-entend que ce n’est pas de sa faute, que les gendarmes « le surveillaient mal ». « Les infractions sont parfaitement caractérisées, et je suis consternée d’entendre qu’on est là pour des faits qui seraient faux », lâche la substitut du procureur. H. R. ne peut le nier : il s’est bel et bien évadé des locaux de la gendarmerie de Samer, où il avait été placé en garde à vue, le 8 juin.
Même si, à ses yeux, cela ne ressemblait pas à une évasion. « Les gendarmes étaient au fond du garage » quand ils l’ont laissé sortir pour fumer, et la porte de l’autre côté ouverte… Il n’a pas hésité et a saisi sa chance. « Sans arrière-pensée, sans réfléchir », avance son avocate. Il nie les menaces de mort.
Mais la fuite ne marque pas la fin de l’histoire. Après avoir enjambé le grillage – en le dégradant du même coup –, le jeune homme de 22 ans se dissimule non loin du bassin de rétention. Il est rapidement retrouvé par un gendarme, qui tente de le menotter. Les insultes s’enchaînent alors, jusqu’à une menace de mort, « je vais te crever dans la rue », que le prévenu nie en bloc. « J’étais allongé au sol, ventre à terre, donc je ne pouvais pas donner mes mains. Il m’a mis un coup, donc je l’ai insulté, mais je ne l’ai pas menacé de mort, se défend-il. Je ne le connais même pas, je ne sais pas où il habite. »
Son attitude ne semble pas convaincre. Les 14 condamnations à son actif non plus. Son avocate réclame d’ailleurs un suivi psychologique et une peine ferme en guise de « leçon ».
H. R. a été reconnu coupable de tous les faits qui lui étaient reprochés (évasion, outrage, menace de mort, rébellion et dégradation d’un bien public) et condamné à trois mois ferme pour l’évasion, et un an et neuf mois de sursis pour les autres faits.