Vienne (Isère) : vengeance !
France Bleu / mercredi 22 novembre 2017
Mardi soir, un homme de 19 ans a été pris en chasse par la police municipale de Vienne (Isère). Pour s’échapper il a emprunté les voies ferroviaires, la police ne l’a pas suivi. Quelques minutes plus tard, le jeune homme mourrait écrasé par un train, et le quartier de l’Isle rentrait en rébellion.
Il a fallu attendre très tard dans la nuit de mardi à mercredi pour que le calme revienne dans le quartier de l’Isle, à Vienne. À partir de 22 heures, des individus capuchés mettaient le feu à un container poubelle, et les pompiers intervenus étaient pris pour cible. Ils appelaient en renfort la police, elle aussi victime de jets de bouteilles en verre et de pierres. Quatre heures plus tôt, c’est la mort d’un jeune du quartier qui avait déclenché les hostilités.
Cet homme de 19 ans était connu des services de police, et son casier judiciaire déjà bien rempli malgré son jeune âge. Dans l’après-midi, il était appréhendé par la police municipale pour conduite dangereuse d’un quad. Il prenait la fuite, la poursuite s’engageait, et pour échapper aux agents municipaux il décidait d’emprunter les voies ferrées. La police le voit bifurquer sur les rails mais ne le suit pas.
Le jeune homme trouve la mort quelques minutes plus tard. Selon le témoignage du conducteur du train, il courrait au bord des voies et a bifurqué devant le train juste à son passage. Le choc était mortel, la police pense que la victime paniquée a mal estimé d’où venait le train, et s’est donc jeté dessous par accident. « Il n’avait pas le profil du suicidaire », disent les autorités.
La famille était prévenue, mais les gens du quartier ont rapidement été au courant. Voulant vérifier « l’identité de la victime », deux hommes s’introduisaient alors dans la morgue de Vienne et fracturaient la chambre mortuaire. Ils prenaient la fuite à bord d’un véhicule rouge.
C’est à peine vingt minutes plus tard que les violences débutaient dans le quartier. La police a du faire appel à 12 hommes en renfort venus de Lyon, ainsi qu’à une brigade canine. Un véhicule du quartier a été incendié, mais ni les véhicules de police, de pompiers, ni les fonctionnaires ou les soldats du feu n’ont été touchés. Le calme est revenu sur la commune par la suite.
extrait du Dauphiné / jeudi 23 novembre 2017
[…] À plusieurs reprises, au cours de la nuit, les policiers ont essuyé des caillassages. Les fonctionnaires ont dû faire usage de grenades et autres lanceurs de balle de défense afin de disperser des attroupements d’individus qui étaient prêt à en découdre.
Quatre voitures entièrement calcinées, cinq autres partiellement, six containers à poubelles incendiés. Voilà le bilan d’une seconde nuit sous tension dans des différents quartiers de Vienne.
La nuit précédente, les échauffourées s’étaient cantonnées au seul quartier de l’Isle. Un quartier d’où était originaire ce jeune homme de 19 ans mortellement percuté par un train, mardi après-midi, alors qu’il fuyait des agents de la police municipale. […]
extrait de France Bleu / vendredi 24 novembre 2017
C’est la troisième nuit consécutive d’incidents. Le bureau de la maire de Pont-Evêque, notamment a été incendié. Des événements qui interviennent après la mort mardi à Vienne d’un jeune de 19 ans happé par un train. […]
Mais ce jeudi soir, la tension n’est pas retombée pour autant. Après deux nuits agitées, de nouveaux incidents ont éclaté dans plusieurs quartiers de Vienne et de son agglomération. Ainsi à 23 heures, un feu a été allumé dans le bureau de la maire de Pont-Évêque. Un peu plus tard, c’est le local chaufferie du bâtiment qui a été fracturé : il donne accès à l’éclairage public autour de la mairie et celui-ci a donc été coupé par les intrus qui ont réussi à pénétrer à l’intérieur. « 4 ou 5 personnes« , selon la maire de Pont-Évêque, Martine Faita, qui se fie aux images des caméras de vidéosurveillance qui bordent sa mairie. Elle ne souhaite pas dramatiser. « Les dégâts sont minces, ça c’est arrangé très très vite, il faut aussi un peu relativiser les choses« . La mairie de Pont-Évêque va « parler aux familles, pour rappeler un peu la citoyenneté, explique Martine Faita, on va passer dans les quartiers, on va tenir un discours dans les quartiers mais voilà… après c’est un phénomène de petit groupe« .
