Corbeil-Essonnes (Essonne) : La haine des uniformes ne s’arrête pas
Le Parisien / lundi 21 janvier 2019
Un contexte tendu. Ces derniers jours, les interventions fructueuses se sont succédé aux Tarterêts à Corbeil-Essonnes. Jeudi soir, en prenant à revers une équipe de trafiquants rue Léon-Blum, les policiers ont saisi 100 g de cannabis et deux hommes en train de se répartir les stupéfiants dans un hall. Et, ce lundi soir, vers 20h30, alors qu’ils opéraient à nouveau au sein de la cité classée en quartier de reconquête républicaine par le gouvernement, les fonctionnaires ont été pris à partie. Quatre d’entre eux sont blessés, mais aucun gravement. Ils ont pris des coups lors d’une attaque en riposte à une arrestation.
Lorsque l’équipage de la brigade anti-criminalité intervient sur les lieux, ils repèrent un homme avec plusieurs dizaines de grammes de cannabis. Ils le contrôlent et essayent de le faire monter dans leur voiture. Mais l’homme se rebelle. Il se met à frapper les agents. D’autres jeunes qui étaient en périphérie arrivent en quelques secondes et encerclent les policiers qui essuient quelques coups. Les fonctionnaires parviennent à se replier et à se dégager, sans lâcher le mis en cause. Car un autre policier en renfort fait usage de moyens collectifs de défense pour disperser le groupe d’assaillants. En retour, ces derniers lancent une pluie de projectiles en direction de la patrouille, sans la toucher. La voiture de police démarre et rentre placer en garde à vue le suspect interpellé pour trafic de stupéfiants.
Selon les premiers éléments, un policier serait légèrement blessé à la jambe, un autre à la main. Un autre aurait le visage tuméfié et la pommette enflée. Tandis que le dernier fonctionnaire touché aurait reçu des coups à la mâchoire. […]
Ce n’est pas la neige qui a fait tomber le mat de la caméra
Le Parisien / mardi 22 janvier 2019
Le mât gît au sol dans la neige. La caméra de vidéosurveillance qui trônait à son sommet, et permettait de constater les allées et venues, est hors-service. […] Dans cette petite artère qui est l’un des hauts lieux du trafic dans l’Essonne, ce lundi, vers 23h30, des jeunes ont utilisé une disqueuse pour couper le mât soutenant les caméras de vidéosurveillance.
Un acte qui n’est pas sans rappeler celui survenu à la Grande-Borne en octobre 2016, prélude à l’attaque aux cocktails Molotov sur les policiers. A plusieurs reprises des attaques à la voiture bélier avaient pour but d’incendier cette caméra gênant les trafics. Et deux patrouilles avaient été sommées de la protéger, avant d’être eux-mêmes incendiés à l’intérieur de leurs véhicules par un groupe d’assaillants. […]
« Lorsqu’ils ne s’entre-déchirent pas, les jeunes se liguent contre les policiers, reprend-elle [Caroline Nisand, la procureure d’Evry].
Tous solidaires, même le chien !
Le Parisien / dimanche 24 janvier 2019
Les violences envers les policiers ont encore franchi un palier ce mercredi dans le quartier des Tarterêts à Corbeil-Essonnes (Essonne), déjà coutumier des attaques aux pavés sur les véhicules en patrouille. Vers 16 heures, deux membres de la brigade anticriminalité ont été attaqués par des familles dans les étages d’un immeuble, rue Racine. Ils ont tenté de séparer les fonctionnaires qui poursuivaient deux jeunes, et ont lâché un pitbull sur l’un d’eux. Les deux hommes se sont vus prescrire plus de 3 semaines d’ITT chacun. Avant l’agression, les trois policiers effectuent une ronde dans ce secteur de la commune touché par le trafic de stupéfiants. Ils aperçoivent deux jeunes devant un hall d’immeuble. Ces derniers prennent la fuite dans les étages à la vue de la voiture sérigraphiée. Deux fonctionnaires mettent pied à terre et se lancent à leurs trousses. Les fuyards tambourinent aux portes du palier d’un des étages lorsque les agents arrivent. Deux familles ouvrent leurs portes et prêtent main-forte… aux deux jeunes. La rixe débute à neuf contre deux. Les policiers reçoivent des coups de poing. Puis l’une des deux familles lâche un pitbull sur l’un des agents, qui parvient à maintenir l’animal à distance en tendant son pied et en le frappant. Pendant ce temps, le deuxième fonctionnaire est tiré de force vers l’un des appartements. Pour éviter d’être séparé de son collègue, le policier attaqué par un chien glisse son pied dans l’entrebâillement. Mais la porte est violemment refermée à plusieurs reprises. « Trois gonds ont sauté tellement ils ont tenté de fermer la porte fort », reprend le syndicat Alliance. En bas, le policier ne voyant pas ses collègues revenir et ne pouvant les rejoindre à l’intérieur de l’immeuble, réclame du renfort. Ils arrivent rapidement et permettent d’interpeller 5 personnes. Les deux agents n’auraient pas de graves blessures au visage malgré les coups, mais ils devaient passer des examens médicaux dans la soirée. « L’un d’eux a aussi été sérieusement touché à la cheville et au genou en tentant de maintenir la porte ouverte », indique une source proche du dossier. […]
