L’Alsace / vendredi 22 décembre 2017
Les chasseurs du Sundgau font face, depuis quelques mois, à une vague d’actes de vandalisme : un ou plusieurs individus agissent, de jour comme de nuit, sur les lots de chasse d’une demi-douzaine de communes. Un appel à témoins est lancé
Les barreaux ont été discrètement et partiellement sciés. Certains planchers ont été « piégés » de la même manière. Depuis quelques mois, les chasseurs sundgauviens ne peuvent que constater les dégâts : une trentaine de miradors ont été vandalisés sur des lots de chasse de communes telles que Bouxwiller, Durmenach ou bien encore Winkel.
Les miradors n’ont pas été brûlés. Visiblement, l’intention est de surprendre et de faire chuter les nemrods. « Fort heureusement, personne ne s’est fait avoir à ce jour, et personne n’a été blessé , tempête Gilles Kaszuk, président de la Fédération départementale des chasseurs du Haut-Rhin (FDC 68). Que se passera-t-il le jour où un enfant un peu trop curieux chutera et se cognera la tête contre une pierre ? » Dans d’autres cas, les installations ont été mises à terre. Plusieurs locataires de chasse ont déposé plainte à la gendarmerie de Ferrette, qui a ouvert une enquête.
Selon des témoignages concordants, un individu circulant sur une motocross serait responsable de la majorité des dégradations. Une altercation aurait eu lieu entre le motard et un chasseur qui l’aurait pris sur le fait. Loin de se démonter, l’individu aurait empoigné le fusil du chasseur pour le jeter à terre à quelques mètres, avant de quitter les lieux. Le port systématique d’un casque intégral le rend impossible à identifier, quand bien même il aurait été photographié fortuitement par de discrets dispositifs automatiques installés pour évaluer le passage de gibier.
Régis Hein, chef de service de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) et responsable départemental pour le Haut-Rhin, confirme la recrudescence des actes de vandalisme : « Nous avons reçu récemment plusieurs courriers à ce sujet. Nous ne pouvons que constater les destructions de ces bien privés qui mettent en danger la vie d’autrui. Nous encourageons les témoins, en particulier les gardes-chasses assermentés, à faire remonter les informations à la fédération [des chasseurs] qui fera suivre aux autorités compétentes. » C’est précisément l’appel qui est lancé aujourd’hui par la FDC68. Gilles Kaszuk prévient : « Dans un contexte tel que celui-ci, les chasseurs pourront difficilement assumer leur rôle de régulateurs au printemps prochain. »