Mardi 11 décembre
extrait du Monde / mardi 11 décembre 2018
Près de 450 lycées sont perturbés en France, mardi 11 décembre, parmi lesquels 60 sont bloqués, selon un bilan du ministère de l’éducation nationale communiqué à la mi-journée. Dans le sillage des « gilets jaunes », les lycéens manifestent pour la deuxième semaine de suite pour protester contre certaines réformes dans l’éducation, notamment celle du baccalauréat, le nouveau système d’accès à l’enseignement supérieur Parcoursup ou encore le service national universel (SNU).
Une quarantaine de lycées sont perturbés ce matin dans l’académie de Créteil. Des « blocages » ont été relevés à l’entrée de vingt lycées, tandis que l’entrée est « filtrée » dans dix-sept autres, selon nos informations. « On entend davantage de revendications lycéennes. Pour l’instant, les blocages se passent mieux ; le niveau de violence est moindre ce matin », précise-t-on au rectorat de Créteil. « Néanmoins, des affrontements entre jeunes et police sont signalés à Saint-Denis [Seine-Saint-Denis], Limeil-Brévannes [Val-de-Marne] et Combs-la-Ville [Seine-et-Marne]. »
Dans l’académie de Versailles, une vingtaine de lycées sont perturbés, dont sept bloqués.
A Paris, une vingtaine de lycées sont concernés ce matin et un appel à manifester à partir de midi à Saint Michel a été lancé.
« On fait grève pour le prix du jus de pomme »
La Dépêche du Midi / mardi 11 décembre 2018
Quelque 170 [dans un dixième article, dont on produit un petit extrait plus bas, la Dépêche aussi parle de 450 bahuts bloqués; NdAtt.] établissements sont perturbés mardi matin selon le ministère de l’Education, dans le cadre d’un appel à un « mardi noir » lancé par les syndicats lycéens pour maintenir la pression sur le gouvernement qui a lâché du lest face aux « gilets jaunes ».
La veille, le mouvement avait pris de l’ampleur au cours de la journée, avec 450 établissements perturbés, selon un décompte officiel communiqué en fin de journée.
Ce mouvement, qui proteste notamment contre la réforme du bac, la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur Parcoursup et le service national universel (SNU), est né la semaine dernière dans le sillage de la colère protéiforme des « gilets jaunes ».
Ces blocages s’accompagnent de rassemblements. A Lille, ils sont environ 400 sur la place de la République et beaucoup regrettent qu’Emmanuel Macron n’ait eu aucun mot à leur égard lors de son allocution lundi soir pour présenter des mesures après des semaines de mobilisation des « gilets jaunes ».
Même son de cloche à quelques centaines de kilomètres: « Macron n’a pas eu un mot pour nous », a regretté Sacha, un élève du lycée Claude-Fauriel à Saint-Etienne.
La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a, elle, déploré mardi « une manipulation » menée par « l’ultragauche » et « certains députés de La France insoumise ». Sur Sud Radio, elle a estimé que ce mouvement touchait « un nombre restreint de lycées, 400 au plus fort » sur quelque 2.000 établissements publics. « Mais ce qui est inquiétant, c’est que c’est tout de suite extrêmement violent », a-t-elle regretté. « On n’est d’ailleurs pas sûr que ça ne concerne que des lycéens. Il y a des bandes qui s’y greffent, et puis il y a une forme de manipulation de la part de groupuscules politiques et de certains partis politiques ».
En banlieue parisienne, théâtre de nombreux incidents violents la semaine dernière, la situation est néanmoins « plus calme que la semaine dernière », avec moins d’établissements touchés » en Seine-Saint-Denis, et trois véhicules incendiés à proximité des établissements selon la police. Dans le Val-d’Oise, six lycées sont perturbés. A Paris, deux lycées sont bloqués.
Quelque 300 lycéens se sont dirigés vers le rectorat à Lyon en milieu de matinée [la ligne T2 du tram a été perturbée par cette manif, selon Lyon Mag; NdAtt.]
, selon la préfecture du Rhône, qui a dénombré sept interpellations dans l’agglomération, notamment pour jets de projectiles à proximité de lycées à Villeurbanne et Saint-Priest. Un lycéen à Lyon, grièvement blessé à l’oeil lors d’une manifestation la semaine dernière, a porté plainte contre la police pour « violences volontaires », a indiqué à l’AFP son avocat.
A Marseille, une cinquantaine de professeurs ont encadré la manifestation d’élèves. « Notre souci, c’est la sécurité des lycéens » face aux « violences policières », a déclaré à l’AFP un professeur syndiqué à Sud-Solidaires, qui a requis l’anonymat. Pour l’académie de Marseille, dix lycées (sur 195) sont totalement bloqués, selon le rectorat.
A Saint-Etienne, les esprits se sont échauffés avant le début des cours au lycée Etienne-Mimard, avec un feu de poubelle et l’intervention des forces de l’ordre. « On craint qu’ils se fassent mal, ils mettent de l’aérosol dans les poubelles », a dit un policier à bord d’un véhicule banalisé patrouillant aux abords des établissements scolaires, « plutôt calmes » pour l’instant.
Si de jeunes grévistes assument avoir pour objectif de sécher des cours (« on fait grève pour le prix du jus de pomme », s’amuse l’un d’eux), d’autres exposent leurs arguments: « Avec Parcoursup, les prolos de province se font recaler direct, alors que t’es à Henri-IV (prestigieux lycée parisien) avec 9 de moyenne, ça passe », assure Youssouf, mégaphone à la main et autocollant des jeunesses communistes collés sur la veste.
On compte aussi, en milieu de matinée, 24 lycées perturbés dans l’académie de Rennes (dont 12 bloqués), un établissement avec barrage filtrant dans l’académie d’Orléans-Tours, une trentaine de lycées perturbés dans l’académie de Montpellier, deux lycées bloqués en Corse, sept dans l’académie de Nantes.