À Vienne, la soirée avait commencé vers 18h30 par l’incendie d’une haie en face du stade de Malisol. Ensuite plusieurs feux de poubelles et de containeurs ont été signalés à Vienne, ainsi que deux incendies de voitures. Trois patrouilles des forces de l’ordre ont, par ailleurs, été visées par des jets de projectiles. Il n’y a pas eu de blessés.
Enfin, vers trois heures du matin ce vendredi, les policiers ont découvert plusieurs tags dans la rue Ernest-Bizot : des inscriptions en mémoire du jeune qui a perdu la vie mardi, mais aussi des messages menaçant la police municipale.
Tout en appelant au calme Florence Gouache, Sous-Préfet de Vienne, demande aux familles de « retenir leurs jeunes à la maison dans les nuits qui viennent pour éviter les effets de groupes » et promet par ailleurs la plus grande fermeté contre les auteurs d’exactions « que rien ne justifie« .
extrait de Ouest France / samedi 25 novembre 2017
De nouvelles dégradations urbaines ont été commises vendredi soir, pour la quatrième nuit consécutive, à Vienne (Isère). Elles ont eu lieu dans le même quartier où le jeune homme fauché par un train mardi après s’être soustrait à un contrôle de police avait des attaches.
Trois hommes suspectés de participer aux incidents nocturnes qui agitent Vienne (Isère) et sa proche banlieue depuis le décès mardi d’un jeune happé par un train ont été interpellés dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris de source préfectorale.
Le trio, composé de « jeunes hommes » âgés de 17 et 18 ans, selon le Dauphiné Libéré, a été appréhendé alors qu’il venait d’acheter « des substances permettant des mises à feu », précise la préfecture de l’Isère. Ils ont été placés en garde à vue et sont actuellement entendus.
Ces interpellations interviennent après de nouvelles dégradations urbaines commises dans la nuit de vendredi à samedi, pour la quatrième nuit consécutive. Dans les mêmes quartiers où le jeune homme fauché par un train mardi après s’être soustrait à un contrôle de police avait des attaches.
Vendredi soir, ce sont « plusieurs poubelles et deux véhicules » qui ont été incendiés, mais la nuit dans les quartiers sujets à ces violences urbaines en série « a été plus calme que les précédentes », a nuancé la préfecture.
Cette dernière a pris un arrêté « d’interdiction de vente d’hydrocarbures en petite quantité et de substances à destination de mises à feu ». Elle a également acté le maintien du dispositif policier en place, renforcé par des unités des départements voisins dans l’optique des prochains jours.
*****
Paris : mésaventure pour la patrouille
Le Parisien / vendredi 24 novembre 2017
Un banal contrôle qui dégénère pour les policiers en «tentative d’homicide sur PDAP» (personne dépositaire de l’autorité publique). Mercredi, à minuit passé, rue de l’Empereur-Julien, à Paris (XIVe), une petite rue piétonne entre la rue d’Alésia et le parc Montsouris, une patrouille de police du commissariat du XIVe s’est retrouvée dans une situation tendue.
