La Voix du Nord / lundi 25 décembre 2017
Nuit de Noël mouvementée pour Pierre Griner. Le véhicule du maire de Quiévrechain, commune d’un peu plus de 6 000 habitants située à la frontière avec la Belgique, a brûlé dans la nuit de dimanche à lundi, vers deux heures alors qu’il était stationné dans une résidence privée. C’est la seule voiture à avoir pris feu et pour le premier magistrat, aucun doute sur l’origine du sinistre : il s’agit d’un incendie volontaire. « Il y avait quarante bagnoles à côté et c’est la mienne qui a été ciblée », souligne-t-il.
D’après le maire, le ou les auteurs présumés de l’incendie auraient « cassé un carreau et mis le feu avec une bombe aérosol pour le dégivrage. Le véhicule va partir en épave ». D’après Maxence Maillot, le directeur de cabinet de Pierre Griner, le « même mode opératoire » a été utilisé trois jours plus tôt pour incendier une autre voiture d’élu, en l’occurrence celle du premier adjoint. « C’est quand même bien ciblé. Là, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de message. C’est quoi la prochaine étape ? C’est l’agression physique », peste Maxence Maillot dont le véhicule avait lui aussi brûlé en 2015.
« C’est pas pour ça qu’on va démissionner et qu’on fera de la paix sociale Je ne vais pas raser les murs. »
L’ambiance est électrique depuis le début du mandat à Quiévrechain. En décembre 2015 un incendie avait complètement ravagé les ateliers municipaux. À l’époque déjà, la municipalité soupçonnait une origine criminelle. En août de la même année, un cocktail Molotov avait été posé sur la fenêtre de la maison de l’adjoint à l’urbanisme. Au total, selon Pierre Griner, « six ou sept véhicules d’élus ou d’employés municipaux » ont été ainsi incendiés. Et il existerait un lien entre ces différents faits : selon lui, certains n’apprécieraient pas ses choix : « On a des orientations très claires, de ne pas faire dans la paix sociale. Quand il y a un problème, on prend les sujets à bras le corps pour les régler. On est réputé pour ça. » Quant aux incendies : « C’est pas pour ça qu’on va démissionner et qu’on fera de la paix sociale Je ne vais pas raser les murs. » Et au risque de « passer encore pour un cow-boy », Pierre Griner lâche qu’il n’hésitera pas « à organiser des rondes en milice. Ça ne me fait pas peur, à moins que les pouvoirs publics prennent des dispositions ». Une plainte a été déposée par Pierre Griner.
Un début de mandat agité
Pierre Griner (Les Républicains) succède à Michel Lefebvre dans le fauteuil de maire de Quiévrechain. Il n’a alors que 23 ans.
Printemps 2015 :
La voiture de Maxence Maillot, directeur de cabinet du maire, prend feu en pleine nuit.
Août 2015 :
Un cocktail Molotov enflammé est déposé sur l’appui de fenêtre de Jean-Pierre Donnet, adjoint à l’urbanisme.
Décembre 2015 :
Les ateliers municipaux sont complètement détruits par un incendie. Là encore, la municipalité soupçonne une origine criminelle.
22 décembre 2017 :
La voiture du premier adjoint au maire prend feu.
25 décembre 2017 :
Le véhicule de Pierre Griner brûle également alors qu’il se trouvait dans une résidence privée.