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même torchon même jour, un autre article sur le sujet
[…] Les blocages de lycées s’accompagnent de rassemblements, qui ont mobilisé quelques milliers de jeunes à Paris et en région: un gros millier de manifestants dans la capitale, même nombre à Rennes, 600 à Nancy et Angoulême, 300 à Auxerre, Dijon, Lyon, Nîmes, Montpellier, Mérignac etc, selon les chiffres de la police.
A Marseille, la manifestation s’est dispersée dans le calme en fin de matinée. Au pied du rectorat, une cinquantaine de jeunes se sont agenouillés mains derrière la nuque, en référence à l’interpellation controversée de 151 jeunes la semaine dernière près d’un lycée de Mantes-la-Jolie (Yvelines).
A Versailles, des centaines de lycéens venus de 4 établissements de Versailles ont manifesté à la mi-journée dans le calme, suivis de près par des véhicules de police. Sur le département des Yvelines, 15 jeunes ont été interpellés.
La situation était tendue dans quelques endroits en matinée: des voitures ont brûlé dans l’agglomération de Strasbourg et une équipe de France 3 a été prise à partie; un lycéen de 17 ans a été blessé par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) lors d’incidents devant un lycée de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Quelque 45 jeunes ont été interpellés sur le département. […]
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Les facs commencent à bloquer aussi
extraits du Parisien / lundi 10 décembre 2018
[…]A Nanterre, la quasi-totalité des bâtiments de la faculté sont ainsi bloqués depuis 6 heures ce matin à l’aide de chaises, tables ou de barrières. Des dizaines de bloqueurs formaient des piquets de grève devant chacun de ces bâtiments, empêchant professeurs et étudiants d’entrer. […]
A Paris, le centre Pierre Mendès France de Paris I, situé rue de Tolbiac, est pour le moment fermé. Une AG devait se tenir à 10 heures ce lundi. Le centre Sorbonne mère, situé en plein quartier latin, a été fermé par prévention par l’administration de l’université, qui craint un blocus.
Les cours à l’université de Rennes-2 sont totalement suspendus. […]
A Poitiers, le blocus de l’Hôtel Fumé, la faculté de sciences humaines et d’arts du centre de la ville, a repris ce matin. L’accès au bâtiment est néanmoins possible par une autre entrée. Une AG s’est tenue à 10 heures. […]
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Rennes : Les étudiants éjointent les lycéens et les poubelles s’enflamment
Ouest-France / mardi 11 décembre 2018
Le « Mardi noir » des lycées se poursuit à Rennes, ce mardi 11 décembre. Sur l’académie, le rectorat recensait ce matin 24 lycées touchés par le mouvement : 12 bloqués et 12 perturbés.
À 10 h 45, environ 200 lycéens ont rejoint les quais, à Rennes. Ils ont tenté de rejoindre le centre historique, mais les forces de l’ordre ont fermé les rues permettant d’y accéder.
Les troupes ont grossi en peu de temps. À 11 h, devant le métro République, au moins 500 jeunes manifestants avaient garni les troupes, avec quelques professeurs et étudiants de Rennes 2. « On est surtout la pour accompagner le mouvement et faire en sorte que tout se passe bien » , explique ce professeur de Sciences Économiques et Sociales, « car les élèves n’ont pas déclaré la manifestation en préfecture ».
La manifestation est ensuite partie de République. L’ambiance était calme. Direction place de Bretagne. Ils ont ensuite passé le mail Mitterrand, puis la route de Lorient. À 11 h 45, ils étaient à quelques pas du Roazhon Park.
Positionnés au croisement de Boulevard Marboeuf et de la route de Lorient. La circulation était fortement perturbée dans le secteur. Empêchés d’avancer par les forces de l’ordre, les manifestants – de moins en moins de lycéens, de plus en plus d’étudiants plus âgés, souvent masqués et cagoulés – ont ensuite disposé des poubelles au sol et lancé des fumigènes en direction des forces de l’ordre. Avant de repartir, via le boulevard Marboeuf, puis la rue de Saint-Brieuc. Et d’y être de nouveau bloqués par la police. L’ambiance calme du départ laisse peu à peu place à la tension. Aucune poubelle n’échappe à un passage au sol. Les manifestants ont lancé un feu de poubelle, sur la chaussée, devant le McDonald’s de Villejean. Ils ont ensuite pris la direction du campus de Rennes 2. Ils y ont également renversé et brûlé des poubelles. Les manifestants ont fini par se replier aux abords de l’université.
[NdAtt. : selon les journaux, une personnes aurait été interpellée parce qu’elle aurait jeté des projectiles sur les flics]
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Val-de-Marne : Affrontements avec les keufs
Le Parisien / mardi 11 décembre 2018
La situation a encore été tendue ce mardi matin devant quelques lycées du Val-de-Marne. Comme les jours derniers, de nouveaux incidents ont éclaté. 69 interpellations ont eu lieu. « Outre les caillassages, certains jeunes détenaient des objets incendiaires », assure un policier.
C’est encore une fois à Vincennes que des heurts ont éclaté. « Dès les premiers incidents, plusieurs jeunes ont été arrêtés », relève une source policière. Vers 10h30, le calme est revenu, a-t-on constaté sur place.
D’autres violences ont éclaté près du lycée Darius-Milhaud du Kremlin-Bicêtre mais aussi à Champigny et à Nogent. « Ce ne sont pas forcément les mêmes endroits que lundi », observe la même source.