Alors que les fonctionnaires contrôlaient un conducteur à scooter, des projectiles ont fusé des fenêtres des immeubles aux alentours – oeufs et objets en verre. Les policiers ont alors demandé du renfort. Lorsque le véhicule de police secours est arrivé, un jeune s’est mis en travers de la rue afin de leur barrer l’accès. Les forces de l’ordre sont sorties, faisant face à des jeunes agressifs. Pour se dégager, ils ont dû faire usage de gaz lacrymogène. Le ton est monté. L’un des jeunes a arraché un potelet en métal du trottoir et a frappé un policier à la tête. Les policiers sont alors rentrés dans leur voiture et ont demandé plus de renforts.
Alors qu’ils tentaient de s’extraire de la rue, les jeunes ont continué à frapper deux des voitures de police à coups de poing et de pied et avec le potelet en métal. L’aile gauche, les deux portières, le pare-choc ont été enfoncés.
Un des jeunes fuyant, 21 ans, a été rattrapé, interpellé par les hommes de la BAC (brigade anti criminalité) et placé en garde-à-vue au commissariat du XIVe. Il a été remis en liberté faute de preuves six heures plus tard. Le fonctionnaire blessé a été examiné par les sapeurs-pompiers et conduit à l’hôpital en observation.
*****
Romans-Sur-Isère (Drôme) : les gendarmes tombent dans le piège
France Bleu / dimanche 26 novembre 2017
Une quinzaine de jeunes cagoulés ont tendu un piège aux forces de l’ordre ce dimanche après-midi dans le quartier de la Monnaie à Romans-Sur-Isère , après une course poursuite entre une voiture et les gendarmes entre Valence et Romans.
C’est un véritable guet-apens qu’ont tendu ce dimanche une quinzaine de jeunes cagoulés aux forces de l’ordre dans le quartier sensible de la Monnaie à Romans-Sur-Isère.Tout commence vers 15h20 à Valence quand une Clio occupée par deux jeunes refuse de s’arrêter à un contrôle. Une course poursuite s’engage alors avec les gendarmes.
Quand les gendarmes arrivent dans le quartier de la Monnaie , ils sont accueillis par une quinzaine de jeunes cagoulés , prévenus par les deux occupants de la Clio.Les gendarmes essuient alors des jets de pierre et même de chaises. Des policiers sont appelés en renfort ainsi que le PSIG de Romans et ils finissent par mettre en fuite les jeunes du quartier.
La Clio abandonnée par les fuyards a été saisie par les gendarmes mais il n’y a eu aucune interpellation ni de blessé. Une enquête a été ouverte pour refus d’obtempérer, mise en danger de la vie d’autrui et violence volontaire avec arme.
*****
Mantes-la-Jolie (Yvelines) : les flics mettent le paquet pour étouffer la révolte qui gronde
Le Parisien / lundi 20 novembre 2017
C’est un drôle de temps qui plane au-dessus des tours du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie. Depuis quelques jours, ce quartier sensible est traversé par des accès de fièvre préoccupants. Ce week-end encore, les policiers ont été victimes de jets de projectiles divers, dont des cocktails Molotov. « Attention ! On parle de quelques petits groupes qui mènent des actions de cinq minutes et se sauvent très vite », tient à relativiser un policier qui, comme les élus ou les habitants, dit avoir vu « pire ».
À l’origine de cette situation « tendue mais sous contrôle » selon les dires d’un autre fonctionnaire de terrain, il y a l’interpellation, le 7 novembre, d’un jeune de la cité qui accuse les fonctionnaires de lui avoir brûlé la main. Il a déposé plainte et une enquête est en cours.
Afin d’éviter des débordements, la direction départementale de la sécurité publique a très rapidement déployé de gros moyens : hélicoptère, renforts départementaux et présence d’une compagnie de CRS. « C’est impressionnant, confie un habitant. Quand on les voit patrouiller à pied avec le camion qui les suit, ça calme. » Ce déploiement a logiquement permis de mettre la main sur des pierres et des bouteilles vides, retrouvées dans des parties communes d’immeubles.