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Finistère : Le caillassage des pompiers, une habitude qui s’installe
extrait du Télégramme / dimanche 13 janvier 2019
Le nombre d’interventions réalisées par le centre de secours de Quimper en 2018 est reparti à la hausse et franchit la barre des 5 000. Un seuil plus atteint depuis 2014. Mais dans un contexte préoccupant : la fin d’année a été marquée par de nombreuses violences urbaines envers les sapeurs-pompiers, dénoncées lors de la Sainte-Barbe ce samedi. […]
[…] au cours de ces derniers mois, le personnel du centre de secours a été victime, à trois reprises, de violences. D’abord le soir d’Halloween. Puis le 17 novembre, lors du premier rassemblement des gilets jaunes, ils ont subi un caillassage et le jet d’un cocktail molotov. Et le 24 décembre, au soir, le nouveau fourgon, « neuf depuis quelques jours seulement », raconte la chef de centre pour l’anecdote, a été pris pour cible par des jets de projectiles : une vitre avait explosé et plusieurs impacts relevés sur la carrosserie. […]
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Toulouse : Il y en a aussi pour le contrôleur qui se prend pour Rambo
La Dépêche du Midi / mercredi 16 janvier 2019
Deux coups de poing pour 5 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Dans la nuit de lundi à mardi, vers minuit, un individu est aperçu en train de sauter la barrière de compostage de la station de métro de Jean-Jaurès, à Toulouse. Les vigiles lui en font la remarque.
Menaces, insultes : le ton monte instantanément. La scène se poursuit à l’extérieur de la station où des coups sont échangés. Le voyageur s’en prend alors à l’un des agents à qui il assène deux droites en plein visage. La première fait mouche mais la seconde est parée par la main de la victime. Mais la vigueur du coup lui a retourné trois doigts.
Sur place, la police municipale a procédé à l’arrestation du voyageur. Âgé de 21 ans et déjà connu des services de la justice, il a été placé en garde à vue. La victime, âgée de 35 ans, a déposé plainte. Le médecin légiste en charge de son examen a conclu à 5 jours d’ITT.
Présenté à l’un des magistrats du parquet ce mercredi matin, il a été jugé en fin de journée. Et sa version n’est pas du tout la même. Il explique avoir embarqué à la station Mirail-Université où un contrôleur lui aurait donné le feu vert pour passer, même sans titre de transport. « Il y a une certaine solidarité dans ces quartiers : c’est tout à fait plausible », note Me Christian Etelin, avocat de la défense.
Mais l’agent de sécurité, à Jean-Jaurès, n’y a pas cru. « Il s’est interposé pour m’empêcher de passer, on s’est énervés tous les deux. Je lui ai dit Frappe-moi devant les caméras et il a répondu Viens, on va se battre », raconte le prévenu qui a pris le soin d’ôter son manteau. La scène s’est poursuivie dehors, sur l’esplanade, où une bagarre a éclaté avant l’intervention de la police municipale.
Or, impossible de savoir qui a décoché le premier coup. « Je mesure 1,85 m et pèse 110 kilos : si je l’avais frappé, il aurait atterri aux urgences », estime la victime lors de son audition. « Mais j’ai été blessé ! », assure le jeune homme à l’audience. « Pas un jourd’ITT (incapacité totale de travail) n’a été relevé », rappelle le président, Alain Moulis. « Il y a certaines certitudes et quelques zones d’ombre, remarque le procureur. Le prévenu a commis plusieurs erreurs mais on n’a pas le droit de retenir quelqu’un au prétexte qu’il n’a pas de titre de transport. Certaines méthodes peuvent être contestables. »
Me Etelin rappelle qu’ils « étaient cinq agents à le provoquer avant de l’extraire de la station pour se battre ». « Mais un seul a témoigné », note le conseil. Comme requis par le ministère public, notamment au regard de l’absence d’antécédent judiciaire du prévenu, il a été condamné à 70 heures de travail d’intérêt général (TIG). S’il en fait là aussi l’économie, il sera envoyé en prison pendant deux mois.