À Limeil, devant le lycée Guillaume-Budé, les forces de l’ordre ont été la cible d’un caillassage. Selon des témoignages de lycéens recueillis sur place, lorsque la police a chargé et dispersé du gaz lacrymogène, les élèves se sont précipités pour rentrer. Dans la bousculade, une grille serait tombée sur des élèves, selon plusieurs lycéens. Des intrus ont aussi tenté d’escalader le portail. Un membre des équipes mobiles de sécurité, dépendant du rectorat, s’est légèrement blessé en trébuchant. Certains jeunes ont aussi été incommodés par les gaz lacrymogènes. A 11 heures, l’ordre était rétabli. […]
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Hauts-de-Seine : Bordel et plusieurs interpellations
extrait du Parisien / mardi 11 décembre 2018
Si la situation reste tendue, le nombre de lycées perturbés ce mardi matin dans les Hauts-de-Seine est moindre que la veille. Une petite dizaine d’établissements ont connu des incidents. Avec les habituels jets de projectiles, pétards et incendies de voitures. Vers 9 heures, la police avait déjà interpellé quelque six personnes en marge des incidents provoqués devant les établissements concernés, notamment dans le sud du département. En fin de journée, vingt-cinq personnes étaient en garde à vue.
Six d’entre elles ont été interpellés en marge des incidents aux abords du lycée Galilée, à Gennevilliers. La tension est montée tôt, avec des rassemblements de jeunes gens face à la police. Une voiture a été brûlée vers 8h30. Deux jeunes ont été arrêtés dans la foulée avec des objets destinés à briser les vitres et une bouteille de liquide inflammable. Et quatre autres un peu plus tard dans la journée.
Les personnels du lycée Galilée ont exercé leur droit de retrait. Dans un communiqué, ils se disent indignés par les «dérives policières » et évoquent notamment une interpellation houleuse, avec « usage massif de gaz lacrymogène et d’une grenade dispersante », mais aussi « des insultes » à l’égard des enseignants, et des «intimidations ».
Non loin de Gennevilliers, Clichy a connu quelques heurts devant le lycée René-Auffray, avec des dégradations de véhicules. Deux jeunes gens ont été arrêtés. Et à Nanterre, Joliot-Curie est resté sous tension. Comme le lycée Alexandre-Dumas de Saint-Cloud.
La majorité des lycées concernés par les violences ce mardi se trouve dans le sud du département. Il y a le lycée Jacques-Prévert à Boulogne-Billancourt, où deux jeunes ont été arrêtés dès le matin, l’un pour jet de projectiles, l’autre parce qu’il avait un bidon d’essence. Un troisième a été interpellé pour port d’arme ensuite. Mais aussi le lycée Eugène-Ionesco, à Issy-les-Moulineaux, avec l’arrestation d’un jeune homme pour jet de pétard. […]
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Yvelines : Les flics et le proviseur pris pur cible
Le Parisien / mardi 11 décembre 2018
Les forces de l’ordre ont procédé à 21 interpellations ce mardi en marge des rassemblements lycéens organisés dans le département. Des incidents ont éclaté à Montigny-le-Bretonneux, Trappes, Poissy et Conflans-Sainte-Honorine.
A Poissy, une bouteille d’acide a également été lancée contre les policiers. A Saint-Germain-en-Laye, le proviseur du lycée horticole a été touché par un jet de projectile. Trois personnes ont été interpellées. Les cours ont été fortement perturbés dans de nombreux lycées comme à Evariste-Galois, à Sartrouville, où beaucoup d’élèves n’ont pas rejoint leurs salles. Ils ont été dispersés par des policiers venus en nombre, compte tenu des incidents déjà relevés lundi.
Soixante lycéens notamment du lycée Jules-Ferry, à Versailles, ont manifesté dans la rue. Entre poubelles brûlées, arrêts de bus dégradé et jets de pavés sur les forces de l’ordre, six ont été interpellés. Après le déclenchement de l’alarme incendie, des élèves en ont profité pour sortir de l’enceinte scolaire et mettre le feu à deux poubelles impasse des gendarmes. Un feu allumé grâce à des briquets et des bouteilles de déodorant. Son auteur a été arrêté.
La police et les pompiers ont dû intervenir. « Ça aurait pu fortement dégénérer si les policiers n’avaient pas utilisé des boucliers pour obliger tout le monde à partir », rapporte Louca, 15 ans. « Les professeurs ont essayé de bloquer les élèves. De nombreux passants se sont fait bousculer », ajoute Ludivine, 15 ans.
A Poissy, quelques incidents ont eu lieu dans la matinée dans le périmètre du technoparc où se situe le lycée Charles-de-Gaulle. Près de 150 jeunes se sont positionnés devant les barrières de l’établissement afin d’empêcher les élèves d’aller en cours. Des sit-in ont eu lieu les différentes rues du pôle d’activités. Du coup un important dispositif de sécurité a été déployé par mesure de précaution. Les accès du technoparc ont été bouclés. Les dirigeants d’entreprise ont été invités à stationner leur véhicule à l’extérieur. « L’objectif était aussi d’empêcher les lycéens de s’installer sur la D 30 et de perturber la circulation », indique-t-on en mairie.
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Seine-et-Marne : Un mardi calme, à quelques exceptions près
extraits du Parisien / mardi 11 décembre 2018
[…]A Pontault-Combault et Roissy-en-Brie, des regroupements d’élèves ont été observés en début de matinée devant les lycées Camille-Claudel (Pontault-Combault) et Charles-le-Chauve (Roissy-en-Brie). A proximité de ce dernier, ils étaient encore près de 200 en fin de matinée à être rassemblés, chantant la Marseillaise ou des slogans réclamant la démission d’Emmanuel Macron. Aux quelques jets de projectiles, les policiers présents ont répondu par des gaz lacrymogènes.
A Moissy-Cramayel, des élèves ont mis le feu à des poubelles et à la grille du lycée la Mare-Carrée ce mardi matin. Des banderoles ont ensuite été accrochées, revendiquant un blocus total de l’établissement et leur opposition à la réforme du Bac et à ParcourSup.