Pour éviter une propagation de l’incendie, la mairie travaille en coulisses en mobilisant son réseau dans le quartier. Interrogé, le député-maire (LR) Michel Vialay s’est toutefois refusé à tout commentaire. En outre, les élus peuvent compter sur la discrétion de la famille du jeune homme, qui n’a pas cherché à souffler sur les braises.
Le feu couve, pourtant. Et une inquiétude demeure : selon plusieurs habitants, les auteurs de ces violences seraient de très jeunes hommes, souvent mineurs, forcément plus imprévisibles et moins faciles à canaliser
*****
Saint-Egrève (Isère) : décidément, ces gendarmeries…
Le Dauphiné / samedi 18 novembre 2017
Un incendie volontaire a été allumé dans la nuit de vendredi à samedi contre l’enceinte de la gendarmerie de Saint-Egrève. Cet incendie était semble-t-il de faible intensité et a provoqué des dégâts superficiels sur un filtre occultant apposé sur la clôture et il n’y a pas eu d’intrusion dans l’enceinte. Plusieurs feux de poubelles ont par ailleurs été allumés cette nuit sur la commune. Une enquête a été ouverte par la compagnie de Meylan.
*****
Compiègne (Oise) : les pompiers pris pour cible pendant que la concession automobile crame
Le Parisien / samedi 18 novembre 2017
Plusieurs individus ont pris à partie les soldats du feu en intervention dans une concession Peugeot, aux abords du quartier du Clos-des-Roses.
Il est un peu moins de 21 heures , dans la soirée de vendredi à samedi, quand les pompiers de Compiègne sont alertés pour un incendie qui vient de se déclarer au sein de la concession Peugeot, rue Clément-Bayart. Un garage situé à une centaine de mètres seulement du centre de secours, et qui fait face aux premiers immeubles du quartier du Clos-de-Roses, à Compiègne.
Sur place, les sapeurs-pompiers sont rapidement pris à partie par « une vingtaine » d’individus. Les soldats du feu, qui essuient des jets de pierres puis de canettes, sont encadrés par un cordon de sécurité policier pour venir à bout des flammes. « Les heurts sont rapidement retombés, précise Eric de Valroger, le président du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de l’Oise. Mais il faut saluer l’ensemble des sapeurs-pompiers et des forces de sécurité mobilisés dans des conditions particulièrement difficiles. Il n’y a pas eu de blessés, ni dégâts sur nos véhicules. » […]
Ce n’est pas la première fois que les pompiers interviennent dans des conditions difficiles dans la cité impériale. « On est hélas dans la continuité », souffle l’un d’eux ce samedi. Plusieurs d’entre eux s’étaient notamment fait caillasser dans la nuit du 14 juillet 2016 alors qu’ils partaient sur un incendie volontaire. Plusieurs pierres avaient été jetées sur leurs véhicules, touchant la vitre latérale arrière d’un fourgon.
Les heurts de ce vendredi soir viennent confirmer, s’il en était besoin, les conclusions de l’étude de l’Observatoire national de la délinquance (ONDRP) publiées cette semaine. Elles mettent notamment en lumière une nette hausse des agressions sur les sapeurs-pompiers. Un phénomène très net dans l’Oise, où 106 actes ont été recensés en 2016.
En 2015, aucune agression n’avait été officiellement recensée. « Ça commence à se multiplier », déplore un soldat du feu contacté ce samedi. « Face à l’ampleur du phénomène, il faut désormais dénoncer haut et fort et systématiquement ces faits, insiste Eric de Valroger. Il ne s’agit plus de les dissimuler comme par le passé. En s’attaquant aux pompiers, les voyous s’attaquent à l’uniforme et c’est très grave. »
Le président du Sdis a notamment donné l’instruction de déposer plainte de façon « systématique », à la suite d’agressions dont pourraient être victimes les pompiers.