Round Robin / samedi 18 mai 2019
Je restais là, plantée comme un pylône dans le béton, dans cette ville jadis sombre et pleine de brigands, de bandits et d’aventures, et désormais reluisante de vitrines et de richards.
Qu’on se le dise : ma vie était d’un ennui mortel : je répétais, répétais, répétais !
Du coup, lors d’une belle nuit d’il y a presque une semaine, j’ai décidé de m’éteindre, en m’illuminant.
Suivant l’exemple des nombreuses autres qui l’ont fait avant moi, un peu partout dans le monde, je me suis suicidée, pour affirmer ma liberté contre la contrainte à la répétition !
Je remercie les allume-feux et l’essence pour leur aide !
Une accolade chaleureuse (c’est bien le cas de le dire !) à celles qui choisiront de suivre mon exemple !
Antennes-relais de tous les pays unissez-vous… dans un grand feu !
Mon suicide est dédié à tou.te.s les inculpé.e.s et prisonnier.e.s anarchistes en Italie et partout dans le monde. Une forte accolade de vie à la compagnonne Anahi Salcedo et une forte accolade de mort à ses bourreaux.
Avec Punky Mauri dans le souvenir et dans le cœur.
* Note d’Attaque : jeu de mot entre l’expression italienne « Paganini non ripete » (qui signifie qu’on ne va pas répéter une chose déjà dite – en référence à la capacité d’improvisation du célèbre violoniste et compositeur génois) et “ripetitore” : antenne-relais. Ça donnerait quelque chose comme : « Comme Paganini, je ne fonctionne plus ». Tout ce texte joue sur la similitude, intraduisible en français, entre ripetere/répéter et ripetitore/antenne-relais. Du coup la phrase « ripetevo », qui signifie littéralement « je répétais », fait ici référence à l’activité d’envoi d’ondes d’une antenne-relais
NdAtt. : il y a une semaine, une autre antenne-relais a été incendiée dans la ville voisine de Pise.
Quelques photos tirées des journaux locaux :