A Combs-la-Ville, les policiers ont essuyé des jets de pierres et projectiles devant le lycée Galilée, répliquant par des tirs de gaz lacrymogène. Les heurts n’ont fait aucun blessé. […]
A Vaux-le-Pénil, un policier qui passait à cheval devant le lycée Simone Signoret a été agressé par un lycéen de 16 ans qui a jeté des pétards dans les jambes du cheval. Entraîné, celui-ci n’a pas bronché et n’a pas été blessé. L’ado a été mis en examen pour violences volontaires aggravées sur personne dépositaire de l’autorité publique [tiens, la police est antispéciste : NdAtt.]. Il sera jugé ultérieurement devant le tribunal des enfants.
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Nantes : Les lycéens prennent la rue, mais il y a 14 interpellations
Ouest-France / mardi 11 décembre 2018
Les policiers ont interpellé 14 personnes, ce mardi 11 décembre, entre 7 h 20 et 12 h 30. Toutes ont participé aux rassemblements autour des quelques lycées encore bloqués pour protester contre la réforme du bac et Parcoursup.
Les manifestants interpellés sont âgés entre 15 et 17 ans. Ils sont soupçonnés, selon les cas, de jets de projectiles, violences volontaires sur des policiers, destruction de bien privé par incendie, participation à un attroupement armé et rébellion. Les lycéens grévistes sont désormais réunis dans le centre-ville de Nantes. Près de 200 personnes sont présentes.
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Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) : Bien équipés
Ouest-France / mardi 11 décembre 2018
Environ 400 lycéens ont manifesté ce mardi 11 décembre dans les rues de Saint-Brieuc. Lors de la mobilisation, les policiers ont constaté la présence de plusieurs groupes de jeunes mobiles, avec sacs à dos et le bas du visage dissimulé. Les forces de l’ordre ont procédé à deux interpellations. La première a eu lieu à 11 h 15 rue de la Corderie : dans le sac à dos d’un collégien de 15 ans, les policiers ont retrouvé de quoi fabriquer une bombe artisanale (une bouteille vide, une bouteille d’acide chlorhydrique, et de l’emballage en aluminium). Placé en garde à vue pour détention et transport de produit incendiaire [???], l’adolescent a été laissé libre, avec convocation devant le délégué du procureur pour un rappel de la loi. La seconde interpellation a eu lieu quelques instants plus tard rue Gustave-Eiffel. C’est cette fois-ci un lycéen de 19 ans qui a été contrôlé en possession d’un pistolet à impulsion électrique, d’une bombe lacrymogène et d’une grenade de peinture. Il a été placé en garde à vue pour participation à une manifestation armé et avec le visage dissimulé. Il sera aussi convoqué ultérieurement devant le délégué du procureur pour un rappel à la loi.
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Avignon : Les poubelles qui se lèvent tôt…
La Provence / mardi 11 décembre 2018
Dès 7 h 45, hier matin, une poubelle prenait feu à l’embranchement des rues Thiers et du pont Trouca dans le centre-ville d’Avignon. Même si certains élèves du lycée Pasteur situé à quelques dizaines de mètres seulement, ont ralenti un peu le pas et se sont attroupés pour assister à la scène, à 7 h 55, ils étaient tous tranquillement en classe. D’ailleurs, l’acte de vandalisme, tout comme ceux commis sur leur établissement, vendredi dernier, était le fait de jeunes n’étant pas scolarisés dans ce lycée [ça s’appelle « solidarité »; NdAtt.].
Une demi-heure avant la rentrée de 13 h 30, une poubelle a de nouveau pris feu au même emplacement : « J’ai immédiatement appelé la police, explique le chef d’établissement, qui était sur le trottoir de la rue Thiers et s’inquiétait de la sécurité de ses élèves. Ça fait deux poubelles en feu depuis ce matin, mais c’est quand même moins grave que vendredi (lire notre édition de samedi, Ndlr). À force de secouer nos grilles, certaines se sont désolidarisées du sol. Ils ont également détruit une partie de nos caméras de surveillance« .
Mais finalement, à Avignon, c’est entre ces deux épisodes, en fin de matinée, que l’ambiance a été la plus chaude. En effet, quelques échauffourées ont éclaté du côté du lycée Philippe de Girard. C’est plus exactement au carrefour où la rocade traverse la route de Tarascon que quelques échanges virulents ont eu lieu entre des lycéens, des perturbateurs venus d’ailleurs et les forces de l’ordre.
Dans la matinée, des poubelles ont été jetées sur la voie publique et les forces de l’ordre se sont rendues sur place dans cette zone où la circulation est particulièrement dense. Ce ne sont pas moins d’une vingtaine de policiers et de gendarmes mobiles en tenue antiémeute, qui se sont placés en face des perturbateurs. « Nous n’avons pas eu à charger avant que les groupes ne se dispersent et partent plutôt vers la ville mais nous avons reçu des pierres pendant plusieurs minutes« , confie un policier. Lors de ces échanges, cependant, cinq interpellations ont quand même eu lieu.
Hier à Cavaillon, Avignon et Orange, les mouvements lycéens ont une nouvelle fois donné lieu à des débordements. Dans la cité cavare, les élèves ont été consignés à l’intérieur du lycée Ismaël Dauphin après des tirs de projectiles sur les forces de l’ordre. Au lycée professionnel Alexandre-Dumas le face-à-face avec les forces de l’ordre a débuté très tôt. À 8 heures, des manifestants interdisaient l’accès à l’établissement. La tension est ensuite montée d’un cran, les lycéens jetant des pierres sur des policiers répondant par des charges successives. Un jeune homme qui avait été interpellé la semaine dernière et mis en examen pour des jets de pierres a été arrêté de nouveau hier matin pour les mêmes faits. Le mis en cause âgé de 16 ans a été remis à ses parents. Un autre adolescent a été interpellé un peu plus tard pour les mêmes faits, placé en garde à vue puis laissé libre. Avignon, dès hier matin, des feux de poubelles ont éclaté devant les établissements publics et privés : René Char, Maria Casarès, Aubanel, Pasteur, Saint-Jo… Les lycéens du centre-ville se sont succédé sur le terrain des violences urbaines gratuites. Comme depuis la semaine passée, c’est à nouveau devant le campus des sciences et techniques, avenue de Tarascon, que des affrontements se sont produits entre les forces de l’ordre et des lycéens, rejoints par des casseurs. Au total, à Avignon, les policiers ont procédé à l’interpellation de plusieurs personnes dont 5 ont été placées en garde à vue pour des jets de pierres. La plupart sont des mineurs. L’un d’eux sera déféré afin d’être jugé en comparution immédiate demain. Les autres seront soit déférées devant le juge des enfants soit convoqués en vue d’une mise en examen. Enfin, à Orange, un adolescent a également été interpellé en marge des manifestations lycéennes.
