Nantes – Carquefou : C’était comment cette manif devant la prison ?

Indymedia Nantes / mardi 8 mai 2018

Le samedi 5 mai 2018 nous nous sommes retrouvées à une centaine pour gueuler face aux murs de la prison de Carquefou, communiquer avec les prisonnier.e.s et briser l’isolement.


L’appel était publique, trouvable sur indymedia nantes comme sur zad.nadir.org, et lisible sur des tracts distribués en manif le 1er mai. Rendez-vous était donné à 19h sur le parking du McDo-Carrefour la Beaujoire. Nous y attendaient plusieurs voitures de la police nationale et quelques camions (les vigiles du Carrefour étaient aussi très au courant). Un convoi de voitures en partance de la ZAD est arrivé un peu en retard et a multiplié la foule présente sur place par 5. Ce convoi a aussi sur sa route croisé des camions bleus remplis de flicaille, sans contrôle.

Batucada en rose, quelques cagoules lapins ou pas, des barres de céréales et des tracts legal team qui nous disent quels avocats sont dispo ce soir… on se met en cercle. Les CRS sont à ce moment là sortis de leur camion et se tiennent à 50-100mètres de distance. Des journalistes nous annoncent vouloir prendre des photos le long du parcours. Premier sujet de discussion. Débat, des gens s’opposent à leur présence… la discussion est écourtée par le fait que quelques personnes leur ont signifié de partir. Voilà, discussion close, et position commune décidée face à tout nouveau journaliste sur notre parcours.

Le plan nous est proposé, expliqué. Ambiance de bienveillance. Numéro légal. Présence de médics. Pas trop le moment de chercher la confrontation avec les keufs. Parcours. On part ensemble, on revient ensemble. Déroulé. Exemple : respecter des moments de silence pour écouter les réponses criées par les prisonier.e.s. Ou encore : réserver les feux d’artifice pour la fin. Etc.

Départ en manif, la batucada devant. Une voiture de keufs devant, les autres derrière. Tout le monde est plutôt pressé et la batucada se retrouve vite plutôt en fin de cortège.

Au rond-point à l’angle de la prison, les voitures de keufs continuent tout droit vers l’entrée principale. Mais nous prenons à gauche, avant de nous apercevoir 50mètres plus loin qu’une grosse ligne de gendarmes mobiles nous bloque la route.

Petit moment de doute. Appel à se rassembler au rond-point, proposition est faite de se diriger vers l’entrée de la prison (là tout droit où on voit une voiture de keufs 100m plus loin) et de tourner à gauche dans les herbes quand le grillage ne nous en empêche plus. Décision prise, on y va.

Même si des gendarmes nous attendent juste après le grillage à gauche, on les dépasse et on passe dans la haie pour rejoindre une bande d’herbe large de quelques mètres pour se retrouver face au grillage et voir la Maison d’arrêt numéro 2 (MA2) de dos et le bâtiment du mitard de face.

La position n’est pas idéale mais on y restera plus d’une heure malgré la centaine de flics distant d’un jet de pierre;-) On fait du bruit, on est muni.e.s d’une sono. Les prisonnier.e.s nous voient, nous répondent, nous demandent plus de musique, etc. On leur communique un numéro de téléphone s’ils veulent nous écrire à l’instant ou plus tard (de chouettes messages arriveront plus tard), ainsi que le contact du Comité de soutien aux inculpé.e.s. On fait un court open mike et quelques prises de paroles, de soutien et d’amour et de rage.

Vers 21h30 on commence à secouer de plus en plus fortement le grillage et les gendarmes s’activent. On recule sur la route après avoir fait briller nos feux d’artifice dans le ciel. Sur la route les gendarmes accompagnés de la CDI nous poussent à reculer sous les gazs au poivre et les matraques, on reste au contact et on rentre au parking très doucement.

Au parking les flics nous laissent une porte de sortie et nous sommes informé.e.s de différents contrôles de police à Haluchère et au rond-point de Paris. On prend le temps de s’organiser pour le départ, d’annoncer un rdv debriefing (qu’on aurait peut-être dû annoncer dès le début).

Résultat : pas de contrôles d’identité, pas d’interpellations, quelques bleus et yeux qui piquent (des malheureu.se.s garées à mi-parcours se font gazer en roulant par la fenêtre par un camion de flic), et une envie de recommencer, mieux encore!

 

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