Kouaoua (Nouvelle Calédonie) : Les camions du centre minier en feu, l’État réprime

L’Usine nouvelle / jeudi 22 novembre 2018

Le centre minier de Kouaoua a subi une nouvelle fois des exactions dans la nuit du 21 novembre. Une quinzaine d’engins ont été incendiés et la tête du convoyeur Serpentine a été endommagée. « C’est une destruction pure et simple du site », a affirmé Olivier Béligon, directeur de la communication de la Société Le Nickel (filiale du français Eramet) qui exploite le site. Kouaoua venait de rouvrir fin octobre après avoir été avait été bloqué près de 2 mois et demi par des jeunes des tribus environnantes qui dénonçaient les pollutions de l’industrie du nickel. Depuis le début de l’année, le site minier a subi des dégradations à une quinzaine de reprises. […]

Selon NCPresse, qui relaie les déclaration outrés des politicards locaux (accompagnés par les « chef coutumiers », toujours prêts au « dialogue ») : « Dans la nuit du 21 au 22 novembre, entre minuit à 5 heures du matin, 7 camions de 100 tonnes, 3 camions de 50 tonnes, 2 chargeurs, 2 bulls, et des camions ravitailleurs de la Société le Nickel (SLN) ont été incendiés sur le site minier de KOUAOUA. »

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Et l’État venge l’entreprise minière

France Info / mardi 27 novembre 2018

A Kouaoua, les investigations menées par la Section de Recherches de la Gendarmerie sur les incendies de la serpentine et la destruction de véhicules et engins de chantiers sur le site minier de la SLN, ont conduit ce mardi matin à de nouvelles interpellations. Plusieurs personnes seraient actuellement en garde à vue.

France Info / lundi 26 novembre 2018

Trois personnes ont été interpellées vendredi et samedi, dans le cadre des enquêtes sur les incendies de la serpentine. Le convoyeur utilisé à Kouaoua pour acheminer le minerai de la montagne au littoral est, rappelons-le, la cible de feux à répétition. «Depuis juillet 2017, la société SLN a été victime de dix-huit incendies malveillants», décompte le procureur de la République, Alexis Bouroz, dans un communiqué envoyé ce dimanche soir. «Le dernier a causé la destruction, notamment, de seize véhicules et engins de chantier.» 
Face à cette succession inexorable de feux, aussi bien l’entreprise que différents acteurs politiques ont dénoncé ce qu’ils ont appelé l’«impunité» des incendiaires. «L’isolement des lieux, le mode opératoire des malfaiteurs, la difficulté d’assurer une surveillance efficace du site et l’absence de possibilité de recourir sur le territoire de la Calédonie aux techniques d’enquête de “géolocalisation” ont rendu les investigations particulièrement délicates», défend le procureur.
«Pour autant, depuis des mois, la section de recherches de la gendarmerie, mais également les militaires de la compagnie de La Foa, ont procédé à un travail colossal de recoupements d’informations qui vient de porter ses fruits.» Les trois habitants de Kouaoua qui ont été arrêtés sont âgés de 21, 28 et 31 ans. Ils ont été placés en garde à vue.
«L’un reconnaît avoir mis le feu à deux reprises au tapis de la serpentine à l’aide de végétaux et d’un simple briquet», relate le procureur. Le deuxième «a avoué sa participation à un autre incendie. Le troisième, enfin, a nié toute implication en dehors d’un incendie du 11 juin 2018 pour lequel il avait déjà été condamné le 19 juin 2018, à la peine de dix-huit mois d’emprisonnement.»
Présentés au juge ce dimanche après-midi, les deux premiers ont été mis en examen pour dégradations par incendie. Ils ont été placés en détention provisoire. Le dernier a, quant à lui, été laissé sous le statut de témoin assisté. «Il a rejoint néanmoins le Camp-Est pour exécuter sa peine de dix-huit mois d’emprisonnement», précise le même communiqué, qui conclut: «Les investigations vont désormais se poursuivre dans le cadre de commissions rogatoires.»

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