Dès dimanche soir, le président de l’université d’Avignon Philippe Ellerkamp a annoncé, via un arrêté, la fermeture de l’établissement pour hier et jusqu’à nouvel ordre. Aujourd’hui, les locaux resteront fermés et tous les cours et examens sont annulés. Les deux campus Hannah Arendt et Agroparc sont concernés.
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Oise : Gazages, voitures cramées et 27 lycéens interpellés
extrait de France Info / mardi 11 décembre 2018
Mardi 11 décembre, les lycéens de nombreux établissements picards sont descendus dans les rues. Dans l’Oise, il seraient environ 2 400 lycéens mobilisés dans tout le département. Selon la préfecture, huit personnes auraient été blessées – dont deux policiers – et les forces de l’ordres auraient procédé à vingt-sept interpellations.
Vers 11h30, selon le rectorat, la situation était encore particulièrement tendue dans les deux principales villes de l’Oise, Beauvais et Compiègne. Dans la ville chef-lieu, le rassemblement a débuté devant le lycée Félix-Faure et a dégénéré dans la matinée. Les forces de l’ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogènes pour contenir les manifestants et éviter qu’ils n’accèdent au centre-ville.
À Compiègne, le rassemblement a débuté devant le lycée Mireille-Grenet. Des dégradations ont été constatées sur du mobilier urbain, principalement des haies et abribus.
Des affrontements ont aussi eu lieu à Creil, dans le sud du département, où au moins quatre voitures ont pris feu et une cinquième a été renversée. Les lycéens de Jules-Uhry, devant lequel les voitures ont été dégradées, ont appelé au blocage.
En début de matinée, la compagnie de bus de l’agglomération du sud de l’Oise, le STAC, a annoncé qu’il suspendait son service. Celui-ci a repris autour de midi. Tout près de Creil, le lycée de Montataire a dû fermer ses portes ce lundi matin. Des débordements ont aussi été observés au lycée Marie-Curie de Nogent-sur-Oise.
Des points de tensions ont été observés également à Clermont-de-l’Oise, Chantilly et Senlis. Dans cette dernière ville, le lycée Hugues-Capet a fait part de sa sollidarité avec le mouvement étudiant. Dans un communiqué, l’établissement affiche les mêmes revendications que les lycéens : il appelle notamment à l’arrêt immédiat « des violences à l’encontre des des lycéens », au « retrait de la plateforme Parcoursup », « la création de postes d’enseignants-chercheurs pour accueillir tous les bacheliers » et à « l’annulation de la réformer du lycée et du baccalauréat ».
Toujours selon le lycée Hugues-Capet, « les réformes à l’oeuvre vont (…) dans le sens de l’accentuation des inégalités et de la concurrence entre les élèves, les établissements et les académies. »
La fédération départementale du FSU appelle lui aussi au retrait de Parcoursup et condamne les violences, mais aussi les « gardes à vue, déferrements devant la Justice des mineurs« . Selon le syndicat, « le gouvernement ne peut pas ainsi traiter la jeunesse » et souhaite la tenue de discussions entre le gouvernement et les organisations de jeunesse pour trouver « une réponse politique ».
Contrairement aux rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, aucun bus n’a été incendié à Chantilly. Selon le rectorat, la situation a été maîtrisée vers midi et la mobilisation a été relativement calme dans l’après-midi. […]
Contrairement aux rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, aucun bus n’a été incendié à Chantilly [dommage, ça sera pour la prochaine fois; NdAtt.]. Selon le rectorat, la situation a été maîtrisée vers midi et la mobilisation a été relativement calme dans l’après-midi. […]
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A Dijon : 200 lycéens, selon le Bien Public, ont manifesté dans le calme. Elles et ils étaient 1000 respectivement à Besançon et Nancy, selon, l’Est Républicain.
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Lundi 10 décembre
Vincennes (Val-de-Marne) : La gare RER devient un champ de bataille
Le Parisien / lundi 10 décembre 2018
Un champ de bataille : voilà à quoi ressemblaient les alentours de la gare RER de Vincennes, ce lundi matin après les violents affrontements qui ont opposé des lycéens et des jeunes, cagoulés ou encapuchonnés, aux forces de l’ordre. Entre la voiture retournée, les poubelles brûlées, les dizaines de pierres jetées sur les policiers, et des commerçants clouant à la hâte des planches de bois sur leurs vitrines… La scène avait quelque chose d’inédit dans ce quartier ordinairement très calme.
« Ça a commencé dès 7 h 30 à Hector-Berlioz, où des poubelles ont servi de barrières mais aussi à l’école du bâtiment et des travaux publics, située non loin. Là, des poubelles ont été brûlées et les pompiers ont dû intervenir très tôt, explique le cabinet du maire. Puis ça s’est propagé au lycée Jean-Moulin peu après. »
Selon plusieurs riverains, il n’était guère question de revendication politique : « Les ados jouaient à cache-cache avec les flics, les filles prenaient des selfies devant la voiture renversée en riant et disaient : « Eh, Madame, on va vous la remettre droite », détaille, avec beaucoup de détachement, la propriétaire du véhicule.
A l’inverse, l’une de ses voisines a eu la frousse de sa vie après que des cartouches de gaz lacrymogène sont tombés dans son jardin… « Je ne voyais plus rien, il y avait un immense nuage de gaz », soupire-t-elle.
