Solidaritat Rebel / vendredi 4 janvier 2019
(communiqué du 31 décembre, XXIIe manif contre les prisons)
Le 13 avril 2016 les Mossos d’Esquadra, en collaboration avec la police allemande, ont perquisitionné trois habitations de Barcelone, ce qui donnera lieu à l’arrestation de deux compagnonnes accusées d’expropriation bancaire sur une succursale de la Pax Bank (propriété du Vatican) à Aix-la-Chapelle, en Allemagne. Le juge acquittera une des personnes accusées, et condamnera Lisa à 7 ans et demi, compagnonne active dans les luttes anarchistes, féministes et antiracistes à Barcelone. Après avoir été enfermée deux ans et demi dans les prisons de l’État espagnol et allemand, le 21 décembre elle a été de nouveau extradée à Soto del Real, où depuis elle se trouve enfermée 21 heures dans sa cellule, avec 3 heures de cour complètement seule. Mais aujourd’hui nous sommes ici pour effacer les distances et rompre avec cet isolement qui prétend seulement endoctriner, punir et détruire.
Nous sommes ici pour défendre les rêves offensifs d’émancipation qui mettent à mal la manière de vivre qu’on nous a imposée. Nous sommes ici parce qu’en aucun cas, exproprier ceux qui volent massivement les personnes qui n’ont rien, ceux qui expulsent, qui détruisent la terre au bénéfice des lobbys et nous expulsent de nos villages et villes, ne devrait être considéré comme un délit, mais comme un acte poétique de résistance face au plus grand représentant de la violence du capitalisme : les banques. Nous sommes là parce que nous voulons faire parvenir à Lisa cette accolade que les murs arrêtent et lui faire un clin d’œil par une modeste salutation rebelle, pour rendre visible la rage qui brûle contre tout ce qui entrave notre façon de penser, et lui envoyer, par les actions, gestes et mots tout notre amour et affection complice.
Mais la situation particulière de Lisa n’est pas un cas isolé. Actuellement sont emprisonnées des millions de femmes et d’autres identités dissidentes, lesquelles, au quotidien, subissent le poids du système carcéral et des abus qui s’y produisent. Cette situation vise à les soumettre à une double condamnation : en plus d’être condamnées pénalement, elles le sont aussi à niveau social et moral pour avoir contesté leur rôle assigné. En même temps, nous sommes ici pour remettre en question tout l’ensemble pénitentiaire, pénal et punitif que nous vivons et refusons.
On ne compte plus les cas qui démontrent que ces dispositifs, qui nous sont imposées, existent en défense des intérêts économiques et politiques qui favorisent le pouvoir. Nous revenons ici pour rendre visible tout cela et rendre possible que ces grands murs ne nous séparent pas des nôtres, ni de ceux qui luttent et qui sont présents dans nos cœurs.
Pour ces raisons et tant d’autres qui ne tiennent pas dans ce communiqué, nous ne nous arrêterons pas tant que ne cessent d’exister les barreaux, les grilles et tous les murs !
À bas les murs des prisons !!
Liberté pour Lisa, liberté pour toutes !
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Pour lui écrire (Lisa parle espagnol, allemand, anglais et italien) :
Lisa Dorfer, Módulo 15
Centro Penitenciario Madrid V,
Carretera M609 km.3,5,
28791, Soto del Real
Madrid, Espagne