Le Parisien / dimanche 27 mai 2018
Pendant un an, les policiers municipaux de la ville ont utilisé des caméras-piéton durant leurs missions. Leur retour est très positif.
Le petit objet est devenu familier dans les rues de la commune. Depuis un an, les agents de la police municipale (PM) de Savigny-sur-Orge effectuent l’intégralité de leurs missions sur la voie publique équipés d’une caméra-piéton. L’expérimentation de ce dispositif, réservé à la gendarmerie et à la police nationale jusqu’à une loi de juin 2016 qui l’étend aux PM, arrive à son terme. La ville vient d’envoyer le rapport de ce test à la préfecture de l’Essonne et cette vidéo embarquée semble avoir convaincu ses utilisateurs. Ils espèrent bien pouvoir les garder.
« En en discutant avec mon équipe, je n’ai eu que des retours positifs », assure ainsi Richard Brunetto, le chef de la police municipale de Savigny-sur-Orge. Selon lui, ces petites caméras placées sur la poitrine de ses agents ont pleinement joué leur rôle de dissuasion. « Nous avons constaté que le nombre de situations conflictuelles lors de nos interventions a considérablement diminué, se félicite-t-il. Les gens sont beaucoup plus polis et courtois avec nous lorsqu’ils aperçoivent le voyant vert de veille de ces caméras. D’ailleurs, sur les douze mois d’expérimentation du système, nous n’avons pas eu à démarrer un enregistrement une seule fois. »
Une action que les agents sont autorisés à mettre en œuvre dès lors qu’ils sentent qu’une situation risque de s’envenimer. « Dans ce cas, les policiers municipaux sont dans l’obligation de signaler aux personnes concernées qu’elles vont être filmées », précise Richard Brunetto. Sur le plan légal, l’utilisation de ces caméras est très sérieusement encadrée. Les images recueillies ne peuvent être conservées que six mois au maximum, sauf si elles sont utilisées dans une enquête. Par ailleurs, seul un officier de police judiciaire a la possibilité de les visionner.
Quelques mois avant l’arrivée de ces caméras, deux agents avaient été frappés par une quinzaine d’individus alors qu’ils patrouillaient dans la Grand-Rue. « Je suis persuadé que si nous étions équipés de moyens vidéos ce jour-là, les débordements auraient été moins importants », glisse le chef de la PM. « A la lecture de notre rapport, mais aussi de ceux envoyés par les villes voisines (Athis-Mons est équipé depuis six mois), le dispositif devrait être reconduit par la préfecture, croit savoir Daniel Jaugeas, adjoint au maire délégué à la Sécurité. En tout cas, nous nous souhaitons poursuivre l’opération. »