Elle a eu particulièrement « peur » lorsqu’elle s’est rendu compte que plusieurs jeunes « le visage masqué », avait « des bouteilles d’alcool à brûler ou d’essence à la main ». Plusieurs adolescents, encore excités par l’agitation, raconte, avec une pointe de fierté, « les tirs de flash-ball et les interpellations des copains ». Preuve du désordre ambiant, un élève s’est même blessé à la main en retirant un fumigène jeté dans la voiture retournée dans le but de la brûler. Plusieurs sources confirment « une situation compliquée jusqu’à 10 h 30 pour les forces de l’ordre, car pas assez nombreuses avant l’arrivée de renforts », et ce, malgré trois interpellations.
Plus inquiétant, un couple riverain du lycée Jean-Moulin a déposé plainte dans l’après-midi. Il accuse un jeune de les avoir frappés puis aspergé d’essence. La raison ? Une simple photographie [une preuve pour charger des gens, plutôt; NdAtt.] de poubelle brûlée. La maire, Charlotte Libert-Albanel (UDI), a annoncé qu’elle restait « avec les forces de police […] vigilantes sur l’évolution de la situation ».
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Val-de-Marne : « C’était Bagdad »
Le Parisien / lundi 10 décembre 2018
[…]De nouveaux incidents ont éclaté ce lundi matin devant ou à proximité des lycées du Val-de-Marne. Selon nos informations, une soixantaine de personnes ont été interpellées. Quasiment autant que vendredi dernier. Une demi-douzaine de policiers ont été blessés. La situation s’est calmée dans tout le département vers midi.
Les forces de l’ordre ont dû faire face à des caillassages, des feux de poubelles, ou encore des blocages de rues. « Mais nous étions mieux organisés, assure une source policière. Nous avons pu bénéficier du renfort de gendarmes mobiles ».
Les heurts les plus violents auraient éclaté à Créteil et à Vincennes (où ont été blessés la majorité des policiers, visés par des jets de pierres). « C’était Bagdad, relate un lycéen. Une voiture a été renversée, des feux de poubelle allumés, et les policiers ont répliqué avec beaucoup de gaz lacrymogène ainsi que des tirs de flash-ball. »
Sur consignes de la police, le chef de l’établissement a ensuite fermé les portes de l’établissement jusqu’en milieu d’après-midi. Pour plusieurs commerçants, « certains jeunes qui participaient aux émeutes venaient d’ailleurs, d’autres lycées, d’autres quartiers ».
Mais si ces violences gratuites ont été impressionnantes, les premiers incidents sont survenus tôt le matin près du lycée Darius-Milhaud au Kremlin-Bicêtre. « D’abord c’était devant l’établissement, retrace un policier, puis le groupe s’est déplacé. L’établissement n’a pas été bloqué. » Deux véhicules ont été incendiés et un autre renversé. Les fonctionnaires ont été caillassés. Quatre personnes ont été interpellées et un élève a été touché à la poitrine par un tir du flash-ball. Un élu (FG), Ibrahima Traoré, affirme avoir été victime de violences. « Des CRS ont tenté de me faire une clé de bras alors que j’avais mon écharpe », affirme-t-il. Dans un communiqué, les élus communistes du département ont dénoncé « des violences inexcusables » et réclamé « la retenue des forces de police municipale et nationale ».
A 7 heures, le lycée Champlain, de Chennevières, a été bloqué. Au départ tout se passait bien puis la situation s’est tendue. « Un groupe de 30 à 50 casseurs nous a chargés à deux reprises, souffle un policier. Nous les avons repoussés. Puis ils ont brûlé des poubelles dans le quartier Clément-Ader où nous avons essuyé des jets de projectiles. Ils ont tenté de nous attirer vers le Bois-l’Abbé. » Les forces de l’ordre sont parvenues à interpeller trois personnes.
Toujours selon nos informations, des tentatives de pillage auraient eu lieu à Champigny mais l’intervention des policiers aurait permis d’y couper court. A Champigny toujours, des enseignants des lycées Louise-Michel et Langevin-Wallon estiment que « c’est la présence policière qui a été la principale source de tensions » près de ces établissements où des lycéens manifestaient, notamment contre Parcoursup.
A Maisons-Alfort, des heurts ont également éclaté. « Des barricades ont été mises en place sur la RN6 », glisse un policier.
A Villeneuve-Saint-Georges, des poubelles ont été brûlées près du lycée Arago. « Le groupe s’est ensuite rendu avenue de l’Europe où nous avons été caillassés pendant deux heures, témoigne un policier. Ils nous balançaient tout ce qu’ils pouvaient. On a répliqué à la lacrymogène. » Deux personnes ont été interpellées.
À Thiais, devant Apollinaire, un petit groupe de parents s’était mobilisé pour encadrer les élèves. Cela a dissuadé les jeunes de bloquer le lycée, ils sont tous rentrés à 8 heures. Mais un groupe a surgi peu après. Des tirs de mortier ont été constatés.
Des incidents auraient également été constatés à Nogent-sur-Marne et à Saint-Maur.
A Fontenay, les lycéens de Pablo-Picasso ont formé une chaîne humaine pour bloquer l’entrée du lycée, après que la police leur a confisqué du matériel pour former un blocage. Selon des témoins, ils se seraient fait gazer et auraient subi des tirs de flash-ball et de grenades de désencerclement.
A Vitry-sur-Seine, le lycée Jean-Macé était bloqué ce lundi matin, tandis qu’une tentative avait lieu à Camille-Claudel.
Selon le rectorat, « seuls cinq établissements ont été totalement ou partiellement bloqués ».
