France Bleu / dimanche 31 mars 2019
80 détenus ont refusé de réintégrer leurs cellules ce dimanche après-midi à l’issue des promenades à la prison de Fresnes dans le Val-de-Marne selon le syndicat SNP-FO.
Les équipes régionales d’intervention et de sécurité, ÉRIS, ont du intervenir afin de gérer l’incident. La première division de la prison, c’est-à-dire la majeure partie a été évacuée dans un premier temps puis la deuxième division. La situation est revenue sous contrôle aux alentours de 20h00 selon SNP-FO.
Toujours selon le syndicat, les détenus demandent de meilleures conditions d’hygiène au sein de la prison. Le centre pénitentiaire compte un peu moins de 2.500 détenus.
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L’Administration Pénitentiaire se venge : Mitard et tranferts
Le Parisien / lundi 1er avril 2019
Après la rébellion, les sanctions. Avant même leur passage en commission de discipline ce mardi, neuf détenus de la prison de Fresnes ont été sanctionnés au lendemain des heurts qui ont éclaté dimanche. Selon le syndicat FO, trois prisonniers ont été placés en quartier disciplinaire et six autres ont été transférés dans un nouvel établissement pénitentiaire.
Le premier incident a lieu dès le matin dans la première division de Fresnes. Tout ce quartier se retrouve bloqué alors qu’un détenu provoque, toujours selon le syndicat, un « tapage intempestif ». Convoqué chez un officier, le prisonnier aurait alors mordu un agent et aurait « tenté de s’emparer de son trousseau de clés ».
La tension monte d’un cran dans l’après-midi. Un détenu qui revient de promenade aurait asséné plusieurs coups de poing au visage d’un agent. Deux autres prisonniers l’auraient également pris à partie. « Notre collègue a eu la mâchoire cassée, peste un surveillant. Il ne peut plus manger du solide. ».
Au même moment, près de 70 prisonniers de la première et de la deuxième division refusent de réintégrer leur cellule après la promenade. Ils entendent protester contre leurs conditions d’hygiène et de détention. La direction fait alors intervenir les Equipes régionales d’intervention et de sécurité (Eris), des unités créées en 2003. C’est la troisième fois que ces spécialistes du maintien de l’ordre sont déployés à la prison de Fresnes.
Des détenus auraient bloqué des portes pour les empêcher de travailler. « Ces récalcitrants n’ayant peur de rien n’ont pas hésité un seul instant à foncer sur la colonne d’assaut en place pour en découdre », assure Cédric Boyer, responsable du syndicat FO à la prison. Les heurts auraient cessé en début de soirée vers 20 heures.
D’après nos informations, ce sont bien ceux qui ont été identifiés comme étant les « meneurs » qui ont été sanctionnés. Selon FO, cette rébellion intervient en tout cas dans un contexte tendu. Il y a trois semaines, un des trois responsables des parloirs suspecté de corruption passive avait été placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès.
« Il y a une reprise en main de la part de la direction à certains endroits de la prison », constate un surveillant. « Peut-être que certains détenus voient le vent tourner avec la fin de leur petit confort et privilèges », s’interroge FO.
Par ailleurs, ce lundi matin, un détenu de Fresnes a tenté de s’évader lors de son extraction médicale à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris. Le prisonnier est parvenu à passer par une fenêtre des toilettes avant d’être repris.