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Seine-Saint-Denis : Ça chauffe, les syndicats défendent la paix sociale et les élus racolent
Le Parisien / lundi 10 décembre 2018
La mobilisation des lycéens s’est poursuivie, ce lundi en Seine-Saint-Denis. « La situation est cependant moins compliquée et difficile qu’elle ne l’a été jeudi et vendredi derniers », note Radouane M’Hamdi, secrétaire départemental du SNPDEN UNSA 93, le syndicat des personnels de direction de l’Education nationale, en se fiant aux remontées du terrain.
Dans le bilan dressé par la préfecture, les policiers ont procédé à quarante interpellations, dont 32 ont conduit à un placement en garde à vue. Il n’y a pas eu de blessés. Côté dégâts matériels, en plus des feux de poubelles, neuf véhicules ont été brûlés.
Selon le rectorat, douze lycées du département ont directement été affectés par le mouvement : neuf ont été bloqués physiquement, avec du matériel et trois autres ont fait l’objet de filtrages. Pour calmer les esprits, les cours ont été suspendus jusqu’en début d’après-midi dans deux lycées. Les secteurs les plus touchés par les tensions sont Saint-Denis, Saint-Ouen, Aubervilliers, Aulnay et le Blanc-Mesnil.
A Aubervilliers, des petits groupes de jeunes gens mobiles se sont semblent-ils déplacés d’un établissement scolaire à l’autre, compliquant la situation. Les tensions ont particulièrement été fortes aux abords du lycée d’Alembert et du collège Diderot, installé tout à proximité.
Selon le syndicat enseignant SNES-FSU 93, « les professeurs et les élèves ont été mis en danger à la fois par des jets de projectiles des manifestants et par les grenades lacrymogènes et les nombreuses charges policières ».
Selon d’autres témoins, une rixe aurait également éclaté sur la voie publique. Des passants ont dû être mis en sécurité dans l’établissement et certaines personnes qui ont assisté aux violences indiquent qu’un membre de l’équipe éducative du collège a été repoussé par un policier tenant un bouclier. Le SNES-FSU a demandé que les deux établissements restent fermés ce mardi.
A Saint-Ouen, l’entrée d’Auguste-Blanqui a fait l’objet d’un blocus éclair. En quelques secondes, des conteneurs à ordures ont été poussés vers 10 heures, au milieu de la rue Charles-Schmidt puis incendiés. Des détonations liées à l’aspersion d’essence sur les poubelles, afin d’amorcer les flammes, ont été saluées par les cris des élèves. Après une tentative d’arrêt de la circulation, le calme est revenu.
Au lycée Paul-Eluard, à Saint-Denis, les cours ont été suspendus jusqu’en début d’après-midi. Dans la matinée, des jeunes ont « formé une chaîne humaine avant de monter une petite barricade devant l’établissement », d’après un témoin. Des jets de pétards ont également eu lieu. […]
Certains élus ont de leur côté choisi d’aller discuter avec les élèves et les professeurs, comme la maire socialiste de Bondy, Sylvine Thomassin au lycée Renoir et la députée (FI) de la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, qui a rencontré des enseignants du lycée Léonard-de-Vinci, à Tremblay-en-France.
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Nantes : Du bordel devant les lycées
Ouest-France / lundi 10 décembre 2018
La situation était très tendue au lycée Nelson-Mandela, sur l’île de Nantes, ce matin. A partir de 10 h, une centaine d’élèves se sont rassemblés devant l’établissement. Parmi eux, seule une trentaine a cherché l’affrontement avec les forces de l’ordre. Des cailloux ont été jetés sur l’une des grilles de l’entrée du lycée, près du jardin des cinq-sens. Des feux de poubelles ont été allumés avec des produits inflammables, style déodorant. À chaque petite explosion, les jeunes poussaient des cris de satisfaction. Une voiture a également été vandalisée. Les policiers ont répliqué par des jets de grenades lacrymogènes pour disperser les jeunes gens.
Vers 11 h 20, les forces de l’ordre ont pu disperser et éloigner les jeunes du lycée, en direction de la rue Gaëtan-Rondeau, où des voitures circulaient encore dans les deux sens. Les pompiers sont arrivés sur place afin d’éteindre les feux de poubelles : l’un avait été allumé devant une école maternelle du quartier. Le calme n’est revenu dans le quartier que vers 12 h 30.
Les cours ont été suspendus le matin, a annoncé la proviseur de Nelson-Mandela. D’autre part, l’internat de l’établissement ferme également ses portes de manière temporaire. Les internes de l’établissement ont été renvoyés dans leur famille d’accueil ce lundi et mardi 11.
Tous ces blocages ont eu des répercussions sur la circulation des transports en commun dans l’agglomération nantaise. Sur Facebook, la Tan informait que des lignes de bus étaient déviées.
Deux établissements ont décidé de fermer leurs portes ce lundi : le Conservatoire ainsi que l’école de danse la Passerelle. Les élèves, rencontrés sur place, s’estiment victimes collatérales de cette mobilisation lycéenne.
Les élèves du lycée des Bourdonnières, au sud de Nantes, ont bloqué les entrées, ce lundi, avant le début des cours à 8 h. Ils protestent contre Parcours sup et pour soutenir les Gilets jaunes. « En tant qu’étudiants, on ne peut pas faire grève, alors le seul moyen qu’on a, c’est de bloquer. » Malgré les AG organisées en amont et la volonté d’un mouvement pacifiste, des personnes ont brûlé des poubelles devant l’entrée F du lycée. L’entrée A, la principale, est condamnée par des chariots, des poubelles et des pancartes. Le lycée est fermé pour la journée.
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Sartrouville (Yvelines) : Deux bleus blessés
Le Parisien / lundi 10 décembre 2018
[…] Dès 8 h 30, des heurts ont éclaté aux abords du lycée Jules-Verne avant que de nouveaux incidents soient signalés dans la foulée devant le lycée Evariste-Gallois. Bilan après environ une heure et demie de face-à-face avec les policiers : une poubelle incendiée et des véhicules endommagés dont deux voitures retournées au niveau de l’avenue de Tobrouk. Deux policiers municipaux ont également été blessés et transportés vers des hôpitaux du secteur pour y subir des examens.
Du côté de la ville, on évoque la présence de « groupes d’individus non lycéens et étrangers à la ville », lesquels auraient été à l’origine des affrontements. « Ces bandes se sont déplacées avec la volonté de nuire mais grâce à notre système de vidéosurveillance, la police a su réagir très rapidement et protéger les établissements », réagit Pierre Fond, le maire LR de Sartrouville en disant déplorer « le comportement violent de ces groupes manifestement venus pour s’en prendre aux enseignants, aux biens des riverains et aux forces de l’ordre ». Vers 10 heures, le calme était revenu aux abords des deux établissements, qui bien que restés ouverts, avaient été désertés par une grande partie des élèves. « Des gens d’un peu partout ont convergé par ici car le mot d’ordre avait été donné sur les réseaux sociaux », témoigne un surveillant du lycée Evariste-Gallois […]
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Rosez : Mal disciplinés
La Dépêche du Midi / mardi 11 décembre 2018
Pas de mouvement lycéen sur Rodez ce mardi 11 décembre. Mais la veille, lundi, plusieurs dizaines d’élèves du lycée Monteil ont entrepris dès le matin de sillonner les rues de la ville. Tout en étant discrètement suivis par la police, chargée de gérer leurs déplacements hasardeux dans les rues et au cœur de la circulation.
Un petit groupe s’est montré particulièrement mal discipliné à l’angle de la rue Raynal et de la rue Béteille. Trois élèves de seconde ont en effet entrepris de mettre le feu, à l’aide d’une bouteille de « White Spirit » (dissolvant très inflammable), au contenu d’un conteneur à poubelles, ce qui a nécessité l’intervention rapide des sapeurs-pompiers. La même opération s’est reproduite rue Camonil en milieu de matinée : une autre poubelle a été la proie des flammes. Ces trois élèves, mineurs, ont été à ce moment-là interpellés en flagrant délit par les policiers ruthénois qui les ont placés en garde à vue. Celui qui transportait le « White Spirit » en a été quitte pour un rappel à la loi. Ses deux autres camarades n’ont été remis en liberté qu’en fin de journée et seront convoqués prochainement devant le juge des enfants.
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Oise : Les lycéens vont chercher les flics chez eux
Le Parisien / lundi 10 décembre 2018
La journée s’annonce à nouveau tendue, dans l’Oise, ce lundi. Environ 800 lycéens beauvaisiens se dirigent actuellement vers le centre-ville pour manifester. De nombreux policiers sont toutefois mobilisés pour les en empêcher et bloquent le pont de Paris, faisant usage par moments de gaz lacrymogène. Déjà cinq interpellations ont eu lieu. D’autres devaient suivre.
Les commerces semblent de leur côté avoir pris les devants. Ainsi, le centre commercial Jeu-de-Paume n’ouvrira pas ses portes aujourd’hui. Un appel relayé au sein des commerçants pour laisser les rideaux fermés semble d’ailleurs avoir été relayé.
A Compiègne aussi, des manifestations sont en cours, de la part de lycéens. Avec là aussi des débordements, entre abribus détruits et feux de poubelles. Trois interpellations ont eu lieu alors que les adolescents tentaient d’entrer dans le lycée privé Jean-Paul II.
A Creil, des violences ont également eu lieu, avec deux voitures brûlées devant le lycée Jules-Uhry. Un gros attroupement était en cours, à 10 heures. Un important dispositif policier a été déployé, avec tirs de flash-ball et de fumigènes. Les lycéens ainsi dispersés se réfugient dans les rues attenantes. Les bus de la ville ont été détournés.
Dans la ville voisine de Nogent-sur-Oise, des débordements ont également été constatés devant le lycée Marie-Curie. Puis une tentative d’intrusion a eu lieu dans les locaux de la police nationale, avenue Saint-Exupéry. Elle a été vite maîtrisée. […]
Alertés dès dimanche des mouvements lycéens prévus ce lundi par le biais des réseaux sociaux, la FDSEA 60 et les Jeunes agriculteurs [qui sont mobilisé, eux, « contre la pression fiscale et pour une meilleure rémunération des agriculteurs », tiens!] ont décidé d’annuler les cortèges de tracteurs prévus à Beauvais et Compiègne dans la matinée. « Un tracteur, c’est lourd et dangereux, indique Guillaume Chartier, président de la FDSEA. Nous ne pouvions pas nous permettre de prendre le risque avec des étudiants non encadrés qui manifestent. » Les réunions prévues ce jour avec les autorités, afin d’évoquer les difficultés de la profession, sont toutefois maintenues.
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Piqûre de rappel: il n’y a pas que les syndicats CGT, Sud, agriculteurs, qui essayent de canaliser les lycéens pour maintenir la paix sociale ou pour leurs fins politiques. Rouge et jaunes, même combat ?
Saint-Malo : quand les jaunes encadrent les jeunes
extrait de Ouest-France / lundi 3 décembre 2018
ils sont partis vers 10 h 30 du lycée Maupertuis, puis ont rejoint deux du lycée Jacques-Cartier. Ensemble, ils étaient plus nombreux – une centaine au total – à manifester dans les rues de Saint-Malo, direction les Rimains, cette fois-ci, où, à 13 h 50, ils étaient encore une soixantaine à scander » Macron, démission ! » devant les grilles du lycée. Leurs mécontentements, » Parcoursup, la réforme du bac et des lycées. Montrer aussi que les lycéens soutiennent la cause des Gilets jaunes ».
Alors que quelques lycéens faisaient part de leurs intentions, » continuer jusqu’à Intra-Muros pour aller chercher ceux de la Providence et de l’Institution », les cinq gilets jaunes qui les accompagnaient, venus là » donner un coup de main à la police pour sécuriser le défilé » pensaient eux les raccompagner jusqu’à leurs lycées respectifs. […]